Pour éviter un malheureux lapsus, les commentateurs et les speakers des stades du championnat français ont tout intérêt à utiliser le surnom du nouvel entraîneur de Monaco: «Adi».
C'est d'ailleurs ce que font le service de communication du club monégasque et le site très officiel Transfermarkt, par exemple. Le technicien, champion de Suisse avec YB en 2018, était aussi connu sous son surnom dans notre pays. Alors, à force, on a presque oublié que son prénom est Adolf. A l'écrit comme à l'oral, la combinaison «Adolf Hütter» fait forcément penser à l'un des plus tristes personnages de l'Histoire, responsable de la mort de millions de personnes pendant la Seconde Guerre mondiale quand il régnait sur le Reich.
S'il n'a encore rien gagné comme titre en France, le coach autrichien peut se targuer d'être le centre d'un grand concours de jeux de mots sur Twitter, même s'il se serait sans doute volontiers passé de cet «honneur». En cause, évidemment: son nom. Florilège👇
On peut aisément imaginer que d'incessantes références du genre ont de quoi briser psychologiquement celui qui en est victime, comme c'est potentiellement le cas de tous les individus stigmatisés à cause d'une particularité (physique, culturelle ou autre).
Au point de se demander si Adi Hütter ne sera pas perturbé dans son travail sur le Rocher, lui qui risque d'être confronté encore de nombreuses fois à cet humour douteux en France, un pays toujours marqué par l'occupation nazie (1940-1945) mais peu familier avec les noms germaniques.
L'Autrichien l'a assuré en 2018 sur les ondes de la radio allemande FFH, il s'est construit une carapace à force d'être exposé aux moqueries.
Adi Hütter reconnaît qu'«on ne peut pas être totalement heureux avec un nom comme ça», raison pour laquelle sa mère l'a appelé «dès le premier jour» par son surnom. Mais alors, pourquoi ses parents – qui ne vouent aucune admiration à l'ancien dirigeant nazi et avaient conscience de la délicatesse du prénom Adolf – ont-ils nommé leur fils ainsi? «Bien sûr, quand je suis né, mes parents voulaient me donner un autre prénom», explique l'ex-coach des Young Boys.
Un hommage à un oncle décédé, donc. On peut être sûr que si Monaco cartonne avec Adi Hütter sur son banc, les railleries sur son nom vont vite s'arrêter. Les Monégasques, avec l'attaquant suisse Breel Embolo, commenceront leur saison de Ligue 1 le 13 août à Clermont.