Le grand boss du Tourbillon n'en démord pas et la polémique du match Bâle-Sion (6 novembre) n'est de loin pas oubliée. Après les vidéos publiées sur le site officiel du club sédunois, c'est au tour d'une étude universitaire de venir rajouter une pointe d'huile sur le feu.
Le Nouvelliste a relayé un rapport rédigé par l'Université de Molde (Norvège), paru en 2019 et mis à jour en 2022. Le «Rot-Jaune-Verde. Language and Favoritism: Evidence from Swiss Soccer» vient appuyer le mauvais traitement adressé au FC Sion et aux clubs romands. Alex Krumer et ses co-auteurs Richard Faltings et Michael Lechner de l’Université de Saint-Gall parlent d'une forme de favoritisme des directeurs de jeu lié à la zone linguistique.
Les trois auteurs ont analysé un total de 5010 matchs (de Super League et de Challenge League), sur une durée de 14 ans. Ils précisent que la Suisse est un sujet intéressant pour ses trois zones linguistiques.
Et les résultats sont particulièrement intéressants, puisque l'étude met en exergue «des preuves de préjugés linguistiques sur les terrains de football». Les chercheurs insistent sur le fait que les arbitres des deux zones linguistiques (ndlr: allemandes et francophones) donnent «moins de cartons jaunes aux équipes de leur propre zone linguistique qu’aux équipes des autres zones linguistiques». Conclusion: un arbitre germanophone se montre plus sévère avec une formation romande quand elle est opposée à une équipe alémanique. Une affirmation qui marche aussi dans l'autre sens: un arbitre romand avertit plus facilement des joueurs d'une équipe alémanique opposée à une formation romande.
Mais l'étude apporte une autre affirmation très intéressante: les trois quarts des arbitres sont suisses-allemands, un quart sont romands et un dixième tessinois.
Les résultats des trois chercheurs avancent que les équipes évoluant dans la même région linguistique que l'arbitre engrangent en moyenne 0,41 point de plus. Et les formations qui jouent à l'extérieur essuient environ 0,1 carton rouge et 0,18 carton jaune de plus lorsqu’un arbitre partage la zone linguistique avec l’équipe qui joue à domicile.
Nos confrères du Nouvelliste mettent le doigt sur une statistique intéressante: cette saison, jusqu’à ce jour, sur les treize parties qui ont opposé le club valaisan à une formation d'outre-Sarine, douze ont été dirigées par un arbitre alémanique. (svp)