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Delémont-Servette: Pastis, ce fan jurassien qui a vibré

Alain Rebetez, grand supporter des SR Delémont lors du match de la Coupe de Suisse contre Servette
Alain Rebetez, grand supporter des SR Delémont, lors du match de Coupe de Suisse contre Servette. image: watson

Contre Servette, ce fan de Delémont a vécu une soirée très spéciale

Les SR Delémont, petit poucet de la Coupe de Suisse, se sont inclinés mercredi contre Servette (0-2) en quarts de finale. watson a suivi le match avec Alain Rebetez dit «Pastis», un supporter jurassien de la première heure.
29.02.2024, 12:1229.02.2024, 12:53
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«Ce matin en me réveillant, j'étais déjà stressé par le match», s'émeut Alain Rebetez, 66 ans. Le retraité, qui nous attendait dès 18h00 devant le stade de la Blancherie à Delémont, ne tient pas en place.

«Un quart de final de la Coupe de Suisse, c'est un truc qu'on voit tous les vingt ans ici! Pas sûr d'être là pour le prochain...»
Alain Rebetez, irréductible des SR Delémont

Arborant une écharpe jaune et noir, couleurs des SR Delémont, Alain Rebetez veut nous présenter «les copains» et «les vrais supporters du club», «ceux qui ne sont pas venus en touristes». On accepte avec grand plaisir et on pénètre dans l'enceinte delémontaine, spécialement apprêtée pour ce match face à Servette si attendu.

La tournée de «Pastis»

A peine arrivés au bord du terrain, un supporter nous interpelle: «C'est vous la journaliste? Vous êtes entre de bonnes mains avec Pastis!». Oui, le surnom d'Alain Rebetez, c'est «Pastis», son péché mignon. «Ça fait des années que je demande qu'on serve du pastis aux buvettes du stade, mais rien n'y fait, c'est toujours de la bière», sourit-il. On commence alors la tournée des personnalités de la Blancherie. Tel un président en campagne, Pastis serre une quantité innombrable de mains et nous présente à chacune de ses connaissances.

«Tout le monde connaît Pastis ici, c'est la mémoire du club, vous êtes tombée sur le meilleur»
Christian, journaliste et ami d'Alain Rebetez

Véritable encyclopédie des SR Delémont, Alain Rebetez se souvient de tout. Ses plus beaux souvenirs? Les SRD qui battent le grand Xamax en quart de finale de la Coupe de Suisse en 1982, «un moment incroyable!» Et la promotion en Ligue nationale A en 1999 avec Michel Decastel sur le banc. Mais le match de ce mercredi 28 février contre Servette, ce sera une autre paire de manches, prévient le fan jurassien.

«On est en Promotion League, on a des joueurs qui bossent à côté du foot, on n'a pas les mêmes moyens que Servette, mais on compte sur un nouvel exploit.»
Alain Rebetez et son fils Pablo lors du match SR Delémont- Servette
Alain Rebetez et son fils Pablo, supporters des SRD. image: watson

On ne se fait pas trop d'illusion du côté des amis d'Alain Rebetez, on sait que les Grenat sont «un gros morceau». «Pour gagner, il faut que toutes les planètes s'alignent», lance Christian, son ami journaliste. Il poursuit:

«L'une de ces planètes, c'est que Servette nous prenne de haut et se fasse surprendre»

Pastis, bien entouré, commence à décompresser. Les copains rigolent et plaisantent de l'état du terrain delémontain, «pas si mauvais que ça». Mais, à y regarder de plus près, on remarque qu'il est... bombé. «C'est un sacré avantage», s'amusent les supporters jurassiens. La tournée présidentielle de Pastis s'achèvent en plein milieu du kop des SRD, d'où il suivra le match. Plus que quelques minutes avant le coup d'envoi et la crispation revient sur son visage. Les ultras déroulent leur tifo sur nos têtes, le coup de sifflet initial est donné.

