Société
Décès

Slava Zaïtsev: le couturier est décédé à 85 ans

Surnommé le «Dior rouge», le couturier Slava Zaïtsev est décédé

Lors d'un de ses défilés à Moscou, en 2018.
Lors d'un de ses défilés à Moscou, en 2018.Image: sda
En 1963, l'hebdomadaire français Paris Match l'avait comparé à un Christian Dior soviétique.
01.05.2023, 05:5201.05.2023, 08:06

Le célèbre couturier russe Viatcheslav (Slava) Zaïtsev, surnommé le «Dior rouge», est décédé dimanche à 85 ans, a indiqué à la porte-parole de sa maison de mode à Moscou.

Début mars, lorsqu'il «a réuni ses amis pour son anniversaire, on voyait déjà qu'il était très, très faible»
Son attachée de presse, Kira Bourenina.

La chaîne publique russe Pervy Kanal a rendu hommage à cet homme «qui a dicté la mode soviétique et russe pendant des décennies, un novateur qui n'a pas eu peur d'expériences audacieuses».

Le couturier, qui a créé plus d'un millier de modèles pendant sa carrière, s'était fait connaître dans le monde avec ses robes reprenant les motifs flamboyants des châles traditionnels de son pays.

«Je peux habiller toute une parade sur la Place Rouge avec mes vêtements»
Slava Zaïtsev

«Tsar de la mode»

En 1988, le magazine Vogue l'avait baptisé «tsar de la mode soviétique».

Né le 2 mars 1938 à Ivanovo, une ville de 400 000 habitants au nord-est de Moscou, Zaïtsev a grandi dans une famille modeste, sa mère étant femme de ménage.

Il a étudié d'abord dans un lycée technique spécialisé dans la chimie puis est entré à l'Institut du textile de Moscou, qui forme les techniciens des fabriques de tissus.

Les universités les plus prestigieuses de la capitale lui ont été fermées car son père, capturé par les Allemands pendant la Seconde guerre mondiale, fut considéré à la fin du conflit comme un traître par le régime stalinien et condamné à dix ans de camp.

En 1962, sa première collection de tenues de travail pour les ouvrières -des jupes inspirées des motifs à fleurs des châles traditionnels russes et des bottes feutrées multicolores- a été interdite par les autorités soviétiques.

«Quand j'étais enfant, ma mère m'avait appris à broder pour que je ne traîne pas dans la rue sans but. Le soir, avec des copines, on cueillait des fleurs sur l'avenue Lénine pour les dessiner et reproduire ces dessins dans des broderies. C'est comme ça que je me suis initié à l'art»

En raison des couleurs «trop vives» qui contrastaient avec «la grisaille du quotidien soviétique, où personne ne devait se distinguer des autres», selon Slava Zaïtsev.

Surveillé par le KGB

La collection a toutefois attiré l'intérêt des médias occidentaux. En 1963, Paris Match est devenu le premier magazine en Occident à le présenter comme un pionnier de la mode soviétique.

Surveillé par le KGB à cause de ses contacts avec les couturiers occidentaux et son caractère d'électron libre, il n'avait pas l'autorisation de quitter le pays et ses premières collections ont voyagé à l'étranger sans lui.

Entre 2007 et 2009, le couturier a animé à la télévision une émission populaire, «Le verdict de la mode», où des stylistes habillaient à la dernière mode des femmes au foyer.

Le véritable bonheur, c'est de «travailler chaque jour avec les gens», en créant des modèles pour les clients et non pour les podiums, assurait le créateur en 2017. (ats/jch)

Les chutes à la Fashion Week
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