C'est un spectacle étrange, du moins d'un point de vue européen: sur les plages chinoises, les femmes se baignent et se prélassent entièrement masquées. Seules les zones autour des yeux, du nez et de la bouche restent libres. Quelle est l'origine de ce phénomène?
Les masques en tissu anti-UV, souvent de couleurs pétantes – jaune fluo, vert ou rose – sont appelés «facekinis» – un jeu de mots entre bikini et face, le mot anglais pour visage. Ce sont surtout les femmes, mais aussi certains hommes, qui se protègent ainsi des rayons du soleil. Même en cette période de canicule.
Ce n'est pas plus tard que lundi dernier que les autorités ont annoncé un nouveau record: 52,2°C ont été mesurés dans le nord-ouest du pays. Mais il fait également chaud dans d'autres parties du pays, dans la capitale Pékin, les températures ont régulièrement dépassé les 40°C ces dernières semaines. On voit néanmoins des «facekinis» presque partout – même dans les villes.
Au moment de la conversation, la jeune fille visitait une zone touristique de Pékin avec sa mère, toutes deux vêtues de «facekinis».
Cette tendance n'est pas tout à fait nouvelle, cela fait des années que les masques pour le visage sont présents sur les plages chinoises. En effet, de nombreuses femmes en Asie préfèrent avoir une peau claire – contrairement à l'Europe, où le bronzage est plébiscité.
Aujourd'hui, les masques sont en plein essor. «Comparée à la période précédant la pandémie, c'est-à-dire il y a deux ou trois ans, cette année est bien meilleure que les années précédentes. Le volume des ventes est nettement plus élevé cette année», a déclaré une vendeuse au quotidien britannique.
Selon la chaîne canadienne Global News, une autre commerçante a déclaré que les ventes de «facekini» dans son entreprise avaient augmenté de 30% par rapport à l'année précédente. «Ce produit se vend bien parce qu'il couvre le coin de l'œil, où les taches de rousseur peuvent facilement se former», a-t-elle déclaré.
Entre-temps, la plage n'est plus le seul endroit où l'on croise des «facekinis». Comme l'a décrit la journaliste française Yena Lee vendredi sur France inter, le «facekini» se répand désormais dans les rues des grandes villes chinoises et n'est pas seulement porté par les femmes, mais aussi par les hommes.
De nombreuses Chinoises couvrent également le reste de leur peau, surtout à la plage. Certaines femmes portent des combinaisons intégrales. d'autres combinent le «facekini» avec des manches séparées, de grands chapeaux et des jaquettes légères.
Traduit et adapté de l'allemand par Léa Krejci