«J'étais quand même pas mal occupé. C'est mon point commun avec la Cisjordanie, d'ailleurs». En s'excusant de n'avoir pas pu «répondre aux nombreux messages» reçus depuis le début de «son» tsunami médiatique, l'humoriste a dévoilé son état d'esprit. Mais aussi le ton de sa chronique dégoupillée dimanche soir, au micro de France Inter. Des mots très attendus, notamment par la «DRH de la radio».
On rappelle que le dimanche 5 novembre, Guillaume Meurice avait comparé le premier ministre israélien à un «nazi sans prépuce», juste avant de donner la parole à des enfants, pour papoter déguisements d'Halloween. De quoi lui valoir insultes et accusation d'antisémitisme.
Alors que tout le monde s'attendait à quelques remords (sa chronique s'intitule «Le Grand Pardon» – en hommage au film du même nom?), l'humoriste a enfoncé le clou de la satire, sans le moindre mot d'excuse. En commençant par diffuser des «témoignages de paix et d'amour», reçus sur son téléphone personnel, «puisque mon numéro a fuité»:
Un exemple qu'il décrira comme «plutôt modéré, pour ne pas vous choquer», comparé aux autres. Bien décidé à rester dans l'ironie tranchante qui avait poussé la direction de France Inter à le remettre à l'ordre, Meurice dit avoir conscience d'avoir «choqué en comparant un fasciste à un nazi». Pour lui, en guise de petit aparté, il évoque l'époque «complètement dingue» dans laquelle nous vivons, car «le ministre de la Justice est en procès devant la justice et même Stéphane Guillon donne son avis sur l'humour». Eclats de rire dans le studio.
Et, «dans un souci d'apaisement», il a ensuite donné la parole à un collectif juif «décolonial», baptisé Tsedek!, «né de la rencontre de militants juifs issus de l’antiracisme et du mouvement de solidarité avec les Palestiniens» et dont l'opinion est très proche de celle de l'humoriste.
Durant cet échange, Guillaume Meurice s'enquiert notamment de «la situation au Proche-Orient». Yonathan, porte-parole de Tsedek! évoque alors le quotidien des Gazaouis qui «ne connaissent que la privation, la violence, l'omniprésence de la mort».
Sans véritablement revenir sur les propos qui lui ont valu une polémique qui ne désenfle pas, Guillaume Meurice s'est surtout appuyé sur la liberté d'expression pour rappeler qu'il ne regrette pas son intro sur le prépuce de Netanyahou, «même maladroitement selon certains».
Et notamment en citant Laurence Bloch, directrice des antennes de Radio France, qui fut patronne de France Inter au moment des attentats du 7 janvier 2015: «Quand l'envie prend à l'un et à l'autre de traiter les humoristes comme des enfants inconséquents ou mal élevés, souvenons-nous de ce dimanche 10 janvier, où nous étions des millions à manifester pour l'un des droits de l'homme les plus essentiels, la liberté de s'exprimer (...).»
Enfin, comme pour prévenir une nouvelle cascade de critiques, Charline Vanhoenacker a jugé opportun de préciser que «ce collectif n'est pas représentatif de tous ceux qui nous ont abondamment écrit».