Ses coéquipiers de la Nati ont pu se replonger beaucoup plus rapidement dans le quotidien après la déception de la Coupe du monde. Maintenant, c'est aussi la rentrée pour Xherdan Shaqiri. «Enfin!», s'exclame-t-il.
La saison du championnat nord-américain, la MLS, a débuté le week-end dernier. Mais l'équipe de l'international suisse, Chicago Fire, ne jouera son premier match que dans la nuit de samedi à dimanche, face au New York City FC (2h30).
C'est la deuxième saison de Shaqiri en MLS. Son transfert de Lyon à Chicago il y a un an a fait couler beaucoup d'encre. Notamment parce que des voix annonçaient dans ce changement le signe d'une fin de carrière imminente pour le Bâlois de 31 ans. Lui, il ne voit pas du tout les choses de cette façon.
La Coupe du monde au Qatar a renforcé sa conviction d'être encore un élément important du football suisse. Il a été impliqué dans quatre des cinq buts de la Suisse lors de ce Mondial. Et Shaqiri a entre-temps atteint les 112 matchs internationaux. S'il ne se blesse pas, il dépassera le record de Heinz Hermann (118) l'automne prochain.
Mais pour l'instant, ce qui compte pour lui, c'est Chicago. La saison dernière, l'équipe a manqué de peu les play-offs. Pour la troisième fois de suite. Cette année, ça devrait être différent. «La faim de succès est d'autant plus grande», a prévenu Xherdan Shaqiri lors de la conférence de presse de son équipe mercredi. Le Suisse était de bonne humeur, prêt à assumer son rôle de joueur clé.
«L'équipe me suivra», affirme-t-il avec conviction. L'attaquant de la Nati touche 8,15 millions de dollars par saison aux Etats-Unis. Seul l'Italien Lorenzo Insigne (Toronto) gagne encore plus, avec 14 millions de dollars. Les objectifs que Shaqiri s'est lui-même fixés ont aussi été abordés lors de cette conférence de presse. Sa réponse:
La saison passée, il a marqué sept buts et délivré six assists en 29 matchs. Le directeur sportif de Chicago Fire, le Suisse Georg Heitz, est plutôt élogieux au téléphone quand il commente les performances de son compatriote:
Heitz a joué un rôle déterminant dans le transfert de Shaqiri en MLS. Le contact n'a jamais été rompu depuis l'époque où ils étaient ensemble au FC Bâle.
Pour le directeur sportif aussi, l'objectif est clair: les play-offs. Pour y arriver, Chicago doit être classé au pire 9e sur 15 de la conférence Est. La plupart des experts n'accordent pas beaucoup de crédit à Chicago cette saison non plus. Heitz, si.
Les «Designated Players»? Ce sont ces joueurs vedettes qui, en MLS, sont exemptés de la limitation salariale. Ils sont trois par équipe. Shaqiri est, bien sûr, l'un d'entre eux à Chicago.
En football, la différence entre les Etats-Unis et l'Europe est considérable. D'abord au niveau du style de jeu, mais aussi en ce qui concerne les conditions. En MLS, les voyages sont toujours pénibles. Et c'est tout à fait possible, en l'espace d'une semaine, de jouer un match par 35°C sous le cagnard et le suivant par 0°C avec du gel. Chaque joueur doit s'y habituer.
Georg Heitz et Chicago ont à nouveau fait parler d'eux à cause d'un transfert avant le début de la saison. Cette fois, il s'agissait d'une vente. Le Colombien Jhon Duran a été cédé à Aston Villa pour 18 millions de dollars (plus quatre millions de bonus). Six mois seulement après son arrivée à Chicago, pour seulement deux millions de dollars.
«Nous visions en fait le transfert record de la MLS, finalement ça n'a pas tout à fait suffi», avoue Heitz (le transfert record est celui de Miguel Almiron d'Atlanta à Newcastle, pour environ 25 millions de dollars). «Mais malgré tout, ce transfert aide énormément», s'enthousiasme le directeur sportif. Le gain en termes d'image, aussi bien pour Chicago que pour la ligue dans son ensemble, est énorme.
Georg Heitz estime que la MLS est en train de gagner du terrain. Le fait que la masse salariale totale soit limitée freine toutefois la croissance. Et ça a aussi un impact sur le jeu:
Concrètement, il y a beaucoup d'alternance dans les phases de jeu. Le rythme est généralement très élevé, mais la cohésion tactique au sein des équipes fait parfois défaut.
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— Chicago Fire FC (@ChicagoFire) February 11, 2023
Quelques questions ont aussi été posées à Xherdan Shaqiri sur son ancien club, Liverpool. Pourquoi les choses vont-elles soudain si mal là-bas? «Peut-être que la concurrence s'est entre-temps adaptée au style de jeu de Liverpool», avance le Suisse.
Mais Xherdan Shaqiri est loin de ces problèmes à Anfield. De l'autre côté de l'Atlantique, il ne pense qu'à une chose: le début de saison de la MLS et la qualification pour les play-offs.
Adaptation en français: Yoann Graber