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ARFID: Hannah brise le tabou de ce trouble alimentaire

Hannah brise un tabou alimentaire

Cette fillette de 8 ans souffre d'ARFID, un trouble alimentaire qui crée une incapacité à manger certains aliments. Sa mère partage ses réactions aux aliments sur Instagram et Youtube pour sensibiliser, atteignant près d'un demi-million d'abonnés.
23.02.2024, 09:2923.02.2024, 11:21
Juliette Baur
Juliette Baur
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Hannah est une fillette de huit ans originaire des Etats-Unis. Chaque jour, sa mère publie des vidéos d'elle sur Instagram et Youtube, dans lesquelles Hannah goûte de nouveaux aliments. Soit elle fait la grimace et ses yeux se remplissent de larmes, soit elle sourit avec délectation. Il y a rarement un entre-deux. La raison de ces réactions extrêmes: Hannah souffre d'un trouble alimentaire évitant-restrictif (ARFID).

Avec sa présence sur les réseaux sociaux, la mère d'Hannah veut attirer l'attention sur ce trouble alimentaire qui, justement, est plus fréquent chez les enfants qu'on ne pourrait le croire. Et elle y parvient: près d'un demi-million de personnes suivent la fillette sur Instagram.

Il y a certaines choses que Hannah aime beaucoup manger et qu'elle qualifie de «safe food», c'est-à-dire d'aliments sûrs. D'autres sont des «fear foods»: Hannah a peur de ces aliments parce qu'elle en a de mauvaises expériences.

«Fear food»: c'était pas facile, mais je l'ai fait

Vidéo: youtube

Elle a peur du goût, de l'odeur, de la texture, de la température ou de l'aspect de ces aliments-là, car elle les associe à l'étouffement, aux vomissements ou à la douleur – ou à une combinaison de ces éléments.

«Safe food»: une nourriture réconfortante

Vidéo: youtube

La maladie est plutôt méconnue du grand public. Il suffit de jeter un coup d'œil dans les commentaires sur Instagram pour s'en rendre compte. Sous chaque post, on peut lire: «picky eater», en français: «mangeuse difficile».

Mais l'ARFID est une maladie à prendre au sérieux – comme l'explique Dagmar Pauli, médecin-chef et directrice adjointe du service de psychiatrie pour enfants et adolescents de Zurich.

Comment diagnostiquer la maladie?

Les médecins diagnostiquent un trouble alimentaire évitant/restrictif chez les enfants surtout lorsqu'il y a une sous-alimentation malgré une offre alimentaire suffisante. L'indice de masse corporelle se situe alors dans une fourchette trop basse pour l'âge.

Dagmar Pauli explique à watson:

«La plupart du temps, les personnes concernées présentent un trouble de l'interaction avec les personnes de référence autour de la nourriture. Contrairement aux troubles alimentaires typiques comme l'anorexie par exemple, le refus de s'alimenter ne cache pas un désir de maigrir».
Dagmar Pauli, médecin-chef et directrice adjointe du service de psychiatrie pour enfants et adolescents de Zurich.
Dagmar Pauli, médecin-chef et directrice adjointe du service de psychiatrie pour enfants et adolescents de Zurich.Image: zVg

Les personnes concernées n'ont pas une image déformée de leur corps ou peur de prendre du poids. La spécialiste continue:

«Cela ne commence pas par un régime. Les enfants ne sont pas conscients de la raison pour laquelle ils ne mangent pas bien».

L'ARFID peut, toutefois, dans certains cas, être aussi dangereuse que l'anorexie, mais c'est plutôt rare. La maladie évolue généralement sur une longue période, mais pas de manière aussi aiguë que l'anorexie, et il faut beaucoup de temps pour que l'enfant puisse reprendre du poids.

D'après Dagmar Pauli, le nombre d'enfants touchés en Suisse n'est pas connu exactement. Selon différentes études, on estime qu'environ 1% des adultes et 5% des enfants dans le monde sont touchés.

Quelle est la différence entre l'ARFID et le «picky eating»?

La docteure explique que le «picky eating» se caractérise par le fait que l'enfant mange de manière sélective, ce qui signifie généralement qu'il aime manger des sucreries ou quelques aliments sélectionnés, comme des spaghettis sans sauce, des frites, mais presque pas de légumes ou de fruits.

«Les mangeurs difficiles simple sont souvent plutôt minces, mais pas vraiment en sous-poids, ce qui est différent de l'ARFID»
Dagmar Pauli.

Mais le «picky eating» peut aussi se transformer plus tard en ARFID ou en anorexie typique, si les enfants grandissent et ne se trouvent pas assez minces.

Dagmar Pauli conclut:

«Si un enfant souffre de "picky eating", ce qui concerne environ 20% des enfants, mais qu'il a un poids normal, on peut rassurer les parents: la plupart du temps, cela lui passe. Les parents ne doivent pas être trop inquiets et forcer l'enfant à manger plus d'aliments différents; sinon un trouble de l'interaction peut se développer, et mener à l'ARFID – avec un poids insuffisant».

Adapté de l'allemand par Tanja Maeder

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