Les hautes écoles suisses (HES) entendent lutter ensemble contre la violence sexuelle. Elles ont organisé, jeudi, une première journée d'action sur ce thème. Pour elles, il est nécessaire d'avoir une meilleure base de données sur les cas en Suisse et des procédures plus rapides.
Dans le débat «MeToo», lancé en octobre 2017, les HES sont restées largement silencieuses jusqu'à présent, a déclaré Pia Ammann, responsable du projet et directrice du Service pour l'égalité des chances à l'Université de Lucerne (Unilu), lors d'une vidéoconférence pour la journée d'action. Pourtant, les hautes écoles sont particulièrement exposées aux cas de violence sexualisée.
Pour Andrea Zimmermann, chercheuse en études de genres à l'Université de Bâle (Unibas), cela a avoir avec:
Comme ailleurs, les structures patriarcales y prévalent, ce qu'exprime par exemple la seule désignation «directeur de thèse».
Sexual Awareness Day 2023:
— Service égalité & diversité - UNIGE (@egaliteunige) March 23, 2023
Discriminations sexistes dans le monde du travail
Mots de bienvenue de @FlueckigerYves, Recteur de l’UNIGE et Juliette Labarthe, Directrice de @egaliteunige
Conférence de Prof Benoit Dardenne, Université de Liège@UNIGEnews @unis_against_SH #sh2023 pic.twitter.com/nghcdVcHyY
Alors qu'un quart des étudiantes interrogées dans le cadre d'une étude aux Etats-Unis ont déclaré avoir été harcelées sexuellement, il manque toujours des chiffres concrets en Suisse:
Le nombre de signalements auprès des services internes des HES est certes faible, mais celui de cas non recensés est probablement élevé.
Au niveau de la direction des hautes écoles, il faut une attitude claire contre la violence sexuelle, des formations et un déroulement sûr des processus, ainsi que des conséquences et des sanctions pour les auteurs. Selon Pia Ammann, il existe déjà des directives, mais il y a une marge d'amélioration. «Les processus durent malheureusement trop longtemps», a indiqué Yves Flückiger, recteur de l'Université de Genève (Unige).
La journée d'action qui vient d'être lancée doit servir à sensibiliser. L'objectif n'est pas de prendre des mesures ponctuelles, mais de déployer des efforts à long terme pour lutter contre la violence sexualisée dans l'environnement des hautes écoles, insistent ses organisateurs. La campagne fait partie du projet: Diversité, inclusion et égalité des chances dans le développement des hautes écoles de l'organisation faîtière des hautes écoles suisses. (dal/ats)