Il ne faut pas trop compter sur une pénurie d'attaquants: même sans Neymar, blessé à une cheville, le Brésil a de quoi alimenter la moitié de l'hémisphère sud. Le constat sautait aux yeux jeudi dernier contre la Serbie (2-0), au gré des entrants. Par ordre d'apparition: Rodrygo (Real Madrid), Jesus (Arsenal), Anthony (Manchester United) et Martinelli (Arsenal).
Il ne faut pas trop compter non plus sur les doutes de la défense: au total des 20 derniers matchs, le Brésil n’a concédé que 6 buts, pour 14 clean sheets. Depuis la Coupe du monde 2018 et une défaite traumatisante contre la Belgique (1-2), la Seleçao n'a jamais concédé plus d’un but au cours de la même rencontre.
Il ne faut pas espérer enfin que le Brésil fasse n’importe quoi, comme au temps des rois de l’impro et autres seigneurs de l’apéro. Durement critiqués après la campagne de Russie, Tite et son staff ont engagé une batterie d'analystes vidéo. Face à la Serbie, ils connaissent tout des déplacements de Mitrovic et Vlahovic, comme l’a révélé le défenseur Militao au micro de TV Globo: «Nos entraîneurs avaient étudié chaque détail, chaque mouvement. Nous savions exactement ce que nous devions faire».
Partant, il faut un certain sens de l’observation (à moins que ce ne soit de la mauvaise foi) pour chercher des poux à ce Brésil-là. Encore plus pour en trouver. Mais en regardant bien, on constate que prise individuellement, la défense traverse un automne difficile:
Un autre potentiel de nuisance tient à la richesse même de cette équipe, trop complète pour envisager sa perte. Du moins est-ce le mauvais pressentiment de l'ancien auriverde Sonny Anderson (ex-Lyon, Servette). «La faiblesse du Brésil, ce serait plutôt l’excès de confiance. Si vous arrivez à la Coupe du monde en tant que favori, si vous avez réalisé un parcours extraordinaire avant la compétition, vous pouvez être tenté de penser que personne ne vous battra.»
Le Brésil peut-il sous-estimer la Suisse et perdre le contrôle de sa destinée? C'est arrivé à d'autres, il n'y a pas très longtemps. Les champions du monde français.