Jeudi, on dégaine les mouchoirs, les chips au Wasabi et les litres de café pour croquer à pleines dents dans Harry&Meghan. On ne le sait pas encore, mais on aura besoin de caféine pour tenir ces premiers trois épisodes.
150 minutes qu'on espérait rythmées par autant de révélations croustillantes que fracassantes, de la part du couple qui a réussi à perturber l'imperturbable Couronne britannique.
Malheureusement pour notre appétit insatiable de scoops royaux décadents, rien de nouveau sous le joyeux soleil californien, où s'est retiré le couple. Il faut se contenter d'une musique larmoyante, de bisounours et des poules de la famille, nourries à la main par Meghan dans le poulailler de la maison de Montecito, modeste villa à 25 millions de dollars.
Pour le pitch, pas de surprise: on (re)découvre l'histoire d'amour improbable entre l'héritier «potentiel» du trône d'Angleterre (troisième sur la liste de succession, quand même), traumatisé par son lourd passé familial, et l'actrice américaine bien dans sa peau, fraîchement célibataire, qui, entre deux tournages, vit sa meilleure vie entourée de ses copines.
Premier échange de messages, premier verre, premier dîner. Tendresse et maladresses. Harry et Meghan ont beau être célèbres, ils ne sont pas plus habiles à draguer que nous. On se surprend presque à trouver «normal», voire attachant, ce couple visiblement taquin, lié, solide envers et contre tout: la distance, les avertissements des proches, le raz-de-marée médiatique.
On imagine sans trop de peine la demande en mariage au milieu de la cuisine, Meghan concentrée, tête dans le four pour préparer le poulet rôti, et Harry nerveux, dégainant la bouteille de champagne.
Et puis, comme on s'y attendait, le conte de fées tourne court. Sous forme d'une diatribe contre les abominables médias britanniques. Autant de vampires assoiffés de scandales exclusifs et de photos volées, mais surtout, du faux-pas fatal qui fera trébucher Meghan Markle.
«Peu importe mes efforts, tout ce que je faisais, ils trouvaient toujours un moyen de me détruire» déplore l'actrice américaine, érigée au fil des épisodes en une Lady Diana 2.0.
Pour ce qui est des «déclarations de guerre» ou de la «bombe» attendue sur la famille royale britannique, on reste sur notre faim. Si le duc et la duchesse de Sussex ne mâchent pas leurs mots contre les tabloïds, ils restent d'une sobriété inattendue en ce qui concerne les Windsor. Pas de punchline, ni de pique assassine.
Il faut trépigner jusqu'à la moitié du second épisode pour qu'on en vienne ENFIN au sujet délicat de William et Kate - toujours décrite comme «l’ennemie jurée» de Meghan. Tout au plus, l'intéressée évoque son étonnement face au «formalisme très british» de son beau-frère et de sa belle-sœur.
Avant de nous servir quelques anecdotes sur sa première rencontre «vraiment super» avec la Reine.
Bref, ça traîne en longueur. Après deux premiers épisodes qui manquent de saveur, on se résout à passer en mode «accéléré».
Histoire d'assouvir notre besoin de drames familiaux, le dernier épisode de la volée s'achève (quand même!) sur un souvenir douloureux... mais pas du côté attendu. Les yeux brillants de larmes, Meghan revient sur la trahison de son père, qui a vendu son âme - et des photos - à des paparazzis, quelques jours seulement avant son mariage avec le prince.
Harry et Meghan nous avaient promis de raconter leur histoire de leur point de vue. Promesse tenue avec gentillesse et politesse... Jusqu'à présent. Suite et fin des aventures d'Harry et Meghan, le 15 décembre.