Sport
Etats-Unis

Le Slap fighting (distribution de gifles) est devenu un sport

Le «slap fighting» consiste à donner une gifle la plus puissante possible à un adversaire immobile qui ne peut pas se protéger.
Le «slap fighting» consiste à donner une gifle la plus puissante possible à un adversaire immobile qui ne peut pas se protéger.dr

La distribution de gifles est officiellement un sport (bête et risqué)

Les États-Unis ont créé la première ligue de «slap fighting», littéralement bataille de gifles. Ce qui semble cocasse entraîne des risques énormes pour la santé.
24.01.2023, 11:5624.01.2023, 12:47
Salome Woerlen
Salome Woerlen
Salome Woerlen
Suivez-moi
Plus de «Sport»

Lancement mercredi dernier de la première émission «Power Slap» à la télévision américaine. Un sport où deux adversaires se font face et s'administrent une gifle à tour de rôle avec les paumes de mains ouvertes.

Pour les esprits avertis:

Vidéo: watson

Le slap fighting est déjà très populaire, notamment en Europe de l'Est, et génère de nombreux clics sur YouTube. Mais le fait qu'il devienne une grande émission et soit régi par une fédération officielle est nouveau. Même si de nombreuses Américians ont allumé leur TV, le spectacle a surtout reçu de vives critiques. Des extraits ont circulé sur Twitter, montrant des combattants à moitié assommés après une gifle.

«Je ne suis pas sûr d'avoir jamais été aussi dégoûté que par cette idée de Power Slap. Qu'est devenu ce monde que nous célébrons où une personne en abat une autre sans défense devant une caméra? Des films de fiction ont déjà été réalisés sur ce sujet. Running Man était l'un d'eux. Les humains ne font pas cela. C'est infâme.»

Les règles

Il y a un attaquant et un défenseur. La main ouverte de l'attaquant doit toucher la partie latérale du visage du défenseur, seule zone cible autorisée.
Le terme «défenseur» est trompeur: le combattant passif ne doit ni esquiver le coup, ni reculer d'une quelconque façon.
Les orifices du visage ne doivent pas être touchés. Tous les participants doivent boucher le conduit auditif avec du coton pour protéger le tympan.
L'attaquant dispose de 30 secondes pour exécuter sa gifle. Auparavant, il doit indiquer la combinaison qu'il choisira. Le chiffre "1" signifie qu'il frappera immédiatement après avoir pris la position de frappe. "2" qu'un mouvement d'entraînement est effectué avant la frappe. "3" que deux mouvements d'entraînement sont effectués avant la frappe.
Le défenseur dispose de 30 secondes pour se remettre du coup. Puis c'est à son tour de frapper. À la fin, la personne qui obtient 10 points gagne. Le système de notation est basé sur deux critères: les dégâts et l'efficacité de l'attaquant; la réaction et la récupération du défenseur.

Qui est derrière tout ça?

A l'origine de cette discipline se trouve l'entrepreneur américain et président de l'Ultimate Fighting Championship (UFC/arts martiaux mixtes) Dana White. Ce n'est pas sans une certaine ironie qu'une vidéo est apparue le jour de l'an montrant un échange de gifles entre White et sa femme. C'est aussi la raison pour laquelle la première diffusion de «Power Slap», qui aurait dû avoir lieu le 11 janvier, a été différée d'une semaine.

FILE - Dana White, president of UFC, speaks at a news conference after the UFC 229 mixed martial arts event in Las Vegas, on Oct. 6, 2018. White was caught on video released by TMZ slapping his wife w ...
Dana White.Image: sda

Dana White s'intéresse depuis longtemps aux compétitions de slap: selon ses dires, il travaille sur un projet de compétitions depuis 2017 et a effectué de nombreux tests au cours de la dernière année.

En octobre 2022, lui et son équipe ont franchi une étape importante en obtenant la supervision et la réglementation du slap fighting. La Commission sportive de l'État du Nevada leur a donné son feu vert pour fonder et administrer une ligue.

Plus tôt dans la journée, le directeur général de l'UFC Hunter Campbell a fait valoir dans une présentation qu'il était nécessaire d'introduire certaines règles pour la sécurité des athlètes. Par exemple, s'assurer que seuls les combattants de la même catégorie de poids puissent s'affronter. Il souligne:

«Tout type de combat où vous recevez des coups de poing à la tête n'est pas sûr sans réglementations médicales»

Les experts osent douter que ce sport soit en conformité avec les règles médicales. Des personnalités éminentes du monde des arts martiaux ont vivement critiqué White et la Nevada Sports Commission. L'analyste américain des arts martiaux Luke Thomas écrit sur Twitter: «Si la boxe consiste à frapper et à ne pas être atteint, la bataille de gifles est en quelque sorte l'exact opposé, car vous êtes touché de manière ciblée et sans entrave. La commission du Nevada n'a honte de rien.»

