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«L'athlétisme suisse est encore un énorme chantier»

Geraldine Frey, Natacha Kouni, Salome Kora and Melissa Gutschmidt of Switzerland react during the women's 4x100 meters relay qualification of the World Athletics Championships at the National Ath ...
L'athlétisme suisse en nombre et déterminé aux Championnats du monde de Budapest.Keystone

«L'athlétisme suisse est encore un énorme chantier»

Aux Championnats du monde d'athlétisme, l'ancien marathonien Viktor Röthlin constate que la Suisse ne manque plus de ni talents, ni d'audace. Mais il reste une étape décisive.
27.08.2023, 16:3027.08.2023, 19:23
Team watson
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Viktor Röthlin a assisté aux Championnats du monde en tant que consultant pour la télévision. L'ancien grand marathonien est bien placé pour juger l'évolution de la Suisse: il a vécu la grande bascule de 2014, lorsque des moyens importants sont arrivés dans l'athlétisme et en ont durablement changé le niveau.

«J'ai moi-même appartenu à la génération qui a précédé les Championnats d'Europe à domicile en 2014 à Zurich.» La génération des parents pauvres. «À cette époque, rappelle Röthlin, les délégations suisses aux grands événements étaient extrêmement réduites. Tout ce que l'on visait, c'était une ou deux places en finale. C'était le plus grand frisson que l'on pouvait ressentir. Quand j’ai parlé d’une médaille au marathon et affirmé que ce serait mon unique objectif, beaucoup ont trouvé cela arrogant.»

Des athlètes sûrs d'eux,
«et tant mieux»

Les temps ont vraiment changé et Röthlin le mesure pleinement. «En 2014, beaucoup d’attention et d’argent ont été consacrés à ce sport. De nombreux jeunes ont reçu l'opportunité de participer à au moins un événement majeur.» Résultat:

«La jeune génération qui réussit actuellement parle sans vergogne de ses objectif de médaille ou d'une place en finale. C’est là que réside le grand changement»

«Il est aujourd’hui tout à fait normal que les athlètes suisses croient en une médaille et le communiquent au monde extérieur. Cette génération sûre d’elle me fait très plaisir.»

«Ne gaspiller aucun talent»

Pourtant, tout n'est pas parfait, selon Röthlin. «Il existe encore des disciplines qui ne sont pas, ou très marginalement représentées dans les grands événements. Je pense au lancé (poids, disque, javelot).

«Et même sur les longues distances, nous n'avons pas atteint les sommets, malgré la plus forte densité de pistes publiques au monde»
Viktor Röthlin

Viktor Röthlin n'a pas peur de l'affirmer: «Des efforts énormes sont encore nécessaires dans ce domaine. Le grand défi consiste à encadrer tous les athlètes talentueux.»

Et d'expliquer: «À mon époque, très peu de Suisses pouvaient vivre de l’athlétisme. Nous n'avions de professionnels que le nom. Aujourd’hui, ils nombreux à en faire leur métier. C’est une condition pour réussir à l’internationale. Il faut maintenant passer à l’étape suivante.»

Swiss Viktor Roethlin celebrates after placing third in the men's marathon race at the 11th IAAF World Championships in Athletics, Osaka, Japan, 25 August 2007. (KEYSTONE/EPA/KERIM OKTEN)
Viktor Röthlin décroche la médaille de bronze dans le marathon des Championnats du monde d'Osaka en 2007.Image: EPA

Laquelle? «Tous les entraîneurs qui passent des heures sur le terrain le soir après le travail en tant que bénévoles doivent également pouvoir le faire pendant la journée. Ne nous méprenons pas: l’athlétisme vivra toujours du bénévolat. Mais la prochaine étape de la professionnalisation s’impose désormais au niveau des équipes régionales et des clubs. C'est encore un énorme chantier. Car il faut le dire:»

«Le métier d'entraîneur a encore une très mauvaise réputation en Suisse»

Viktor Röthelin ne parle pas seulement de fonds publics ou institutionnels: «De nombreux athlètes peuvent aujourd’hui gagner bien plus d'argent grâce à leur sport. Ils doivent aussi être prêts à payer leurs entraîneurs en conséquence.» (rs/chd)

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