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Twitter Blue: cette révolution qui traumatise les célébrités

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keystone/twitter
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Cette révolution qui traumatise les célébrités

Ils ne sont pas les seuls. Parce que nous sommes peu de choses.
21.04.2023, 16:5821.04.2023, 17:20
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C'est le far west depuis quelques heures. Lady Gaga est-elle Lady Gaga? C'est le vrai Alexis Favre? Pourquoi Stephen King est-il toujours Stephen King? Sur les réseaux sociaux, ne plus savoir à quel saint se vouer est susceptible de faire naître confusions et chaos. Voire pire. Désormais, sur Twitter, n'importe qui pourra, moyennant souplesse et envie, usurper l'identité de la voisine ou du New York Times, le temps de propager une frasque fantasmée ou une information bidonnée.

Alors, oui, c'est fâcheux. En retirant la certification aux personnalités, spécialistes, sociétés, institutions et petits kékés anonymes en montée de gloriole, Elon Musk crée plus ou moins le même chahut que si feux rouges et panneaux de signalisation disparaissaient d'un seul coup, en plein cœur de Paris. En d'autres termes, notre GPS à faussaires est en panne et accident(s) il y aura. (Le temps que ça se tasse, c'est comme tout.)

L'avantage d'une décision, c'est qu'elle provoque toujours des conséquences en cascade, parfois tout à fait inattendues. Et il faut avouer que la fin de la coche bleue méritée, au profit d'une authentification payante, nous offre depuis vendredi matin un ballet d'égos contrits, de détachement feint, de creux existentiels et de simagrées plutôt jouissives.

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Demeurent malgré tout quelques coches. Comme celle des membres d'un gouvernement (grise) ou les structures officielles (jaune). Sinon, quiconque croisera désormais une coche bleue saura que son propriétaire a bien voulu souscrire à un abonnement (72 francs suisses par année). Des traitres?

Une mise à jour à laquelle LeBron James, contrairement au journaliste de Heidi.news Grégoire Barbey (pour citer un exemple en circuit court), a refusé de se plier. Non content de simplement le décider, seul avec lui-même et son community manager, la star du ballon orange s'est sentie le besoin de le crier très fort sur Twitter. Pourquoi? Parce qu'avouer avoir sorti son porte-monnaie pour bénéficier d'un avantage serait un affront. Surtout quand l'avantage en question c'est d'abord de prouver que l'on est soi, le vrai nous. Shame.

«J'imagine que ma coche bleue va disparaître, car, vous me connaissez, je ne paierai pas 5 balles pour ça»
LeBron James, en sueur.
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Ironie du sort, et allez savoir pourquoi, Musk a payé de sa poche la certification du basketteur (et celle de Stephen King, dans la foulée). Poussant LeBron à retirer fébrilement son tweet un brin pleurnichard. Omar Sy en a parlé, Halle Berry aussi. Tous ou presque. Chacun y allant de sa patte, entre second degré maladroit, orgueil bousculé et pessimisme appuyé.

Cette étrange révolution dit aussi beaucoup de notre manière de nous considérer dans une foule. Longtemps, et pour beaucoup, le blue check faisait office de médaille du mérite, de badge validateur, de carré VIP dans une boîte de nuit. Que l'on soit expert en tables basses ou influenceur en devenir.

Pour de bonnes et souvent de mauvaises raisons.

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Qu'un réseau social puisse s'assurer que Paul n'est pas Jacques et que @JoeBiden_69 n'a rien du président des Etats-Unis, c'est indispensable. Pourtant, il existe tant d'astuces technologiques pour le faire plus sobrement, sans distribuer du quart-d'heure warholien à tout-va, qu'on serait tenté de remercier Elon Musk pour avoir secoué (temporairement) nos grandes failles narcissiques.

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