Le nombre d'infractions relevées par la police genevoise concernant les enfants et les adolescents qui partagent entre eux des vidéos pornographiques a augmenté de 85%, rapporte mercredi 10 mai la Tribune de Genève (TDG). Alors que seulement deux cas avaient été signalés il y a dix ans, ceux-ci sont passés à 40 en 2022.
Les jeunes âgés de plus de 14 ans sont les premiers concernés par ce constat et interagissent «généralement sur la messagerie WhatsApp», comme le précise au quotidien genevois le président du Tribunal des mineurs Olivier Boillat.
Selon ce dernier, parmi les contenus illégaux échangés, figurent plus particulièrement des vidéos pédopornographiques, soit celles mettant en scène des personnes âgées de moins de 16 ans. Or, Aline Dard, chargée de prévention à la police genevoise, avertit:
Comme le rappelle la TDG, l'article 197 du Code pénal suisse sur lequel Aline Dard se base stipule par ailleurs que même l'envoi d'images pornographiques «légales» à des mineurs de moins de 16 ans est passible d'une peine pécuniaire voire d’une peine privative de liberté pouvant aller jusqu'à trois ans.
Face à l’augmentation de ce type de délits, une campagne nationale a été mise en place dès la fin du mois d'avril 2023 par les autorités. Le but étant de sensibiliser les jeunes sur les risques auxquels ceux-ci s'exposent face à l'envoi de tels images et vidéos sur le net.
Un problème d'autant plus inquiétant pour François Nanchen, policier vaudois qui fait de la prévention sur TikTok, que, comme il le déplorait le 26 avril, dans un article de 24heures: «L’accès au porno s’étend de plus en plus chez les enfants, car ils possèdent un smartphone de plus en plus tôt.» (mndl)