Le coach des Brodeurs essaie-t-il de nous embobiner? Samedi, Peter Zeidler a fait une déclaration pour le moins inattendue:
Or, Saint-Gall, deuxième du classement, n'est qu'à 5 points du leader, Young Boys. Alors qu'il reste encore 20 journées et que ces deux équipes s'affronteront à nouveau une fois, au moins...
On ne peut même pas attribuer ces propos à un gros coup de blues de l'entraîneur saint-gallois: son équipe venait de battre le FC Zurich (1-0) et passait, du même coup, devant sa victime du jour.
Ces deux phrases de Zeidler ont fait bondir son homologue zurichois Bo Henriksen, assis au même pupitre, et dont les protégés ont, eux, 7 unités de retard sur YB:
La sortie du technicien de Suisse orientale surprend aussi Léonard Thurre, qui laisse échapper un rire d'étonnement au bout du fil. «Je peux vous garantir que Peter Zeidler ne tient pas le même discours devant ses joueurs», sourit l'ex-attaquant de Lausanne et Servette, entre autres. Claude Gross, ancien entraîneur du Mont-sur-Lausanne et consultant chez blue Sport, est du même avis:
Léonard Thurre et Claude Gross ne sont pas dans le secret des dieux, pas même dans celui du vestiaire du FC Saint-Gall. Mais tous deux connaissent parfaitement le foot pro et savent que ses acteurs sont des compétiteurs acharnés. Autrement dit, un état d'esprit inconciliable avec les propos défaitistes du coach des Brodeurs. «Zeidler est un motivateur hors pair», recadre «Léo» Thurre.
Pour l'ancien international suisse (8 sélections), le titre est loin d'être acquis pour YB. «On n'a joué que la moitié du championnat!», s'exclame-t-il, même s'il reconnaît que «les Bernois ont montré leur supériorité sur les derniers matchs».
Reste une question: s'il ne pense pas un mot de ses paroles, pourquoi Peter Zeidler – qui ne traîne pas une réputation de mythomane – les a-t-il prononcées? «C'est une sorte de guerre psychologique, un poker menteur», s'avance Léonard Thurre.
Claude Gross ne perçoit, lui, aucun stratagème dans la communication de l'ex-entraîneur du FC Sion. «En fait, Zeidler n'a pas complètement tort...», reconnaît le consultant de blue Sport.
Il ne voit pas non plus les Bernois perdre le fil face aux Brodeurs, même si YB pourrait laisser de l'énergie en Europa League (le champion en titre défiera le Sporting Portugal en 16e de finale en février). Léonard Thurre, lui, persiste et signe: rien n'est encore fait. «Et pourquoi pas Servette?», glisse l'ex-Grenat avec un sourire. Affaire à suivre dès le 20 janvier 2024, date du retour de la Super League.