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Fabian Schär: «J'ai réalisé la plus belle saison de ma carrière»

Fabian Schär a été titulaire toute la saison à Newcastle.
Fabian Schär a été titulaire toute la saison à Newcastle.Keystone

Fabian Schär: «J'ai réalisé la plus belle saison de ma carrière»

Fabian Schär sort d'une brillante saison en Premier League. Dans une interview, il évoque l'essor de Newcastle, les propriétaires saoudiens et la déception de la Coupe du monde avec la Nati.
16.06.2023, 11:5717.06.2023, 12:21
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Avec le champion d'Angleterre Manuel Akanji (Manchester City) et le meneur de jeu d'Arsenal Granit Xhaka, Fabian Schär fait partie du trio suisse qui a marqué la Premier League. Le défenseur central, toujours titulaire avec Newcastle, a joué un rôle déterminant dans le meilleur résultat du club depuis deux décennies.

Depuis octobre 2021, des investisseurs saoudiens sont aux commandes. Les dirigeants sont relativement discrets, agissent avec discernement et ont également convaincu Schär, manager sportif de formation, sur leur stratégie économique:

«Ils ont investi intelligemment. On ne fait pas de folies, aucun des investisseurs n'a fait de discours ronflants. Il n'y a pas de distorsion de la réalité comme ailleurs»

Avec Eddie Howe, Newcastle a aussi engagé l'entraîneur le plus prometteur d'Angleterre. A seulement 45 ans, Howe a déjà emmené Bournemouth de la troisième division à la Premier League, avant de conduire Newcastle en Ligue des champions. «C'est le meilleur entraîneur de ma carrière», dit Schär sans hésiter.

Le club était à la rue depuis plus de deux décennies. Comment a-t-il vécu sa qualification en Ligue des champions?
Fabian Schär: Sachant où l'on était il y a quelques années, personne ne nous aurait cru capables d'un tel parcours. Les fans sont au septième ciel; et nous aussi, bien sûr. C'est incroyable que nous ayons pu maintenir la cadence pendant toute une saison dans cette ligue très forte. Franchement, je suis épaté.

Vous avez subi pas mal de déceptions sur votre route vers le sommet.
Sur un plan personnel, oui, cette saison a été incroyablement bonne. Je n'ai pratiquement manqué aucun match sur blessure. Et puis, il y a notre classement: depuis bientôt quinze ans, hors Big 6, seules deux équipes ont atteint la Ligue des champions: Leicester et nous. Il faudra s'en souvenir. Le fait d'avoir devancé tous ces concurrents sur 38 matchs, on ne peut que l'apprécier à sa juste valeur.

Quelle est votre plus grande satisfaction personnelle?
Ce fut la meilleure et la plus belle saison de toute ma carrière. Bien sûr, mon passage à Bâle a également été important. Mais si on prend la vue d'ensemble, je ne me suis jamais senti aussi bien dans un endroit qu'à Newcastle. L'entente au sein de l'équipe et avec le staff est unique. Je n'avais jamais vécu ça. J'éprouve un grand sentiment de bonheur et beaucoup de gratitude.

Face à Bruno Fernandes (Manchester United).
Face à Bruno Fernandes (Manchester United).Keystone

Avant cette saison, vous avez connu le côté obscur du football, avec des pépins physiques et autres turbulences.
J'ai eu de temps en temps de bons moments. Mais il me manquait la constance sur toute une saison. Maintenant, j'ai retrouvé le fameux flow. Ça va bien, je joue bien, le coach m'accorde sa confiance. Tout est toujours lié. Il y a donc peu de place pour les problèmes. Mais pour en arriver là, j'ai beaucoup investi. J'ai travaillé dur.

