Pepe laissera une marque au football. Et même des marques, au pluriel et au sens propre cette fois, à ses adversaires. Si la longévité du vétéran portugais (41 ans en février prochain) et son palmarès (trois Ligues des champions et un Euro, notamment) sont remarquables, on se souviendra aussi de quelques moments moins nobles de l'arrière central du FC Porto. Ce lundi, il a ajouté un nouveau coup de sang à sa longue collection.
48e minute du choc au sommet du championnat portugais entre le Sporting et Porto. Les Lisboètes mènent 1-0 chez eux. Les «Portistas» obtiennent un coup franc à mi-terrain, que Pepe veut jouer rapidement. Mais le latéral du Sporting Matheus Reis vient se positionner juste devant le ballon, pour empêcher Pepe de s'exécuter. Suffisant pour rendre furax le capitaine du FC Porto, qui envoie une gifle dans le visage de son adversaire.
Ce dernier, en sang, s'écroule puis se roule au sol. Le jeu est interrompu, des joueurs des deux équipes s'empressent d'aller vers l'arbitre pour tenter d'influencer sa décision. Le directeur de jeu va consulter la vidéo et, sans surprise, sort un carton rouge logique pour Pepe. Son expulsion a précipité la chute des «Dragons», battus finalement 2-0 et qui ont vu le Sporting prendre trois points d'avance et consolider sa place de leader.
De son côté, Pepe a reçu le 15e carton rouge (le 9e direct) de sa carrière en club, en 717 matchs. Soit un toutes les 47 rencontres, environ. Un bilan somme toute «honorable», mais moins terrifiant que certains l'imaginaient sans doute. Le vétéran a également collecté 186 cartons jaunes.
Plus que le nombre, c'est surtout la nature des fautes du défenseur portugais qui a marqué les esprits (et les corps des adversaires). Pepe, Képler Laveran Lima Ferreira de son vrai nom, s'est principalement fait connaître pour sa dureté quand il évoluait au Real Madrid (2007-2017). On se souvient de Classicos face à Barcelone où il a tour à tour marché sur la main de Lionel Messi, bodychecké tel un hockeyeur Dani Alves et massacré – pied en avant décollé – le tibia de ce même Dani Alves.
Mais son plus gros pétage de plomb a eu lieu face à Getafe au printemps 2009. Ce jour-là, il déséquilibre l'attaquant adverse, Casquero, dans les seize mètres à la 87e minute et lui assène, de rage, plusieurs coups de pied dans les jambes et le dos. Pour parachever son œuvre, il expédie un coup de poing à un autre adversaire venu défendre Casquero. Le Portugais écopera d'une suspension de 10 matchs.
Si le football vient de perdre l'un de ses plus célèbres défenseurs avec le départ à la retraite de Giorgio Chiellini, il pourra toujours compter sur Pepe jusqu'à la fin de la saison au moins. L'ex-Madrilène, revenu à Porto en 2019 après une pige d'une saison et demie au Besiktas en 2017-2018, a un contrat jusqu'en juin 2024.
D'ici là, il pourrait encore y avoir quelques moments chauds dans les confrontions directes avec le Sporting et Benfica si la lutte pour le titre reste aussi serrée...