Les terrasses des pubs ont réouvert lundi en Angleterre. Et soudain, c'est tout un pays qui respire. Du moins, un peu mieux. Les chiffres des cas et des hospitalisations, liées au Covid-19, sont en nette diminution outre-Manche. Ceux des décès également. Du côté de la Premier League, on prévoit même d'offrir la possibilité à chaque club d'accueillir du public dans leur stade, lors d'un match, d'ici la fin du championnat.
Mais si l'horizon semble se dégager sur le plan sanitaire, la ligue doit faire face à un problème en pleine explosion: la haine sur les réseaux sociaux. Les cas de violences verbales sur les social media suivent une courbe diamétralement opposée aux chiffres des infections. Il ne s'écoule plus un seul jour sans qu'un cas ne soit révélé publiquement. Dernier exemple illustre en date: l'ailier coréen de Tottenham Heug-Min Son a été victime d'abus racial sur les réseaux sociaux, au terme du choc contre Manchester United.
Racist male soccer fans giddily posting about Son Heung Min. But do go on about how *crazy* boy band fans are... pic.twitter.com/4OIhwHhFmB
— Jae-Ha Kim 김재하 (@GoAwayWithJae) April 12, 2021
Le phénomène n'est malheureusement pas nouveau et n'affecte évidemment pas que le football anglais. Le joueur des Spurs rejoint la longue liste de sportifs qui ont subi le flot d'insultes raciales de «fans» furieux. Plusieurs d'entre eux ont récemment exposé ces cas publiquement sur leurs propres réseaux. C'est le cas notamment des joueurs de Manchester United Tuanzebe, Martial et Rashford, mais aussi de nombreux joueurs moins cotés.
Jordan Henderson est allé plus loin dans sa démarche. Le capitaine de Liverpool a donné le contrôle de tous ses réseaux sociaux à Cybersmile, une fondation qui éduque, sensibilise et conseille les utilisateurs ayant souffert d'abus.
Les posts de la Fondation, via le compte de Henderson, sont éloquents...
You ever been racially abused online? @IanWright0 has. Too many times to even recall them all.
— Jordan Henderson (@JHenderson) April 13, 2021
Unfortunately his story isn’t unique. It isn’t even rare. Racial hatred online is spiralling out of control. It’s a weekly, and even daily, occurrence now. pic.twitter.com/KVKgKeM4sf
De plus en plus de clubs empoignent eux-mêmes le problème et agissent pour lutter contre ce fléau. Swansea a renoncé à utiliser ses propres réseaux sociaux l'espace d'une semaine, en signe de manifestation.
Swansea City has chosen to take a club-wide stance in the battle against abuse and discrimination of all forms on social media.
— Swansea City AFC (@SwansOfficial) April 8, 2021
From 5pm today we will not post any content on our official social media channels for seven days.#EnoughIsEnough
👉 https://t.co/rmHXB0j2l7 pic.twitter.com/fKqKqHl8Ag
Le boycott du club gallois de deuxième division a été suivi par les Glasgow Rangers, champions en titre d'Ecosse. D'autres clubs pourraient suivre le mouvement. Si ces actions fortes ne suffiront pas à éliminer les abus raciaux en ligne, elles ont le mérite d'attirer l'attention sur un véritable phénomène de société, où les individus se croient protégés derrière leur écran. Ce phénomène n'épargne évidemment pas le sport, où les émotions, aussi bien positives que négatives, sont décuplées.
La balle est désormais dans le camp des géants des réseaux sociaux, ainsi que du gouvernement britannique, appelé par la Fédération anglaise de football à prendre des mesures pour lutter contre ce fléau. To be continued...
Cela faisait trop longtemps que Mourinho n'avait plus fait parler de lui. Le «Special One» a rétabli l'anomalie le weekend dernier, après le match entre son équipe de Tottenham et Manchester United. En cause: une faute litigieuse de McTominay sur Son qui a mené à l'annulation de l'ouverture du score par la VAR (l'assistance vidéo).
A l'issue d'une rencontre, finalement remportée par les Red Devils 1-3, l'entraîneur de Manchester Ole Gunnar Solskjaer s'est laissé aller sur la «simulation» de Son.
🗣 "If my son stays down like this for 3 minutes and needs 10 mates to help him up, he won't get any food."
