Quand on associe la Norvège au football, on pense directement à Erling Haaland. Mais la superstar au catogan blond de Manchester City s'est fait voler la vedette l'espace de quelques jours par un compatriote. Le nom de ce dernier ne vous dit sans doute rien: Omar Elabdellaoui. Et c'est normal, parce que ce latéral droit n'a jamais été un crack du football mondial malgré 49 sélections avec son pays et quelques apparitions en Ligue des champions avec l'Olympiakos.
Pourtant, c'est bien lui que les utilisateurs du jeu vidéo de football EA Sports FC 24 (le successeur du mythique FIFA) s'arrachent en cette fin de semaine sur le mode «Ultimate Team», où les gamers peuvent créer leur propre équipe en recrutant les footballeurs. «Pendant plusieurs heures, il fallait être extrêmement vif sur le marché Ultimate Team pour acheter cette carte, tant la demande était forte», fait savoir RMC Sport.
D'habitude, ce sont les stars du calibre de Messi, Ronaldo ou Haaland qui sont ciblées. Alors pourquoi Omar Elabdellaoui, qui joue chez le modeste FK Bodø/Glimt en Norvège et qui n'a qu'une note globale de 73 sur EA Sports FC 24 (contre 91 à Haaland, par exemple), a-t-il suscité un tel engouement soudain?
La réponse tient dans son look. Avec la mise à jour du jeu mercredi 6 décembre, l'international norvégien (32 ans) s'est vu assigner une nouvelle vignette. Contrairement à son ancienne photo, très lambda, Elabdellaoui porte désormais des grosses lunettes avec des verres noirs. Il est l'un des très rares footballeurs pros à avoir des binocles, et sans doute le seul dans ce jeu vidéo. Alors posséder ce joueur au style aussi excentrique donne un côté funky à l'équipe.
Before vs After😅
— FUTBIN (@FUTBIN) December 6, 2023
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Mais l'ancien défenseur de Galatasaray ne porte pas ses lunettes pour une raison esthétique, mais bel et bien médicale. Il a été victime d'un accident quand il évoluait pour le club turc. Le 1er janvier 2021, lors des festivités du Nouvel An, un feu d'artifice lui a explosé au visage, le blessant grièvement aux yeux. So Foot rappelle qu'il lui a fallu onze interventions chirurgicales pour retrouver suffisamment la vue et qu'il a été éloigné des terrains pendant treize mois. Encore aujourd'hui, il porte ses lunettes sur le terrain pour protéger ses mirettes.
Cette notoriété soudaine, c'est donc une jolie revanche sur la vie pour Omar Elabdellaoui. C'est aussi un peu celle, plus généralement, de tous les binoclards qui ont été martyrisés physiquement ou verbalement au sport à cause de leur monture. «Certains m'ont un peu sous-estimé parce que je portais des lunettes», expliquait par exemple un footballeur valaisan de 2e ligue dans la Tribune de Genève en 2019, tout en évoquant les nombreuses moqueries qu'il avait subies.
Mais il avait décidé, comme de célèbres sportifs avant lui – le footballeur Edgar Davids ou les tennismen Janko Tipsarevic et Hyeon Chung, entre autres –, d'en faire une force et une véritable marque de fabrique.
On espère juste pour le Servette FC que ces lunettes ne donnent pas à Omar Elabdellaoui une vision du jeu supersonique, car son club de Bodø/Glimt pourrait croiser la route des Grenat ce printemps en Conference League, après avoir déjà maltraité Lugano en phase de groupes (victoire 5-2 le 30 novembre).