L'Académie suisse des Sciences médicales définit les cas dans lesquels les médecins peuvent pratiquer l'assistance au suicide. Ce qui est aujourd'hui autorisé doit ainsi être limité.
12.07.2022, 11:5314.07.2022, 17:52
Andreas Maurer / ch media
Le droit suisse est libéral en matière d'assistance au suicide. Il stipule seulement que celle-ci ne doit pas être fournie pour des «motifs égoïstes», que les patients doivent prendre eux-mêmes le produit euthanasiant et qu'ils doivent être capables de discernement.
L'Académie suisse des Sciences médicales est plus stricte. D'ailleurs, elle a récemment établi de nouvelles directives éthiques. La société des médecins FMH a intégré la nouvelle version dans son code de déontologie et l'a ainsi rendue obligatoire pour ses membres.
L'euthanasiant pentobarbital.image: KEYSTONE
Voici les nouvelles règles en question
- Les médecins doivent en principe mener deux entretiens approfondis avec les patients à au moins deux semaines d'intervalle.
- Il doit s'agir d'une affection grave, attestée par un diagnostic et un pronostic appropriés.
- L'entourage des patients doit également être impliqué.
L'association Exit craint «seulement des souffrances inutiles»
Les organisations d'aide au suicide critiquent ces nouvelles directives. Interrogée à ce sujet, la présidente d'Exit, Marion Schafroth, annonce qu'elle ne s'y conformera pas. En tant que médecin consultante, elle continuera à délivrer du produit euthanasiant après une seule visite dans les cas clairs:
«Si quelqu'un souffre et veut mourir le plus vite possible, et que je constate que sa décision est mûrement réfléchie, un deuxième entretien ne fait que provoquer des souffrances inutiles»
Les directives seraient en contradiction avec la jurisprudence constante. Elle craint qu'elles ne dissuadent encore plus de médecins qu'aujourd'hui de pratiquer l'assistance au suicide.
A propos de suicide assisté:
La FMH veut protéger les patients
La FMH s'y oppose. Il s'agit simplement d'une précision. Il s'agit également de protéger les patients. Charlotte Schweizer, responsable de la communication de la FMH, donne un exemple: il est compréhensible qu'une personne qui a perdu son partenaire de longue date ne puisse pas s'imaginer vivre sans lui. Mais cela peut être différent un an plus tard. Les médecins ne devraient fournir une assistance au suicide que s'ils sont certains que le désir de mourir est durable. Elle dit:
«Ce serait une évolution dangereuse si, dans de tels cas, le suicide assisté était considéré comme une issue normale. Au lieu de cela, la société devrait mieux s'occuper des personnes isolées»
Cet exemple n'est pas fictif. Récemment, un cas de ce type a été jugé par le Tribunal fédéral. Une femme de 86 ans en bonne santé s'est suicidée de manière assistée avec son mari en phase terminale. Le médecin a, toutefois, été acquitté.
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source: keystone / jean-christophe bott
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