Quel geste, quel génie! Appréciez plutôt le QI footballistique du capitaine du Celta Vigo, Iago Aspas:
Ça ne vous saute pas aux yeux? Un peu de contexte pour comprendre: dimanche passé, Iago Aspas a ouvert le score contre Valence à la onzième minute. Sentant qu'il s'était blessé sur l'action, l'attaquant s'est dépêché de retirer son maillot pour prendre un carton jaune, le cinquième de sa saison, et purger sa suspension durant sa convalescence.
Should get punished. Like ramos got punished when he purposely got a yellow to avoid missing an important match.
— ⎈ Jesus Manriquez ᛤ (@Gesu_2198) December 6, 2021
Comme cet internaute vous êtes scandalisé par ce carton volontaire? Avec tout le respect que je vous dois, laissez-moi vous le dire:
Iago Aspas a eu ce trait de génie en un quart de seconde, submergé par l'adrénaline du but et ses coéquipiers venus le féliciter. S'il le fait, c'est parce que malgré ses 34 ans, il a toujours faim de terrain et qu'il veut jouer le plus possible. En étant sanctionné maintenant, le capitaine du Celta Vigo sait qu'il sera présent à 100% pour aider son équipe à son retour de blessure.
Attention, on rend ici hommage aux artistes du règlement, à ceux qui dribblent les lois du jeu, jonglent avec, mais sans jamais les piétiner. Simuler dans la surface ou marquer un but de la main en douce, ce n'est pas du vice, c'est de la triche.
Quand Luis Suarez se mue en gardien pour sauver l'Uruguay en quart de finale de la Coupe du monde 2010, il sait très bien qu'il sera sanctionné. Qu'il prendra un carton rouge et sera expulsé. Mais il est prêt à ce sacrifice pour faire gagner son équipe. Des fautes de derniers recours sur un attaquant qui part seul au goal, de nombreux joueurs en ont commises pour préserver un score, et ce dans toutes les ligues du monde.
Il y a une règle, ils la connaissent et ils en assument les conséquences. La main de Luis Suarez est aussi belle et importante qu'un but à la 90e minute. D'ailleurs, l'attaquant uruguayen l'a célébré comme tel et les fans s'en souviennent encore.
D'une certaine manière, le monde du ballon rond devrait dire merci à Iago Aspas, et à tous les petits malins des terrains. Ce sont eux qui font avancer le football et ses règlements.
Un exemple? Jusque dans les années 90, les gardiens pouvaient prendre le ballon des mains sur un service en retrait de leurs coéquipiers. Une règle dont les Danois se sont notamment servis pour remporter l'Euro 1992. Menant 1-0 en finale face aux Allemands, ils multiplient les passes à Peter Schmeichel pour gagner du temps.
La pratique a depuis été interdite, faisant apparaître l'ère des relances courtes depuis derrière et des portiers aussi techniques que des numéros 10. Si vraiment une pratique devient trop nuisible au spectacle, il suffira de changer les règles.
En attendant, le gardien qui perd du temps avant de dégager, l'ailier qui joue vite un coup franc pour surprendre l'adversaire, le milieu qui prend un jaune pour avoir arrêté une action, l'attaquant qui va protéger son ballon au poteau de corner, font la beauté du ballon rond. Parce que tous les entraîneurs vous le diront: le foot, ça ne se joue pas avec les pieds.