Société
Médecine

Suicide assisté: Voici les nouvelles règles en Suisse

Suicide assisté: de nouvelles règles ont été introduites et elles font réagir

L'Académie suisse des Sciences médicales définit les cas dans lesquels les médecins peuvent pratiquer l'assistance au suicide. Ce qui est aujourd'hui autorisé doit ainsi être limité.
12.07.2022, 11:5314.07.2022, 17:52
Andreas Maurer / ch media

Le droit suisse est libéral en matière d'assistance au suicide. Il stipule seulement que celle-ci ne doit pas être fournie pour des «motifs égoïstes», que les patients doivent prendre eux-mêmes le produit euthanasiant et qu'ils doivent être capables de discernement.

L'Académie suisse des Sciences médicales est plus stricte. D'ailleurs, elle a récemment établi de nouvelles directives éthiques. La société des médecins FMH a intégré la nouvelle version dans son code de déontologie et l'a ainsi rendue obligatoire pour ses membres.

Das Schlafmittel Pentobarbital wird zuhause von Sterbewilligen eingenommen, aufgenommen bei EXIT Schweiz in Zuerich, am Freitag, 5. Dezember 2008. (KEYSTONE/Alessandro Della Bella)
L'euthanasiant pentobarbital.image: KEYSTONE

Voici les nouvelles règles en question

  1. Les médecins doivent en principe mener deux entretiens approfondis avec les patients à au moins deux semaines d'intervalle.
  2. Il doit s'agir d'une affection grave, attestée par un diagnostic et un pronostic appropriés.
  3. L'entourage des patients doit également être impliqué.

L'association Exit craint «seulement des souffrances inutiles»

Les organisations d'aide au suicide critiquent ces nouvelles directives. Interrogée à ce sujet, la présidente d'Exit, Marion Schafroth, annonce qu'elle ne s'y conformera pas. En tant que médecin consultante, elle continuera à délivrer du produit euthanasiant après une seule visite dans les cas clairs:

«Si quelqu'un souffre et veut mourir le plus vite possible, et que je constate que sa décision est mûrement réfléchie, un deuxième entretien ne fait que provoquer des souffrances inutiles»

Les directives seraient en contradiction avec la jurisprudence constante. Elle craint qu'elles ne dissuadent encore plus de médecins qu'aujourd'hui de pratiquer l'assistance au suicide.

La FMH veut protéger les patients

La FMH s'y oppose. Il s'agit simplement d'une précision. Il s'agit également de protéger les patients. Charlotte Schweizer, responsable de la communication de la FMH, donne un exemple: il est compréhensible qu'une personne qui a perdu son partenaire de longue date ne puisse pas s'imaginer vivre sans lui. Mais cela peut être différent un an plus tard. Les médecins ne devraient fournir une assistance au suicide que s'ils sont certains que le désir de mourir est durable. Elle dit:

«Ce serait une évolution dangereuse si, dans de tels cas, le suicide assisté était considéré comme une issue normale. Au lieu de cela, la société devrait mieux s'occuper des personnes isolées»

Cet exemple n'est pas fictif. Récemment, un cas de ce type a été jugé par le Tribunal fédéral. Une femme de 86 ans en bonne santé s'est suicidée de manière assistée avec son mari en phase terminale. Le médecin a, toutefois, été acquitté.

Une année de Covid-19 en Suisse, retour en images
1 / 17
Le Covid-19 en Suisse, retour en images
Le port du masque se généralise en Suisse et dans le monde au cours de l'année 2020.
source: keystone / jean-christophe bott
partager sur Facebookpartager sur X
Ceci pourrait également vous intéresser:
Avez-vous quelque chose à nous dire ?
Avez-vous une remarque ou avez-vous découvert une erreur ? Vous pouvez nous transmettre votre message via le formulaire.
3 Commentaires
Comme nous voulons continuer à modérer personnellement les débats de commentaires, nous sommes obligés de fermer la fonction de commentaire 72 heures après la publication d’un article. Merci de votre compréhension!
3
Des stars comme Adele et Ed Sheeran tremblent devant cette menace
De fausses chansons attribuées à des stars comme Adele ou Ed Sheeran prolifèrent sur YouTube, générées par intelligence artificielle à partir de simples instructions textuelles. Ces morceaux, souvent présentés comme authentiques, accumulent des millions de vues et relancent le débat sur la protection des voix et de l’image des artistes face aux dérives de l’IA générative.
«Merci, Adele, c'est une chanson magnifique», peut-on lire parmi les centaines de commentaires élogieux sous une vidéo YouTube rendant hommage au militant conservateur assassiné Charlie Kirk. Or cette chanson a été générée par intelligence artificielle (IA) et n'a rien avoir avec la star britannique.
L’article