Le grand patron de la Groupama-FDJ, Marc Madiot, était présent ce week-end sur le Tro Bro Leon. Une course surnommée «Le petit Paris-Roubaix», en raison des divers passages empierrés et chemins de terre empruntés par les coureurs: les fameux «ribinoù» bretons.
Dimanche, le dirigeant français n'était pas au volant de l'une des voitures de son équipe, pour enfiler la casquette de directeur sportif, comme l'on pourrait s'y attendre. Il se trouvait le long du parcours, musette autour du cou, bidons à la main, à un endroit stratégique de la course, dans le but de ravitailler ses hommes.
Et comme cela peut parfois arriver, Marc Madiot a été interpellé par un coureur adverse, «asséché» et en manque d'eau, qui souhaitait obtenir un bidon auprès du Mayennais. Une demande courante dans le milieu, à laquelle les soigneurs et autres assistants répondent habituellement de manière positive.
Or cette fois, Marc Madiot n'a pas cédé le moindre bidon au pauvre Nicolas Alustiza, sociétaire de la formation Euskatel - Euskadi, qui en faisait pourtant la demande de manière flagrante. Un refus catégorique, qui lui a valu de vives critiques, notamment sur les réseaux sociaux.
«Madiot, l'énorme crevard», écrivait ainsi un internaute à la vue des images, quand d'autres se montraient encore plus véhéments.
Certains ont profité de l'occasion pour ressortir de vieux dossiers, par exemple cette scène datant de 1987, lors de laquelle Marc Madiot affichait son mépris pour le cyclisme féminin.
Le grand patron de la Groupama-FDJ n'est toutefois pas à blâmer. Il se trouvait seul, le long d'une petite route - sans sa voiture à proximité. Il n'avait que quelques bidons avec lui et se devait de garder ceux dont il disposait pour ses propres coureurs, qui allaient se présenter dans les prochaines minutes au même endroit.
Le choix de Madiot de ne pas céder un bidon à un adversaire est d'autant plus compréhensible que le Tro Bro Leon est une course particulière, où les ravitaillements sont difficiles à mettre en place. Les voitures des directeurs sportifs peinent à rejoindre leurs coureurs, en raison de l'étroitesse des routes et de l'agitation de la course.
Un autre élément parle en faveur de Marc Madiot. Il semble d'abord surpris par la demande de Nicolas Alustiza, et pourrait ne pas avoir eu suffisamment de temps pour réagir - bien se positionner. Mieux vaut donc ne pas tendre le bras à la dernière minute, au risque de provoquer la chute. Là, une vraie polémique aurait éclaté.
(roc)