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Le congé menstruel à Zurich: merci pour l'idée, mais...

Le congé menstruel à Zurich: merci pour l'idée, mais...
Le débat autour du congé menstruel n'est ni tout noir, ni tout blanc. Rouge, peut-être?Image: Shutterstock
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Le congé menstruel: merci pour l'idée, mais...

La Ville de Zurich a mis en place depuis fin décembre un projet pilote de congé menstruel au sein de l'administration. Pour ou contre? Les deux.
24.01.2023, 19:0124.01.2023, 19:01
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Depuis fin décembre 2022, la Ville de Zurich a lancé un projet pilote, à la demande des Verts, de congé menstruel au sein de l'administration. La RTS explique:

«Les personnes souffrant de règles douloureuses "fortes" et "régulières" pourront s’absenter entre 1 et 5 jours tout en continuant de toucher leur salaire»
Séverine Ambrus.rts

C'est oui ou c'est non?

Honnêtement, je ne sais pas quoi en penser. Mon chef m'a d'ailleurs dit ce matin, à ce sujet:

«Tu sais, ton avis n'a pas besoin d'être absolument tranché. Ce n'est pas toujours soit noir, soit blanc»
Mon chef

Ouf! Parce qu'en vrai, je crois que c'est en adoptant le point de vue des deux parties que j'arriverai à être la plus impartiale.

Oui.

D'un côté, je sais – sans en souffrir moi-même – la douleur que peuvent ressentir certaines femmes qui ont l'endométriose (elles sont d'ailleurs les principales concernées par ce projet pilote). J'en ai vu et entendu plusieurs décrire des symptômes qui m'ont l'air terribles et qui sont, dans la majorité des cas, handicapants plusieurs jours par mois. C'est insupportable à vivre, peu de recherches scientifiques sont faites sur le sujet et les médecins peinent encore à diagnostiquer et à soigner cette maladie.

Il y a également toutes celles qui, sans avoir l'endométriose, ont extrêmement mal et sont, de ce fait, péjorées lors de la période des règles (on inclut ici aussi quelques jours avant les saignements).

Dans ces cas-là, je comprends que certaines auraient besoin de ces 1 à 5 jours d'absence, quand les douleurs sont trop fortes.

Non.

De l'autre côté toutefois, j'ai peur que ce type de congé donne des arguments à toutes celles et ceux qui pensent encore que les femmes sont le «sexe faible»: elles n'arrivent pas à jongler entre leur carrière et leur vie privée, elles ont mal donc ne viennent pas bosser, elles ne devraient pas être engagées parce qu'elles risquent d'être absentes plusieurs jours par mois.

Il est évident qu'il faut briser le tabou des règles. Je veux pouvoir – si je le souhaite – en parler librement et je veux que la société se rende compte que parfois, cette période peut être compliquée, voire handicapante pour certaines.

Mais j'aimerais aussi que toutes celles qui ne souhaitent pas en parler à leur employeur ne soient pas obligées de justifier un congé maladie, je veux les protéger contre toutes celles et ceux qui utiliseront ce cycle naturel pour leur nuire professionnellement, les juger ou les stigmatiser.

Il est important de rappeler qu'il est possible de prendre un congé maladie au besoin lorsque les douleurs sont trop fortes. Peut-être que la solution est là? Oser demander. Ah, et mettre des protections hygiéniques dans les toilettes!

Le débat n'est ni tout noir, ni tout blanc. Rouge, peut-être?

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