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Le phénix du hockey suisse Martigny retrouve la Swiss League

Die Spieler von Martigny feiern den Cupsieg nach dem Herren Eishockey National Cup Final zwischen dem HCV Martigny und EHC Arosa am Sonntag, 5. Februar 2023 in Luzern. (KEYSTONE/Urs Flueeler).
Les hockeyeurs de Martigny, promus en Swiss League, ont aussi fêté le titre en Coupe de Suisse en février, en battant en finale Arosa. Image: KEYSTONE

De retour en Swiss League, Martigny est le phénix du hockey suisse

Relégations, fusions et même faillite: le club valaisan a connu de graves crises ces 25 dernières années, mais il a toujours su se relever et est de retour en Swiss League.
29.03.2023, 05:5502.04.2023, 11:55
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La dernière fois que le HC Valais-Chablais Martigny a autant attiré l'attention des médias, c'était en août 2020. Le club annonçait l'engagement de Bastian Baker, qui souhaitait reprendre sa carrière de hockeyeur. Finalement, la pop star suisse n'aura joué que quatre petits matchs de MyHockey League – la troisième division nationale – avec le maillot martignerain.

Le chanteur Bastian Baker, gauche, pose avec son nouveau maillot dans la patinoire du Forum en compagnie de Nicolas Burdet, directeur general du HC Valais-Chablais, droite, apres une conference de pre ...
Bastian Baker (à gauche) au moment de sa signature à Martigny, avec le directeur général Nicolas Burdet. Image: KEYSTONE

Cette fois, c'est grâce à ses résultats sportifs que Martigny revient sous les projecteurs. Les Valaisans ont fêté leur promotion en Swiss League le 14 mars en battant en demi-finale des play-offs Arosa, seul autre candidat à la montée. Un retour en deuxième division six ans après l'avoir quittée. «L'objectif pour ces trois prochaines années, c'est de s'y stabiliser», explique le directeur général du club, Nicolas Burdet.

«On veut devenir un club formateur. Pour les jeunes hockeyeurs valaisans, bien sûr, mais aussi pour des joueurs venant d'autres régions de Suisse»
Nicolas Burdet, directeur général du HC Valais-Chablais

Pour la saison prochaine, Nicolas Burdet avance un budget de 1,5 à 2 millions de francs. Une petite augmentation qui ne fera pas de Martigny un crack de Swiss League en un claquement de doigts. Ses fans et ses dirigeants le savent. «On sera déjà très contents avec une huitième place, synonyme de qualification pour les play-offs», se projette le directeur général.

Des Russes qui fuient et des têtes dures

Oui, les Bas-Valaisans sont ambitieux, mais ils sont surtout prudents, parce que l'histoire récente a laissé quelques traumatismes. Les nombreux changements de noms du club (6 en 20 ans), consécutifs à des fusions nécessaires et même une faillite, en sont les témoins.

Leur dernière grosse claque, les hockeyeurs martignerains l'ont prise en février 2017. Alors pensionnaires de LNB (ex-Swiss League) et patinant sous l'appellation «Red Ice Martigny», ils apprennent que les investisseurs russes présents depuis quelques années retirent subitement leurs capitaux. Patatras! Le club, surendetté à la fin de la saison, est contraint de déposer le bilan. Il doit repartir de deuxième ligue, la cinquième division. Jamais, depuis sa fondation en 1939, il n'a joué dans une ligue si basse.

Andrei Nazheskin (representant des investisseurs Russes), lors d'une conference de presse a Vetroz ce vendredi 9 mars 2012 pour la presentation d'une nouvelle entite qui sera creee et va se  ...
Andrey Nazheskin représentait les investisseurs russes dans l'organigramme du Red Ice Martigny.Image: KEYSTONE

Le stéréotype veut que les Valaisans aient la tête dure, c'est peut-être pour ça que les Martignerains ont pu se relever si rapidement. Un an plus tard, ils remportent le titre en deuxième ligue, fusionnent dans la foulée avec le HC Sion pour former le HC Valais-Chablais et montent, grâce à cette fusion, directement en MyHockey League. Mais cette résilience, les hockeyeurs des bords du Rhône en ont peut-être fait preuve aussi parce qu'ils avaient déjà connu pareil coup dur.

C'était en 2008. Le HC Martigny venait d'aligner trois mornes saisons en LNB sans qualification pour les play-offs, mais surtout sans capitaux capables de pérenniser le club en deuxième division. Cette fois, pas de faillite, mais un retrait administratif inéluctable. Retombés en première ligue, les pensionnaires du Forum fusionnent avec le HC Verbier-Val de Bagnes: le «Red Ice Martigny-Verbier-Entremont» est né. Il retrouvera la LNB quatre ans plus tard, en 2012, aidé par l'argent russe. Ça va, vous suivez?

