C'est ce qui s'appelle tomber de haut. Très haut. Après une vie rythmée par les mondanités, les voyages autour du monde et les cocktails aux côtés des people et autres personnalités cotées (citons Bill Clinton ou le prince Andrew), la nouvelle vie de Ghislaine Maxwell est aujourd'hui à des années-lumière des paillettes.
Condamnée en décembre dernier à 20 ans de réclusion pour avoir livré des jeunes filles parfois mineures pour des services sexuels à son compagnon, le milliardaire Jeffrey Epstein, Ghislaine Maxwell (60 ans) est incarcérée depuis deux ans dans une prison de New York.
Toutefois, l'héritière vient d'être gratifiée d'une faveur, comme l'a révélé le Daily mail: un transfert dans la prison FCI Tallahassee, en Floride, centre pénitentiaire situé à seulement cinq heures de voiture du manoir Epstein, à Palm Beach - précisément là où Ghislaine Maxwell attirait ses victimes.
Malgré ce clin d’œil quelque peu cynique du destin, Maxwell devrait apprécier ce changement. L'ancienne mondaine n'a eu de cesse de se plaindre de son traitement dans sa geôle new-yorkaise - entre pommes truffées d'asticots et torture psychologique, à coups de réveil brutal toutes les quinze minutes.
Cette nouvelle prison devrait donc faire figure de «Disneyland», ont affirmé les représentants de FCI au Daily mail. «Elle n'a certainement pas obtenu l'un des pires endroits. C'est probablement le meilleur qu'elle aurait pu obtenir, compte tenu des circonstances», confirme Holli Coulman, co-fondatrice de Pink lady prison consultants, une organisation venant en aide aux détenues.
Toutefois, comme souvent, toute faveur exige contrepartie. Dans son nouvel établissement, l'ancienne mondaine a donc été sommée de bien vouloir mettre les mains dans le cambouis. Au propre comme au figuré. Ses tâches? Vaisselle, nettoyage des toilettes et des salles de bain du pénitencier - tout cela pour la modique somme de 15 à 27 cents de l'heure.
Mais que la starlette déchue se rassure, elle n'occupera ce poste - a priori peu stimulant - que pour ses 30 premiers jours, avant de se voir confier un emploi à long terme. Par la suite, ses anciennes «compétences d'organisation» pourraient être mises à contribution, affirme Holli Coulman. La consultante a suggéré que Maxwell, qui gérait les propriétés d'Epstein et organisait pour lui les séances de massage avec des mineures, pourrait se charger de la gestion de la paie pour l'ensemble du complexe pénitencier, ou même de la lecture des compteurs d'eau.
Autre job envisagé? Prof de yoga, Maxwell étant une grande amatrice de sport. Par contre, c'est peine perdue pour les cours de fitness - les poids étant interdits en prison, au risque d'être utilisés comme des armes potentielles.
Reste à espérer que ces corvées inculqueront à Maxwell un peu de modestie... Véritable défi s'il en est pour une femme qui a grandi dans un manoir de 65 chambres, au cœur de la campagne anglaise.
La consultante précise que la détenue aurait tout intérêt à rester «humble», à «apprendre à se taire» et à «cesser de geindre».... sous peine de devenir une cible potentielle de choix pour ses camarades de cellule.
«Il est essentiel qu'elle ne se plaigne pas, ou cela pourrait lui causer des problèmes», abonde au même Daily mail Justin Paperny, fondateur de White collar advice. Avant d'ajouter qu'étant donné le nombre de pleurnicheries record de Maxwell jusqu'à présent, il existe quand même un risque assez élevé que personne ne la croie lorsqu'elle sera confrontée à une vraie difficulté.
Mais que Ghislaine Maxwell se rassure: la prison s'assurera de lui assigner du personnel hautement qualifié et de lui choisir une colocataire plus âgée, afin qu'il n'y ait «pas de drame». En attendant, elle devra prendre son mal en patience. Le site web du Bureau des prisons indique que Maxwell pourra être libérée le 17 juillet 2037. (mbr)