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Après Kosovo-Suisse: Xhaka critique la méthode de Yakin

Switzerland's head coach Murat Yakin, left, celebrates with teammates Granit Xhaka at the end of the World Cup group G soccer match between Switzerland and Cameroon, at the Al Janoub Stadium in A ...
Murat Yakin et Granit Xhaka ont eu une discussion intense après Kosovo-Suisse.Keystone

Les cadres de la Nati critiquent les entraînements de Murat Yakin

Plusieurs joueurs, dont le capitaine Granit Xhaka, déplorent un manque d'intensité durant les entraînements qui ont précédé Kosovo-Suisse. Murat Yakin a l'intention de réagir.
10.09.2023, 16:16
Christian Brägger, Pristina
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La moitié des qualifications pour l'Euro 2024 est terminée, la Suisse est leader de son groupe, mais avec moins de certitudes que prévu. Au Kosovo (2-2), elle a concédé le nul dans le temps additionnel pour la deuxième fois d'affilée. Ses récentes pertes de points de dernière minute laissent entendre que le problème est peut-être plus profond. En tout cas, Xherdan Shaqiri le pense. Il qualifie le résultat d'«avertissement pour les matchs à venir. Il n'est pas admissible d'encaisser un but sur l'une de nos attaques. Ce n’est tout simplement pas suffisant si nous ne donnons que 95%.»

Xhaka se lâche

Granit Xhaka est arrivé dans la zone mixte du stade Fadil Vokrri visiblement énervé. Et de déclarer après son 116e match international: «C’est notre faute. Au lieu de garder le ballon, nous avons cherché le troisième but. Et nous avons encaissé un but stupide. Nous n'avons pas fait ce que nous aurions dû faire.»

Le capitaine a ajouté que les Suisses ne s'étaient pas entraînés comme ils auraient dû s'entraîner. Face au Kosovo, il n'y avait pas de rythme, pas de duels. «Cela ressemblait à un match amical ou à un football de préau, a fustigé Xhaka. Si vous n’en faites pas beaucoup toute la semaine et que vous n’êtes pas concentré, vous n'arrivez pas à trouver votre rythme. Heureusement, nous jouons contre Andorre mardi et non contre une plus grande nation.»

Mais Xhaka a senti qu'il devait d'abord se calmer. Il était énervé, et à juste titre, comme il l’a souligné. «Il n'y avait pas de rythme, vraiment pas de rythme, et peu de concentration à l'entraînement. Et c'est de cette manière que nous avons joué. Toute la semaine a été étrange, j’ai eu une impression bizarre. Alors malheureusement, vous ne pouvez pas switcher (réd: le jour du match). C’est un reproche adressé à tout le monde, ça commence par nous les joueurs et ça finit avec les autres.»

Même en tant que capitaine, Xhaka ne va pas taper du poing sur la table, il ne l'a d'ailleurs jamais fait dans le passé. «Ce n'est pas mon rôle de dire que les entraînements ne sont pas assez bons. Chacun peut voit ces choses-là, il n'y a pas besoin d'être un grand connaisseur de football.» Xhaka n'est pas non plus «le papa» de l'équipe de Suisse, dit-il: «Nous avons été trop souvent spectateurs cette semaine. Nous devons nous remettre en question, trouver où est le problème.»

Yakin doit réagir

Murat Yakin a eu un autre discours à la conférence de presse d'après-match: «Il nous a manqué de l'intelligence et de l'attention jusqu'à la dernière seconde. Au fil de la rencontre, l'état du terrain ne nous a plus permis de développer nos actions jusqu'à leur terme. On ne peut pas toujours s'attendre à marquer trois ou quatre buts. Sur le plan offensif, nous avons fait le minimum. Mais en défense, ce n'est certainement pas optimal.»

Comme il l'a affirmé, Yakin va se rapprocher de son capitaine. Face aux critiques de Xhaka sur la mollesse de ses entraînements, le sélectionneur reste prudent: «J'en parlerai avec Granit en privé. Ce n’est pas le bon moment ni le bon endroit. Nous nous sommes entraînés comme nous savons le faire, comme nous l'avons toujours fait, y compris en termes d'intensité. Je vais en discuter avec lui, quelle étaient exactement sa phrase et son point de vue. Il ne faut pas oublier dans l'analyse qu'il y avait un adversaire en face de nous.»

Schär n’est pas le même

Autre sujet sensible: Fabian Schär. Si le défenseur central est incontesté à Newcastle, c'est moins le cas en équipe nationale. Pour la première fois depuis la défaite contre le Portugal en huitièmes de finale de la Coupe du monde, Schär a pu figurer dans le onze de départ. Il a souvent été en difficulté en raison d'une mauvaise coordination avec Manuel Akanji. Sur le 1-1, il était absent; sur le 2-2, tout ne semble pas harmonieux au sein de la défense. Mais il faut reconnaître à Schär le mérite d'avoir contribué à l'ouverture du score.

C'était l'inverse sous Vladimir Petkovic: malgré des moments difficiles en clubs, Schär rejoignait l'équipe nationale en sachant qu'il était prêt et soutenu. Il recevait la confiance du sélectionneur. Or ce n'est plus le cas sous Murat Yakin. Schär intègre généralement la Nati avec le sentiment qu'il ne jouera pas, que «sa» place est promise à Nico Elvedi. Il a donc moins confiance en lui. Schär joue également à la droite de la défense centrale, ce qui décale Akanji vers la gauche. Un poste où le défenseur de Manchester City est moins à l’aise.

Les prochaines échéances seront capitales pour rétablir du calme et de la hiérarchie au sein de la Nati. Directeur des équipes nationales, Pierluigi Tami appelle à «une discussion interne» dans les meilleurs délais pour régler des polémiques «qui ne servent pas l'équipe»: «Evidemment qu’on ne peut pas classer l’affaire, on devra mettre les choses au point avec Granit. Visait-il ses coéquipiers ou l'approche générale?»

Le 0-1 de Freuler
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