— Football Daily (@footballdaily) April 11, 2021
Ole Gunnar Solskjaer found Heung-min Son's reaction to the foul laughable pic.twitter.com/6WpxRuca8N
La réplique n'a pas tardé à arriver. En conférence d'après-match, José Mourinho a poussé l'analogie plus loin avec le ton sarcastique qui le caractérise.
On vous avait prévenu, c'est du grand n'importe quoi. Niveau jardin d'enfant. Et c'est encore meilleur en vidéo...
🗣 "Son is very lucky his father is a better person than Ole."
— Football Daily (@footballdaily) April 11, 2021
Jose Mourinho is fuming with Ole Gunnar Solskjaer's comments at full-time about Son pic.twitter.com/nfK9Gx0ePp
Mais l'histoire ne s'est pas arrêtée là, puisque le fils de Ole Gunnar Solskjaer s'est joint à cette fantastique mascarade, en glissant un petit tacle au «Mou», dans le journal norvégien Tidens Krav.
On se réjouit déjà du témoignage du fils de Mourinho...
Les Suisses sont peu nombreux en Premier League. Sur les huit représentants du cadre élargi des équipes, seuls cinq ont foulé les pelouses de Premier League cette saison: Alexandre Jankewitz (Southampton), Granit Xhaka (Arsenal), Andi Zeqiri (Brighton), Xherdan Shaqiri (Liverpool) et Fabian Schär (Newcastle). Parmi eux, Granit Xhaka est indiscutablement le joueur qui possède la plus grande influence dans son club.
Le milieu de terrain d'Arsenal a disputé 26 matches sur 31 en Premier League cette saison. Malgré quelques bourdes passagères, il brille dans l'entrejeu grâce à sa vision du jeu et sa qualité de passes. Mais au-delà de ses qualités physiques et techniques, c'est son statut de leader naturel qui en fait un titulaire indiscutable. Arsenal a publié cette semaine une vidéo éloquente, dans laquelle on l'entend s'exprimer sur la pelouse, lors de la victoire 3-0 contre Sheffield.
Que ce soit pour replacer un coéquipier, encourager un autre ou même chambrer le buteur (Gabi, it's offside), Granit Xhaka donne de la voix aux quatre coins du terrain. Mais alors, pourquoi donc ne porte-t-il pas le brassard de capitaine ?
Capitaine avec l'équipe nationale suisse, Granit Xhaka a eu cet honneur avec Arsenal, en début de saison 2019-20, lorsque Unai Emery lui avait donné le brassard après le départ des tauliers Laurent Koscielny et Petr Cech. Mais le technicien espagnol l'avait destitué de ce rôle en novembre de la même année, après qu'il ait provoqué ses supporters qui le huaient à sa sortie du terrain (vidéo dans les commentaires ci-dessous).
The Arsenal worst captain Xhaka was an insult his own fans 2-2 walking wasting time he should be running 🏃 pic.twitter.com/dA72RdvmBu
— Mamozarb (@MamoZarb) October 27, 2019
Le désamour des fans d'Arsenal envers le joueur suisse avait atteint des sommets cette saison-là et on prédisait son départ pour la saison suivante. L'anecdote de Patrice Evra sur les propos de Thierry Henry, véritable légende des Gunners, n'avait pas arrangé les affaires de Xhaka.
Mais l'arrivée de Mikel Arteta sur le banc d'Arsenal a tout changé. L'ex-assistant de Pep Guardiola a réinstallé Granit Xhaka comme une pièce maitresse de son dispositif. Le Bâlois n'en a pas pour autant retrouvé son brassard de capitaine, toujours au bras du décevant Aubameyang. Pourtant sur la pelouse, les signes ne trompent pas: le leader naturel de l'équipe londonienne, c'est bien Xhaka! Brassard ou pas. D'ailleurs, de plus en plus de fans d'Arsenal plaident pour qu'on lui redonne le brassard.
Un dernier message à tes détracteurs pour clore cette rubrique Granit ?
Vous hésitez encore dans votre choix de capitaine? Vous n'êtes pas encore certain de votre prochain transfert ou de votre stratégie à plus long terme? Posez simplement votre question en utilisant la fonction commentaires ci-dessous.
Cheers mates! 🍻