Tambours et grimaces

Au milieu du fan's club «28 squad», les chants se font entendre. A chaque débordement ou tir cadré jurassien, une clameur résonne. «On a tenu déjà 8 minutes et on joue bien», commente Pastis, les yeux brillants. Remarque validée par son voisin, qui nous lance un «On n'est pas ridicule, hein?» C'est vrai, lors de cette première mi-temps, «les Sports», comme disent les fervents supporters des jaune et noir, regardent leur prestigieux adversaire dans les yeux.

Le tifo des supporters de Delémont lors du match contre Servette
On déroule le tifo quelques secondes avant le coup d'envoi du match opposant les SR Delémont à Servette. image: watson

Ils tiennent tête à un Servette bizarrement peu inspiré. Les encouragements du «28 squad» continuent au rythme des tambours. «Il est trop fort lui, je jouais avec à Bassecourt», lance un de nos voisins. Pastis, lui, est plongé dans son match. Il ne dit mot, grimace sur un coup franc mal tiré et sur les fautes «non sifflées» en faveur des Delémontains. Juste avant la mi-temps, un coup franc dangereux des SRD est capté par le gardien genevois, Jérémy Frick.

«Fallait la mettre, celle-là! Histoire de partir tranquille à la pause. Parce que ça va pas être simple après...»
Pastis

Alain Rebetez ne croyait pas si bien dire. Dès les premières secondes de la deuxième mi-temps, on sent que les footballeurs delémontains n'y sont plus. Ils encaissent le premier but à la 52ème minute. 1-0 pour Servette. Aïe! Un bref silence envahit le public, mais les tambours et les chants du kop reprennent de plus belle. Malheureusement pour les Jurassiens, la suite ne sera pas des plus glorieuses: les SRD subissent, les imprécisions s'accumulent et Servette a pris le dessus techniquement.

Alain Rebetez, supporter des SR Delémont regarde le mathc depuis le kop jurassien
Alain Rebetez, supporter des SR Delémont, regarde le match depuis le kop jurassien. image: watson

«On savait que ça pouvait se passer comme ça, mais faut pas qu'il y ait trop de buts pour Servette, ça serait dommage pour nos gars», anticipe Pastis, avec une pointe de déception. Nos voisins du fan's club y croient encore, mais le deuxième but de Servette à la 74ème minute douche leurs espoirs. Pourtant, les tambours ne s'arrêtent pas et le capo lance:

«Les gars, il y a 2-0 et de fortes chances qu'on s'arrête là, mais faut continuer à chanter pour l'équipe!»
Le capo du kop de Delémont

Alain Rebetez attendra en vain le but pour l'honneur, «les Sports» finiront par s'incliner 2-0 dans la déception générale.

Philosophie et dernier verre

La foule a disparu de la Blancherie et nous restons manger un morceau de saucisse (trop) grillée aux abords de la pelouse, à refaire le match. Pastis est amer.

«On a eu trop d'absents, de malades et de joueurs suspendus pour ce match»

Le supporter de la première heure cache un peu sa déception, il tente de philosopher en affirmant que les quarts de finale du la Coupe de Suisse étaient «inespérés» et que voir plus de 5000 personnes à la Blancherie «doit faire plaisir au président et renflouer les caisses». Malgré tout, la rencontre laisse un goût amer à notre nouvel ami. «On n'a pas joué notre football, on n'a rien montré et des équipes comme Servette ne pardonnent rien».

Lorsque nous nous préparons à quitter le stade, Pastis nous rappelle :«Vous restez encore un moment pour un dernier verre?» On n'ose pas refuser. Il est passé 23h00 et les projecteurs de la Blancherie s'éteignent. Alain Rebetez ne semble pas vouloir rentrer chez lui: «Vous savez, c'était un quart de finale d'une Coupe de Suisse et c'était chez nous, c'est un moment fantastique». En voyant la passion de Pastis et de tous les fans jurassiens durant ce match particulier, on le croit volontiers.

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