Société
Mauvaise foi

Virez vos vélos électriques du métro, bande de glandeurs!

Le vélo électrique dans les transports publics, une abomination.
«Ah ouf, je suis à temps pour prendre mon train. J'avais peur de le rater.» Voici Jean-François, avec son vélo électrique au bras qui préfère prendre le métro plutôt que pédaler comme un grand.Image: E+
Mauvaise foi

Virez vos vélos électriques du métro, feignasses!

Les vélos électriques se multiplient sur les routes et sont devenus un accessoire tendance pour les citadins, même... dans les transports publics. Une révolution encombrante ou la démonstration de la fainéantise.
15.09.2023, 18:3516.09.2023, 20:56
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Ils sont une ribambelle à pédaler (mollement ou pas du tout) sur les routes, à hanter les pistes cyclables avec leur vélo dopé par la batterie. Le vélo électrique est en plein boom depuis plusieurs années et se dresse comme un nouveau défi pour les usagers de la route, les cyclistes classiques et...les transports en commun.

Mais que font ces forçats de la route 2.0 dans un métro bondé, alors qu'ils sont équipés d'un vélo qui avance tout seul? Ces tout frais pédaleurs urbains viennent enquiquiner les usagers des transports publics - spécialement aux heures de pointe.

Dans une tendance de plus en plus marquée, l'instinct écolo imprégné à force de discours (obligatoires) sur nos habitudes et nos déplacements, la déferlante des deux-roues électrisés rappelle que l'être humain est quand même un sacré spécimen. Ce phénomène est une parfaite ébauche de l'éloge de la paresse - on ne va quand même pas suer et faire dérailler la machine (à défaut du pédalier).

Se déplacer proprement a un prix: transpirer un minimum

On vous brandit cette notion du déplacement propre, mais faut-il rappeler que le vélo reste un sport, qu'il représente la définition de l'effort? Crions-le: vive le vélo! Mieux, vive les litres de transpiration, les mollets qui hurlent à force de coups de pédales et de pulsations qui grimpent.

Mais très peu pour la nouvelle génération de pédaleurs. Si la pente devient trop forte, l'équation devient insoluble: comment avaler ces quelques pourcentages avec mon vélo équipé d'une belle batterie?

La réponse:

Direction les transports publics pour s'éviter une touche de souffrance.

C'est tout le paradoxe du «cycliste» de notre époque, de l'individu qui veut faire un peu d'effort, mais sans trop en faire - ils sont un nombre croissant à s'empiler avec leur machine et tout leur barnum, à Lausanne par exemple, de la gare jusqu'au...Flon - un seul et unique arrêt. «Ah oui, j'ai préféré prendre le métro, je n'avais plus de batterie», une phrase furtive et révélatrice, entendue dans une rame du M2 lausannois - copieusement garnie.

Les grincheux regardent d'un coin de l'œil; d'autres jugent la feignasse qui joue les fiers avec son beau vélo (avec batterie), la paresse bien calée sur le porte-bagages.

Or les plus optimistes persévèrent dans cette idée que le e-biker va être, in fine, converti au vélo dit traditionnel. Que nenni, puisque c'est bien connu: il est plus facile de passer de l'inconfort au confort que l'inverse.

Si la batterie est morte, on met la flèche à gauche. Avec un terrain de jeu comme Lausanne, les pourcentages qui entament nos flasques jambes, l'une de ces bicyclettes d'un nouveau genre vous propulse dans ces montées. Les faux plats sont avalés comme des descentes (ou des faux plats descendants) contrairement à un cycliste qui enfourche une bécane classique.

Du côté des TL, on admet que les vélos électriques sont un réel défi. «La cohabitation avec les voyageurs est parfois source de tension en fonction de la fréquentation du véhicule.»

Pour preuve, la société lausannoise nous confie qu'entre mars et août 2023, «nous avons reçu 26 plaintes en lien avec la thématique vélo/trottinette. La plupart concernent la cohabitation avec nos bus sur la route. Cela représente 0,1% du total des réclamations sur la période».

Pas grand-chose, certes, mais les TL précisent:

«Sur la ligne du M2, les TL observent une fréquentation plus importante de voyageurs avec des vélos entre Ouchy et Lausanne-Flon/Riponne dès l'arrivée des beaux jours au printemps»

Justement là où il faut un minimum appuyer sur les pédales - histoire de contourner le souffle court et les guiboles qui piquent.

Il est vrai que pratiquer le bon geste écologique n'est pas facile à assumer. L'absurdité résonne encore plus fort quand il faut encore se gratter l'arrière du crâne pour composer avec ces deux-roues encombrants, les aider à se mélanger avec les usagers des transports publics et se frayer un chemin au milieu des piétons. La transition souhaitée à travers la révolution du e-bike (dont le premier brevet a été déposé en 1895 par Ogden Bolton Jr.) n'a fait que nourrir une nouvelle caste de cycliste doublement assisté.

On y a cru trop rapidement, pardi!

Les plus avertis vous le diront sans détour: on n'est jamais au maximum et on ne monte jamais dans les tours sur un vélo électrique. Désolé, amis cyclistes électrisés, mais cessons cette moderne fainéantise.

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