Un héritage, une douche froide et de la sérénité

Finalement, jamais deux sans trois, le HC Martigny avait déjà dû quitter la deuxième division en 1999 à cause d'un manque de liquidités. Avant ça, les Bas-Valaisans avaient vécu quinze longues années sereines en LNB sous la présidence de René Grand. «Martigny a toujours été une ville de hockey», se réjouit André Pochon (66 ans). Alors, pour cet ex-entraîneur emblématique du club (plusieurs mandats entre 1992 et 2005), ce n'est pas un hasard si celui-ci renaît à chaque fois de ses cendres, tel un phénix.

«Il y a un fort engouement autour de ce club, la preuve avec le match à guichets fermés et ses 1600 spectateurs jeudi pour la finale de MyHockey League. C'est l'héritage de l'ère René Grand, où on avait régulièrement 4000 spectateurs»
André Pochon, ex-entraîneur et figure emblématique du club
Les joueurs valaisans se felicitent apres le 2eme but avec depuis la gauche, Daniele Marghitola, Evgeni Chiriaev et Egor Mikhailov, lors du championnat suisse de hockey sur glace, entre le HC Red Ice  ...
Daniele Marghitola, Evgeni Chiriaev et Egor Mikhailov (de gauche à droite), avec le maillot du Red Ice en LNB, en 2013. Image: KEYSTONE

André Pochon est optimiste: «Les spectateurs continueront à venir en nombre la saison prochaine en Swiss League». Mais il sait peut-être mieux que quiconque que les efforts et le travail des dirigeants pour monter une équipe compétitive et au bénéfice d'une bonne image – notamment grâce à l'alignement de jeunes du coin – ne suffiront pas. Il faudra des résultats. «Quand j'avais repris la direction sportive du club en 1999, on avait misé sur cette politique locale. Mais on ne décollait pas du fond du classement de première ligue, et on n'avait que 200 spectateurs par match», rembobine-t-il.

Nicolas Burdet le sait aussi très certainement, mais il ne veut pas (se) mettre de pression plus que nécessaire. Et il a bien raison: tant que la Swiss League ne rassemble pas douze équipes, il n'y aura pas de relégation. Autrement dit, les Martignerains ont quelques saisons pour construire étape par étape, sportivement et financièrement, un club apte à s'implanter durablement en deuxième division.

Valais Chablais' look disappointed after losing against Sierre, at the five leg of the playoffs Final game of MySports League Swiss Championship between HC Sierre and HC Valais Chablais, at the i ...
En 2019, Martigny avait raté la promotion en Swiss League seulement aux tirs au but du dernier acte de la finale contre Sierre. Image: KEYSTONE

Le directeur général en est convaincu: le HC Valais-Chablais a sa place dans cette ligue, et ce malgré la présence de deux autres clubs valaisans, Sierre et Viège. «Grâce à la fusion avec Sion et Monthey en 2018, on a pu élargir notre base de sponsors et notre mouvement juniors», se félicite-t-il. Nicolas Burdet n'a pas peur des fantômes du passé: «Aujourd'hui, la situation est très différente de celles de 2008 et 2017. On est toujours basé à Martigny et on représente cette ville, mais ce n'est tout simplement plus le même club».

Des départs, un titre et une guitare

Et que reste-t-il à faire pour voir l'avenir encore plus sereinement un échelon plus haut?

«On doit encore trouver d'autres sponsors, améliorer notre communication et continuer à développer notre formation, notamment en renforçant les collaborations avec nos clubs partenaires»
Nicolas Burdet

Pour y arriver, le club vient de créer un nouveau poste de directeur administratif. Et puis, il faudra aussi, bien sûr, construire une équipe qui tienne la route. Une tâche ardue: plusieurs joueurs ont déjà annoncé qu'ils ne poursuivraient pas l'aventure en Swiss League, informe Le Nouvelliste. Et pour cause: ce championnat – semi-pro, au moins – demande encore plus d'investissement. Il s'agira également de dénicher les deux étrangers capables d'amener un surplus de qualité.

Les joueurs valaisan Karl Moser, gauche, et Vincent Ermacora, droite lutte pour le puck avec le joueur biennois Alain Mieville, centre, lors du match de LNB du championnat suisse de hockey sur glace,  ...
Comme ici en 2008, Martigny évoluera à nouveau en Swiss League dès la saison prochaine.Image: KEYSTONE

Mais tout ça, Nicolas Burdet ne veut pas encore y penser. Pas plus qu'à un éventuel partenariat avec un club de National League ni à la promotion administrativement possible de Sion – l'équipe réserve de Martigny – en MyHockey League. «Avant de régler toutes ces questions, on a encore le titre en MyHockey League à aller chercher», s'enthousiasme-t-il. Mardi, les Martignerains ont égalisé à 2-2 dans la finale face à Thoune, une série au meilleur des cinq matchs. Le duel décisif aura lieu jeudi (20 heures) dans l'Oberland bernois.

Vous l'aurez compris, les hockeyeurs bas-valaisans sont du genre «jusqu'au-boutistes». S'ils décrochent ce sacre tant espéré, peut-être que Bastian Baker reviendra au Forum. Mais cette fois, ce sera une guitare à la place d'une crosse entre les mains, pour fêter comme il se doit ce titre de champion.

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