Ses cheveux sont un peu grisonnants. Mais, à 31 ans, Fabian Schär est loin d'être un vieil homme. Au contraire, il vit actuellement avec Newcastle la meilleure période de sa carrière en club. Avec les Magpies, il dispute la Ligue des champions – 20 ans que le club attendait ça – et regarde yeux dans les yeux les meilleures équipes de Premier League, le championnat le plus prestigieux au monde.
Et Fabian Schär a même l'honneur d'avoir depuis longtemps une chanson des fans en son nom. La semaine dernière, le Saint-Gallois a fait leur bonheur en marquant un sublime but dans la lucarne lors de la victoire de prestige face au Paris Saint-Germain (4-1). Une action sur laquelle il a prouvé son instinct offensif, lui qui est pourtant défenseur central.
Interrogé après ce match, l'entraîneur Eddie Howe ne tarissait pas d'éloges sur le Suisse:
Cette semaine, Fabian Schär a quitté temporairement le Nord de l'Angleterre pour rejoindre la Nati, avec laquelle il comptabilise 77 capes en dix ans. Il sera de la partie dimanche à Saint-Gall, où la Suisse affronte la Biélorussie (18h00) pour son septième match dans les qualifs pour l'Euro 2024.
Le natif de Wil (SG) est aussi fier que reconnaissant d'avoir connu un tel parcours à Newcastle, où il effectue sa sixième saison, et d'en être toujours un pilier. Une performance aussi remarquable que difficile, dans la mesure où le club a changé de dimension depuis octobre 2021et l'arrivée des propriétaires saoudiens. Mais ceux-ci ont la sagesse de développer les Magpies avec prudence et lucidité.
Un mois seulement après le rachat, les pensionnaires de St James' Park réalisaient leur meilleur transfert avec la signature d'Eddie Howe, qui dirige depuis Newcastle et lui donne un style de jeu attractif et offensif tout en encaissant peu de buts. Tout ce que fait le coach a du sens, s'enthousiasme Fabian Schär. Le défenseur enchaîne:
Le club, la ville et les fans sont depuis longtemps devenus la deuxième patrie de Fabian Schär. Il n'y trouve rien de négatif. «Sauf la météo», rigole-t-il. Son contrat court jusqu'au 30 juin 2024, avec une option de prolongation. «Je pars du principe qu'à partir de maintenant, j'ai encore un contrat d'un an et demi», confie le Saint-Gallois.
S'il a trouvé son bonheur à Newcastle, il l'a perdu avec la Nati. Sur la liste de Murat Yakin, Fabian Schär n'est que le numéro trois parmi les défenseurs centraux. Et quand il entre en jeu, comme contre le Kosovo, il n'arrive pas à retrouver son niveau en club. «Contre le Kosovo, toute l'équipe n'a pas fait un bon match», tente-t-il de dédramatiser.
Mais c'est indéniable: depuis que Yakin est sur le banc, le statut du Saint-Gallois a baissé en équipe nationale. Il ne rentre plus dans les plans du sélectionneur quand celui-ci aligne une défense à trois. Et à quatre défenseurs, le système favori de Yakin, Manuel Akanji et Nico Elvedi sont les titulaires dans l'axe.
C'est tout le paradoxe de l'histoire: avant, sous Vladimir Petkovic, Schär avait parfois du mal dans ses clubs mais bénéficiait de la confiance du sélectionneur. Aujourd'hui, il est au top de sa forme à Newcastle mais cire le banc de la Nati. Un contraste que le numéro 5 des Magpies a parfois eu de la peine à avaler:
Fabian Schär a dû apprendre à considérer le club et l'équipe nationale de manière différenciée. Mais il n'a jamais vraiment compris que Murat Yakin l'ait écarté du conseil des joueurs après son entrée en fonction.
En raison de son expérience et de ses performances avec la Nati, le défenseur de Newcastle a longtemps fait partie de ce conseil. «Il faut demander à l'entraîneur pourquoi je n'en fais plus partie. Pour moi, c'est ok maintenant». Elvedi étant blessé, le Saint-Gallois sera vraisemblablement sur le terrain, dans son canton, dimanche contre les Biélorusses.
Adaptation en français: Yoann Graber