Battus lors du 7e et dernier match de la finale (2-0), les Lausannois ont tout tenté pour décrocher le premier titre de leur histoire. D'abord sur la glace, en luttant comme des morts de faim sur chaque puck. Mais aussi en coulisses.
Les plus observateurs ont remarqué que les Vaudois sont arrivés à la patinoire en habits civils et à pied (on vous rassure, la Swiss Life Arena n'était qu'à cinq minutes de leur hôtel), contrairement à tous les autres matchs à l'extérieur, où ils débarquent en bus et avec un survêtement aux couleurs du club.
Ce changement d'habitude ne devait rien au hasard, comme nous le confirmait l'attaquant du LHC Damien Riat à l'issue de la partie:
Cette tentative - initiée par le capitaine Michael Raffl – n'a en effet pas permis aux Lausannois de rompre une autre (mauvaise) habitude: perdre à l'extérieur dans cette finale. Quatre défaites sur les bords de la Limmat qui ont donc coûté le titre au LHC. Alors forcément, la déception était énorme chez les joueurs, le staff et les dirigeants après cet ultime revers. «Je suis très fier de ce groupe, mais là, en ce moment, c'est la déception qui prend le dessus. On rêvait de soulever ce trophée», s'émouvait ce même Damien Riat, gorge serrée et regard vide.
L'ambiance morose de ce couloir de vestiaire où quelques Lausannois erraient, parfois canette de bière (sans doute très amère) à la main, ou se présentaient l'un après l'autre devant la presse contrastait avec la folie de l'autre côté de la porte. Celle-ci ne filtrait pas la musique à coin ni les hurlements de joie des fans et joueurs zurichois sur la glace. Quand elle s'entrouvrait, elle laissait même apparaître la fumée de fumigènes.
Pourtant, malgré ce spectacle qu'ils auraient tant préféré voir à Lausanne, les Vaudois ne se laissaient pas abattre. Deux mots sortaient sans cesse de leur bouche: fierté et avenir. «Je suis simplement fier de Lausanne, de nos fans, de la ville. Tout un canton s'est uni. Sur ce 7e match il manque si peu, mais c'est ça, la motivation pour la saison prochaine», positivait le directeur sportif, John Fust.
«On a plein de choses positives sur lesquelles bâtir», appuie Geoff Ward, le coach. «Bien sûr, il y a de la déception. Mais dans cette équipe, on est devenu une fratrie très proche. On va prendre le bus pour rentrer, partager nos pensées, prendre une bière, regarder ensemble la prochaine étape et la guérison va commencer». La dignité et la sérénité de l'entraîneur du LHC, malgré la tristesse, avaient de quoi frapper.
La chemise de Damien Riat aussi. Malgré sa première défaite avec, l'attaquant lausannois n'a aucune intention de s'en débarrasser. «A domicile, elle me réussit plutôt bien», sourit-il. Un sourire que ses coéquipiers et lui auront tous durablement retrouvé dans quelques jours, quand ils auront digéré cette déception et le recul nécessaire pour se rendre compte de leur exploit d'être devenus vice-champions de Suisse.