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Sven Bärtschi arrête tout et renonce à 1,4 millions

Berns Sven Baertschi im Eishockey Testspiel der National League zwischen dem SC Bern und Lausanne HC, am Samstag, 3. September 2022, in der PostFinance Arena in Bern. (KEYSTONE/Peter Schneider)
Ancien joyau de la NHL, Sven Bärtschi n'y arrive plus.Keystone

A bout de force, Sven Bärtschi arrête tout et renonce à 1,4 millions

Ancien joyau de la NHL, Sven Bärtschi était revenu chez lui, à Berne, pour retrouver le plaisir du hockey après de graves problèmes. Il a compris qu'il n'y arriverait pas.
04.08.2023, 16:5704.08.2023, 17:04
Klaus Zaugg
Klaus Zaugg
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Il fut un choix de premier tour à la draft (2011, Calgary) avant de connaître des débuts tonitruants en NHL, le tonnerre et la foudre, avec trois buts en cinq matchs alors qu'il était encore junior. Depuis ce vendredi 4 août, il est un jeune retraité de 30 ans qui, de sa propre initiative, a demandé la résiliation de son contrat avec le CP Berne. Et qui, du même coup, renonce à des émoluments de 1,4 million de francs.

En 2010, alors qu'il est un junior très talentueux - il a parfois inscrit trois points par match à Langenthal - il file à Portland pour conquérir le monde du hockey. Il totalisera 66 buts et 72 assists en 294 matchs de NHL et gagnera jusqu'à quatre millions de dollars bruts, bonus compris, lors de sa meilleure saison en 2018/19.

Il a passé sa dernière année (2021/22) dans la nouvelle franchise de Las Vegas (une seule apparition en NHL). Le temps était venu pour lui de prendre un nouveau départ.

Commotions et dépression

Il a derrière lui une carrière mouvementée en Amérique du Nord. Comme on le comprendra plus tard, il ne s'est jamais complètement remis d'une commotion cérébrale subie il y a cinq ans à Vancouver.

Crises de panique

En octobre 2018, Sven Bärtschi subit sa «quatrième ou cinquième» commotion cérébrale, selon sa version, mais d'autres sources avancent des chiffres plus élevés. Il fait son retour à la fin décembre, avant de rechuter début février. «Je ne me sentais pas bien du tout, émotionnellement et mentalement», a-t-il confié à Keystone-ATS. Confronté à des crises de panique et souffrant de dépression, il s'est résolu à recourir à un psychologue.

Sven Bärtschi n'est pas un titan (180 cm/86 kg). Mais c'est un ailier intelligent, très doué techniquement, capable de transformer sa canne de hockey en baguette magique et d'éliminer ses adversaires en finesse sur la surface d'un linge de bain.

Dans sa meilleure période, la NHL était encore plus rude. Les «papillons» de haut niveau comme lui avaient beaucoup plus de mal qu'aujourd'hui. La dépense d'énergie était énorme. Bärtschi ne pouvait pas non plus disputer tous les matches en raison de blessures. Son meilleur score: 18 buts et 35 points en seulement 68 matches (2017/18).

Vancouver Canucks' Sven Baertschi (47), of Switzerland, is stopped by Chicago Blackhawks goalie Anton Forsberg, of Sweden, as Michal Kempny, right, of the Czech Republic, defends during the third ...
Dans une ligue dure et fermée, il a su faire son chemin.Image: AP The Canadian Press

Alors pourquoi ne pas envisager un retour au pays, dans sa région de Berne (il est originaire de Langenthal), et y retrouver la passion du hockey dans une ligue moins rude en termes de course et de vitesse? De toute sa carrière, il n'avait jusqu'alors jamais disputé un match en National League. Toute son expérience dans le hockey professionnel helvétique se limitait à 47 matchs de LNB avec Langenthal (12 points) à l'âge junior.

