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«Spare»: Harry, ce Booba qui pleurniche dans l'octogone royal

«Spare»: Harry, ce Booba qui pleurniche dans l'octogone royal.
Harry, n'a toujours pas réveillé l'adversaire familial sur le ring.keystone/afp/watson
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Harry, ce Booba qui pleurniche seul au milieu de l'octogone royal

Son livre coup de poing sort ce mardi. Pour l'heure, ni William, ni papa n'ont bougé un cil face au flot d'uppercuts que le duc de Sussex tente de leur infliger depuis de longues semaines. Et tant que Buckingham refuse le combat, Harry se chamaillera tout seul avec sa propre colère.
10.01.2023, 06:0410.01.2023, 09:24
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Des «mémoires nécessaires». Voilà comment Harry a défendu son dévaloir à complaintes déguisé en livre bruyant. Nécessaires? Yes, mais pour lui. Et lui seul. C'est lui qu'il soulage en évoquant son zizi congelé, ses drogues dures pour digérer le deuil maternel, son dépucelage acrobatique et son tableau de chasse en Afghanistan. C'est lui (encore) dont il lustre la conscience en accusant la quasi-totalité de sa famille de tous ses maux.

C'est con, mais on ne lui avait rien demandé.

Vous, nous, frère William, King daddy, le peuple britannique et Queenie (paix à son âme) aurions d'ailleurs préféré ne pas avoir à plonger la tête dans la cuvette des chiottes royales. Harry, alors que son Spare impudique déferle ce mardi en librairie, nous offre au moins l'occasion de citer une autre personnalité, autrefois à l'étroit dans sa carrure médiatique:

«Depuis que je suis célèbre, j'ai l'impression d'être pris au piège et de ne plus m'appartenir. Pourtant, même les rois sont assis sur le cul»
Kurt Cobain, ex-leader du groupe Nirvana, qui s'est suicidé en 1994 d'une balle de fusil dans la bouche.

Aujourd'hui, il est probable que le roi soit effectivement sur le cul. Bien sûr, Kurt Cobain s'était délibérément exposé aux risques de la célébrité fulgurante. Harry, bébé de la couronne, est littéralement venu au monde dans les magazines qui agonisent dans la salle d'attente des médecins. Pas de bol. Même si personne n'a jamais promis que bien naître rimait avec bien (le) vivre.

Aussi, à l'annonce de ces «mémoires nécessaires», on aurait tous pu s'écrier «Fair enough! Balance ton son de cloche!», les yeux humides d'impatience. Si l'art et la manière avaient été au rendez-vous. Mais le duc a choisi de prendre les armes plutôt que la plume. Dans un exercice qui ressemble davantage à un peloton d'exécution qu'à une poignante catharsis en public. Peut-être voulait-il sincèrement dévoiler l'homme derrière le prince. Ramener sèchement sur le bitume cette royauté parfois jugée d'un autre âge.

Mal lui en a pris: on ne se rapproche pas de la réalité du peuple britannique en crachant sur sa famille.

Un silence qui cogne

Il l'a lui-même avoué, dimanche, au moment de chouiner devant les caméras de la chaîne britannique ITV. Harry rêvait d'un combat à la loyale, d'un octogone royal, tel un Booba de la couronne. Qu'en enfilant ses gants, le king allait fièrement le rejoindre sur le ring. Que toute la famille allait suivre, comme s'il était temps, enfin, de compter les points en levant les poings. Réaliste, il a aussi admis que son bouquin ne servira probablement qu'à caler une table dans le boudoir de papa Charles.

Car, jusqu'ici, face aux multiples accusations de «machination pour lui nuire», Buckingham ne lui a offert qu'un silence qui cogne dur. Celui, cher à la reine, qui a toujours protégé la couronne des vautours et des affres des scandales. Aujourd'hui face à lui-même, le miroir souillé par une colère d'enfant aussi blessé que gâté, Harry aligne frénétiquement les entretiens exclusifs. Moins pour garantir le succès à ses «mémoires nécessaires» (dont il a déjà touché des droits colossaux), que pour déclencher l'hypothétique secousse familiale que son livre n'a pas été en mesure de provoquer.

La famille royale, pour l'instant, la joue comme Kaaris au moment de refuser la bravade ridicule de Booba: «Ça ne ressemble plus à grand-chose, là.»

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