Ambaza, l'«école d'influenceurs»... sans compte Instagram

Ambaza, la «première école d'influenceurs»... sans compte Instagram

Depuis lundi, une vidéo encensant «la première école pour influenceurs» intrigue tant les internautes que les journalistes. Sur la toile, on relève une vision stéréotypée partagée via une communication des plus douteuses.

«Nous créons des influenceurs à succès»: c'est la promesse faite par le site d'Ambaza. Une plateforme française gérée par une agence de communication qui se présente comme «la première école pour influenceurs». Sur son site web, elle explique offrir une «formation» aux créateurs de contenus de demain.

Grâce à une visioconférence de 28 heures avec un spécialiste, le futur ambassadeur de marque sera capable de définir sa stratégie, générer des followers et monétiser son audience, peut-on lire sur le site officiel qui indique, par ailleurs, des soldes stupéfiants: zéro euro au lieu des 1200 initialement convenus - cela uniquement pour les profils les plus intéressants. Les méthodes pour appâter la clientèle sont tout aussi étonnantes.

Image: capture d'écran ambaza

Des clichés qui font débat

Pour convaincre son audience, cette école d'un nouveau genre a publié une vidéo de promotion sur les réseaux sociaux. Au menu: des quinquagénaires en yacht, des jeunettes s'égosillant autour de verres de champagne et des hommes en costume sur le tarmac. Dans ce film d'une trentaine de secondes, Ambaza fait miroiter une vie prétendument de rêve avec, à l'issue de la formation, 20 000 abonnés et un revenu de 5000 euros par mois pour chaque élève.

Si vous pensiez avoir tout vu pic.twitter.com/Mi5KVY9khh

— Moh (@8kmoh) July 11, 2022

Contrairement à ce qui est avancé sur le site internet, dans ce spot publicitaire, le montant de la formation est dit «totalement financé aux quinze premiers candidats».twitter

Sauf que sur Instagram et Twitter, le spot publicitaire a fait un tollé. Beaucoup d'internautes sont restés dubitatifs face à la vie d'influenceurs pensée par Ambaza. Le sérieux de cette entreprise localisée à Malte a d'autant plus été remis en question.

C'est plus Ambaza mais Ambazar c'est quoi sa encore j'aurais tout vus comme quoi les réseaux sociaux a des bons comme des mauvais côté et celà en fait partis 🤦

— 𝐒𝐞𝐛𝐚𝐬𝐭𝐢𝐚𝐧🇵🇱 (@KickSkateMan) July 11, 2022

Marrant parce que Ambaza ça ressemble quand même vachement à "embezzle", qui veut dire détourner du pognon en Anglais.

— Frédéric Lotzer (@ZeZapatiste) July 11, 2022

Du coup, avec mes 30k followers, j'ai droit à une Bentley, du champagne et des putes ? Le VISA pour Dubaï est offert ?

C'est con Ambaza n'a pas de compte Twitter pour nous éclairer. C'est vraiment dommage. Surtout pour une école d'influenceurs. https://t.co/LNTM99dExc

— Fabrice Epelboin (@epelboin) July 11, 2022

Une formation qui pose question

Depuis quelques heures, la vidéo d'Ambaza n'interroge pas seulement les internautes, mais aussi les médias d'information. Comme BFMTV qui s'est penché sur le cas de l'entreprise française afin de l'analyser. En somme, plusieurs éléments sont pointés du doigt:

• Un nom de domaine, non pas français, mais étranger. Plus précisément aux Bahamas.
• Des conditions générales d'utilisation bancales qui ne donnent aucune garantie quant à l'exactitude du contenu.
• Une présence quasi inexistante sur les réseaux sociaux.

Pour preuve, l'entreprise qui se revendique spécialiste du digital ne dispose, par exemple, d'aucun compte Instagram. Quant à son compte Twitter (créé en date du 11 juillet 2022), il n'est suivi que par deux abonnés, pendant que son compte Youtube (créé le 2 juin 2022) compte 32 adeptes. Le compte Facebook, lui, n'est suivi par aucun profil.

Image: capture d'écran twitter

Image: capture d'écran youtube

image: capture d'écran YouTube

(mndl)