Au SCB, la direction a mené une saine réflexion au printemps 2022, dans une période de turbulences sportives dont elle était elle-même responsable: lorsqu'un drafté au premier tour de la NHL, originaire de la région bernoise, cherche un nouveau défi dans son pays d'origine, il vaut la peine de consentir un investissement important.

Sven Bärtschi est un «transfert royal» pour le SCB en été 2022, avec un potentiel de 50 points par saison. L'ex joyau de la NHL obtient un contrat de trois ans d'une valeur totale brute d'exactement 2,1 millions de francs. Avec un salaire annuel de 700 000 francs, le SCB fait de Sven Bärtschi le joueur suisse le plus cher de son histoire. Mais aux yeux du club, le contrat correspond à la valeur du joueur sur le marché. Il s'agit aussi de donner un signal à toute l'Europe après la saison la plus faible sur le plan sportif depuis le retour en LNA (11e place).

Berns Sven Baertschi auf dem Weg zur Trainingshalle, vor dem ersten offiziellen Eistraining des SCB, am Dienstag, 2. August 2022 in der Postfinance Arena in Bern. (KEYSTONE/Peter Klaunzer)
Un retour à la maison.Image: KEYSTONE

L'engagement de Sven Bärtschi se révèle certes rétrospectivement comme la plus grande et la plus coûteuse erreur de transfert dans l'histoire du SCB. Mais connaissant la situation du club au printemps 2022, ce n'était pas une erreur. Et pour Sven Bärtschi, il était certes illusoire d'espérer retrouver la passion du hockey dans son pays d'origine. Il a terminé la saison régulière avec quatre buts et dix assists en 44 matches et s'est parfois retrouvé dans les tribunes. Mais l'aventure du SCB valait la peine d'être tentée et ne constituait pas une erreur de jugement.

Après la saison dernière et avant son départ pour Portland, où il passe la pause estivale, Sven Bärtschi est arrivé à la conclusion, après une longue discussion avec le manager bernois Marc Lüthi, de faire une nouvelle tentative pour la saison 2023/24. Changement de programme: il y a trois jours, Bärtchsi a appelé Lüthi pour lui demander de résilier son contrat. Après la confirmation écrite, les rapports de travail ont pris fin avec effet immédiat et pour solde de tout compte.

«Mon corps ne peut plus»

«J'annonce avec des sentiments mitigés ma retraite en tant que joueur professionnel de hockey. C'est une décision douloureuse, mais le hockey est un sport qui demande tout au corps humain. Comme la plupart des joueurs, j'ai subi toute une série de blessures et j'en paie le prix. Après des mois d'entraînement, j'ai constaté que mon corps ne peut plus apporter les performances dont j'ai besoin»
Le communiqué de Sven Bärtschi

Sven Bärtschi termine sa carrière la tête haute. Il aurait pu tenter une nouvelle fois sa chance et toucher beaucoup d'argent. Tout en sachant qu'il ne pourrait plus jouer son meilleur hockey. Mais ce n'est pas son genre. C'est tout ou rien. Il a donc demandé la résiliation de son contrat, renonçant ainsi aux 1,4 million de francs qu'il aurait pu encore gagner au cours des deux années de contrat restantes au SCB.

Berns Sven Baertschi posiert am Donnerstag, 8. September 2022, in Bern. (KEYSTONE/Peter Klaunzer)
Il a rendu le No 47 célèbre.Image: KEYSTONE

Un avenir aux USA

Sven Bärtschi vit avec sa famille à Portland. C'est là qu'il a lancé sa carrière avec une distinction de «rookie of the year» (66 matchs/85 points en qualification, 21 matchs/27 points en playoffs) chez les Winterhawks, au plus haut niveau junior nord-américain dans la rude WHL. C'est également ici qu'il a rencontré sa femme et qu'il possède une maison. Même si en Amérique du Nord, la moitié d'un salaire brut part aux impôts, il a gagné au total plus de 10 millions de dollars en NHL.

Un retour en Suisse n'est pas prévu. Les Winterhawks, l'une des meilleures organisations de jeunes en Amérique du Nord, chercheront à s'attacher ses services assez rapidement.

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