Dans une interview, Dana White défend sa ligue fraîchement créée avec, entre autres règles, des combats qui durent environ trois à cinq coups. «En boxe, c'est 300 à 400 coups.» Puis de répondre à ses détracteurs:

« Si vous n'aimez pas, ne regardez pas! Personne ne vous demande de regarder. Oh, ça vous dégoûte? Alors regardez 'The Voice'»

Le fait que ce sport soit tout sauf rassurant est prouvé par les questions que la Commission du Nevada a posées en préambule à l'équipe de White, selon «The Insider»: «Allez-vous vous assurer que personne ne meurt? Et que personne ne souffre de lésions cérébrales graves?» Le boss de l'UFC, Hunter Campbell, leur a certifié que ce serait le cas. Mais ce n'est en aucun cas une garantie, comme le suggèrent les avis médicaux.

À quel point est-ce réellement dangereux?

L'ancien lutteur et neuroscientifique Chris Nowinski est l'un des principaux experts américains en matière de commotion cérébrale. Il a lui aussi partagé la vidéo virale de l'émission «Power Slap» et fait référence à la soi-disant réaction réflexe de Chris Kennedy, qui a perdu connaissance. Ce qui indique une grave lésion cérébrale.

Brian Sutterer, médecin du sport actif sur YouTube, ne comprend pas le slap fighting. Dans une vidéo, il le qualifie de «l'un des sports plus insensés, inutilement risqués et dangereux» de l'histoire. Le fait qu'il soit populaire depuis longtemps et génère de nombreux clics sur YouTube n'en fait pas une activité bonne et sûre.

Le problème avec les batailles de gifles, ce sont les os du poignet, qui se trouvent directement sous la paume, explique Brian Sutterer. Si cette partie osseuse frappe un visage à grande vitesse, cela n'a plus rien à voir avec une gifle mais avec un coup de poing.

Gifle ou coup de poing?
Gifle ou coup de poing?

Ce type d'impact peut non seulement entraîner des commotions cérébrales, mais aussi des os cassés au visage. Avec encore un risque de rupture du tympan, car une gifle au visage provoque l'entrée d'une quantité d'énergie extrêmement importante dans le conduit auditif. Dans le pire des cas, le receveur risque une perte auditive. Sutterer ne sait pas si le morceau de coton obligatoire dans l'oreille peut éliminer ce risque.

Le fait que la Commission du Nevada ait donné le feu vert à ce sport laisse de nombreuses professions médicales qui travaillent dans les arts martiaux dans une incompréhension totale.

«Chaque commotion est une lésion cérébrale. La première est nocive. La seconde peut mettre la vie en danger. C'est de la folie»
Michael Schwartz, co-fondateur de l'«Association of Ring Doctors»

Bien sûr, les athlètes reçoivent également des coups dans d'autres arts martiaux, «à la différence qu'ils ont toujours la possibilité de se défendre», relève Sutterer. Dans la bataille de gifles, en revanche, les participants sont contraints de subir des dégâts à chaque tour.

Une vidéo en provenance de Roumanie en donne un petit aperçu. Elle est devenue virale le même jour que la première émission de «Power Slap». Voici la tête de son «héros»:

Image
Jake Paul bat Tyron Woodley par KO au 6e round
Video: watson
3 Commentaires
Comme nous voulons continuer à modérer personnellement les débats de commentaires, nous sommes obligés de fermer la fonction de commentaire 72 heures après la publication d’un article. Merci de votre compréhension!
3
Les stars de la Nati se sont fait embobiner par cet homme
Un célèbre membre bâlois du groupe de motards Hells Angels est notamment accusé d'escroquerie, de pédophilie et de viol. Cet homme de 36 ans a bâti son image de people grâce aux vedettes du foot qu'il côtoyait et avec lesquelles il s'affichait. Son procès débutera le 13 mai.

Ertan Y. (nom modifié) se met en scène comme une star sur son profil Instagram public. Il pose sur des yachts et dans des jets privés, gros cigares en bouche et Rolex en or au poignet. Sur son bras, un gros tatouage allant de sa montre de luxe à son coude: HELLS ANGELS. «Nous sommes toujours là», écrivait-il en 2020, une année avant son arrestation.

L’article