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NHL: Babcock quitte Columbus à cause de ses méthodes bizarres

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Mike Babcock n'a même pas dirigé un seul match de Columbus mais il doit déjà faire ses valises. Image: IMAGO/USA TODAY Network

Ce coach de NHL aux méthodes très malaisantes doit quitter son job

Il n'a pas dirigé le moindre match ni entraînement de sa nouvelle équipe mais il doit déjà faire ses valises: accusé de pratiques gênantes, Mike Babcock quitte les Columbus Blue Jackets.
19.09.2023, 05:5419.09.2023, 07:54
Adrian Bürgler
Adrian Bürgler
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La nouvelle saison de NHL ne commence que dans trois semaines, et pourtant, un premier entraîneur a déjà perdu son poste. Mike Babcock a démissionné de son job de coach des Columbus Blue Jackets. C'est une très curieuse histoire qui se cache derrière cette décision.

Mike Babcock a été présenté il y a quelques semaines comme nouvel entraîneur des Blue Jackets de Columbus. Un choix controversé, d'une part en raison des antécédents du Canadien (nous y reviendrons plus tard), mais aussi parce qu'il n'avait plus de poste depuis 2019 et n'avait guère connu de succès les années précédentes.

Des joueurs gênés

Le sexagénaire a donc pris ses fonctions au sein de l'équipe de l'Ohio. Et en guise de team building, Babcock avait apparemment imaginé quelque chose de spécial: les joueurs devaient montrer des photos privées de leur téléphone portable devant tous leurs collègues lors d'une réunion. C'est ce qu'a révélé le podcast «Spittin' Chiclets» après que des joueurs ont informé l'ancien hockeyeur et animateur de ce podcast, Paul Bissonette.

Les Blue Jackets ont immédiatement réagi et annoncé que le rapport de «Spittin' Chiclets» ne correspondait pas à la vérité. Les joueurs auraient certes montré des photos de famille à Babcock, mais personne n'aurait eu de problème avec cela. Les routiniers de l'équipe Johnny Gaudreau et Boone Jenner ont également annoncé publiquement qu'il s'agissait d'une action inoffensive visant à renforcer l'esprit d'équipe et non d'une violation de la vie privée. Une bataille publique s'est alors engagée entre, d'un côté, le podcast et, de l'autre, le club et ses fans.

Mais les choses ont commencé à bouger. Sous couvert d'anonymat, certains joueurs, notamment les plus jeunes, ont fait savoir à l'association des joueurs de la NHL, la National Hockey League Players' Association (NHLPA), qu'ils n'avaient pas du tout apprécié l'initiative de Babcock. La NHLPA a alors envoyé son directeur Marty Walsh et son adjoint Ron Hainsey à Columbus pour enquêter sur les accusations.

Et c'est là qu'il est apparu, d'une part, qu'il y avait effectivement des joueurs qui se sentaient gênés par les actions de Babcock. Et d'autre part, qu'il s'agissait, du moins pour certains hockeyeurs, de bien plus qu'une simple présentation de photos de famille. Plusieurs médias nord-américains s'accordent à dire qu'au moins dans un cas, «le contenu du téléphone a défilé (a été scrollé) pendant plusieurs minutes.» Tard dimanche soir, on a appris que Babcock et les Blue Jackets avaient mis fin à leur relation de travail.

Abus de pouvoir et atteinte à la vie privée

En principe, il n'y a aucun problème à se montrer des photos privées entre collègues de travail. On le fait régulièrement dans notre quotidien. Mais le problème réside dans la grande dépendance entre l'entraîneur de NHL et les jeunes hockeyeurs. Un joueur expérimenté avec une place de titulaire garantie peut sans problème dire que ça le dérange et qu'il ne veut pas partager ses photos. Mais pour les joueurs plus jeunes, qui dépendent du bon vouloir de l'entraîneur pour leur temps de jeu, un refus pourrait avoir de graves conséquences pour la suite de leur carrière.

Le simple fait de devoir montrer des photos de famille en public est problématique. Fouiller pendant plusieurs minutes dans le téléphone d'autrui l'est encore davantage: cette action peut déjà être interprétée comme une atteinte importante à la vie privée. Toute cette affaire est encore aggravée par les antécédents de Mike Babcock.

Un «morceau de merde»

Lorsque Babcock a été licencié de Toronto en novembre 2019, certaines histoires ont été révélées. Le Canadien aurait été un grand fan de jeux psychologiques et de guerre mentale. A Toronto, il a demandé à la nouvelle recrue Mitch Marner – alors encore adolescente – de dresser une liste des joueurs de l'équipe qui travaillent le plus dur et de ceux qui travaillent le moins. Lorsque Marner a donné sa liste à Babcock, ce dernier l'a transmise aux autres joueurs. Résultat: Marner a été mis à nu devant toute l'équipe et aurait même fondu en larmes.

Johan Franzén et Mike Commodore, qui ont joué sous les ordres de l'entraîneur à Détroit, ont été encore plus clairs. Commodore, dans un tweet publié dimanche, qualifie Babcock de «morceau de merde». Franzén va jusqu'à dire, dans une interview de 2019:

«C'est la pire personne que j'ai jamais rencontrée»

Le Suédois a raconté les attaques verbales de Babcock dont il a été victime et qui l'ont poussé jusqu'à l'effondrement mental. Et ce n'était que la pointe de l'iceberg: le Scandinave n'a pu retrouver un sommeil normal qu'après la fin de sa carrière, a-t-il précisé.

Une «démission» et un directeur général en danger

Officiellement, Mike Babcock n'a pas été licencié à Columbus, il a annoncé sa démission. Après mûre réflexion, il est apparu clairement que la poursuite de son activité d'entraîneur en chef des Blue Jackets serait «une trop grande distraction pour l'équipe», a fait savoir le technicien de 60 ans dans un communiqué. Mais il n'a pas présenté d'excuses.

Marty Walsh, directeur de la NHLPA, a souligné:

«Nos joueurs méritent d'être traités avec respect sur leur lieu de travail. Malheureusement, ce n'était pas le cas à Columbus»

Selon lui, la décision du club de continuer avec un nouvel entraîneur principal est la bonne.

Babcock avait été engagé à l'époque par le directeur général Jarmo Kekkäläinen, qui a dû communiquer la séparation de son entraîneur. «Cette décision a été difficile à prendre pour nous tous, mais nous l'avons jugée nécessaire pour nous assurer que nous puissions continuer à nous concentrer sur les joueurs et la saison à venir», a déclaré le Finlandais.

Mike Babcock n'obtiendra probablement plus de poste d'entraîneur en NHL. En attendant, les Blue Jackets de Columbus ont déjà un nouveau coach. Il s'agit du Québécois Pascal Vincent, jusqu'ici assistant et qui travaille depuis deux ans dans le club.

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Jarmo Kekkäläinen, un directeur général à l'avenir incertain.Image: IMAGO/USA TODAY Network

L'avenir du directeur général Kekkäläinen reste également un point d'interrogation. C'est lui qui avait insisté pour que Babcock soit engagé, malgré ses antécédents. L'expérience a échoué et le Finlandais devra assurément faire face à des questions embarrassantes de la part du président du club, John Davidson.

Adaptation en français: Yoann Graber

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