Les revendications sociales, politiques et diplomatiques transpirent à travers cette Coupe du monde, n'en déplaise à la Fifa qui ne voit dans cet événement qu'une super manifestation sportive.
Dernière preuve flagrante ce mardi avec le chef d'orchestre de l'organisation de ce mondial. L'émir du Qatar a, en effet, exhibé ostensiblement le drapeau de son puissant voisin, l'Arabie saoudite, après que son équipe a terrassé – contre toute attente – l'Argentine, grande favorite. Un geste qui n'était pas du tout anodin. 👇
سمو امير قطر يرتدي العلم السعودي في مباراة السعودية والارجنتين
— حمد لحدان المهندي (@hamadlahdan) November 22, 2022
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Pourquoi? Parce que ce n'est pas peu dire que le Qatar compte peu d'amis parmi ses voisins. Bien au contraire, rembobinons: entre 2017 et 2021, l'Arabie saoudite et ses alliés (les Emirats arabes unis, l'Egypte et Bahreïn) ont imposé un blocus au petit émirat. Ils l'accusaient d'avoir passé un pacte avec leur grand ennemi: l'Iran.
Le Royaume saoudien avait fermé son espace aérien et ses frontières terrestres et maritimes au Qatar. De quoi plonger la région dans une crise et fragiliser Doha. Le blocus n'a été levé que début 2021 sous la pression des Etats-Unis. Depuis, la tension est encore palpable, mais la détente semble s'installer. Déjà lors de la cérémonie d'ouverture, on avait pu apercevoir l'émir et le prince saoudien ben Salman côte à côte. Le «sport power» qatari semble tourner à plein régime. (jah)