Votre entraîneur, Eddie Howe, a une réputation très flatteuse. Comment est-il au quotidien?
C'est le meilleur entraîneur de ma carrière. Il est difficile de le définir par un seul aspect. Il a tellement de bonnes facettes. Ses entraînements sont de grande classe, on ne s'ennuie pas une seule seconde, dans aucune séance. Les exercices qu'il demande ont toujours du sens. La manière dont il m'aborde sur le plan personnel me convient parfaitement. L'humain est important à ses yeux. Il lui arrive de proposer un jour de congé à un joueur. On peut discuter de tout avec lui, même de choses très privées. On entretient une vraie relation de confiance.

epa10614033 Newcastle United manager Eddie Howe reacts during the English Premier League soccer match between Newcastle United and Arsenal London in Newcastle, Britain, 07 May 2023. EPA/PETER POWELL E ...
Eddie Howe.Keystone

Vous allez entamer votre cinquième année à Newcastle. Quel statut revendiquez-vous en interne?
C'est presque moi qui suis ici depuis le plus longtemps. Et comme je suis désormais titulaire à presque chaque match, le statut évolue forcément. J'aime m'impliquer dans cette équipe parce qu'elle est très saine. Les nombreux bons caractères qui la composent nous facilitent énormément la vie. Le plaisir n'est pas non plus négligé.

L'automne 2021 a marqué un tournant pour Newcastle. Des investisseurs d'Arabie saoudite ont repris le club. De nombreux experts s'attendaient à ce que les Magpies dépensent sans compter.
Les nouveaux propriétaires ont investi de manière très réfléchie. Ils ont fait des transferts intelligents. Il n'y a pas eu de frénésie d'achat. Au contraire, certains moyens ont été placés dans les infrastructures. Ils ont vraiment fait du bon travail. Le changement de stratégie était nécessaire.

Les supporters deviennent-ils difficiles?
Pour l'instant, ils sont tout simplement reconnaissants. Ils nous portent à bout de bras. Tout le monde sait d'où vient le club. Pendant des années, Newcastle a dû souffrir.

A quel point la Premier League est-elle aussi exigeante qu'on le dit?
C'est le championnat le plus difficile et le meilleur du monde. On est tous d'accord là-dessus. Même Manchester City ne doit jamais lever le pied s'il veut gagner un match. Avec 1 ou 2% de moins, cela ne suffit plus. C'est très exigeant.

Votre retour après la déception de la Coupe du monde a-t-il été difficile?
Ça s'est bien passé et c'était facile. J'ai pris du plaisir à revenir. J'ai tout de suite retrouvé mes marques.

Switzerland's Fabian Schaer, left, and Portugal's Goncalo Ramos challenge for the ball during the World Cup round of 16 soccer match between Portugal and Switzerland, at the Lusail Stadium i ...
Fabian Schär a souffert face au Portugais Gonçalo Ramos à la Coupe du monde.Keystone

A quel rang de vos priorités figure l'équipe nationale?
La saison de Premier League est longue et difficile. Beaucoup sous-estiment les exigences physiques et mentales de ce championnat. Il faut une bonne planification pour pouvoir tout supporter. De temps en temps, j'aimerais bien avoir une ou deux pauses de plus pour recharger les batteries. Mais je ne veux évidemment pas me plaindre. Je suis reconnaissant d'avoir ces deux options.

Est-ce que la défaite 6-1 contre le Portugal en huitième de finale de la Coupe du monde vous a longtemps hantée?
Ce n'était pas facile à accepter. Certaines choses ne se sont pas déroulées comme prévu. Mon attention s'est donc automatiquement déplacée vers Newcastle. Mais bien sûr, je suis toujours fier de jouer pour l'équipe nationale.

Et vous ferez votre retour en Ligue des champions.
Je me réjouis énormément. Il y aura une ambiance folle dans notre stade. Pour moi, c'est un nouveau rêve qui se réalise. Il y a un an, je n'aurais même pas imaginé une telle chose. Mais nous avons résisté à la pression des grands clubs. (mom/ats)

Le superbe but de Fabian Schär
Video: watson
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