«Il n’y aura pas de maillot jaune à Dunkerque»: ces propos chocs, dans le quotidien La Voix du Nord, ont été tenus par Jean-Paul Delescaut, secrétaire général de l'Union départementale des syndicats CGT du Nord.
La ville de Dunkerque accueillera pourtant le 7 juillet prochain l'arrivée de la 3e étape du Tour de France, partie de Valenciennes. Or on ne sait pas si le peloton parviendra à rallier ce jour-là la cité maritime, en raison de la menace brandie par les organisations syndicales sur la plus grande course cycliste au monde.
La CGT semble décidée à organiser une grève et à bloquer les coureurs, si aucun accord n’est trouvé avec l'Etat français et le groupe sidérurgique ArcelorMittal, qui vient d'annoncer la suppression de 636 postes dont 302 à Dunkerque. Il s'agit ici de faire pression pour sauver les emplois en péril et obtenir la nationalisation de l'entreprise.
En France, de nombreux politiciens et parlementaires soutiennent ce souhait de nationalisation. Cependant, le gouvernement de François Bayrou y est opposé. Ce n'est «ni la bonne réponse», ni «la bonne solution», a estimé Marc Ferracci, ministre chargé de l'Industrie et de l'Energie. «La nationalisation n'est pas à l'ordre du jour. On nationalise quand il y a un enjeu stratégique, mais aussi quand il n'y a pas de solution industrielle et il y en a: les solutions sont d'investir et d'innover», a-t-il commenté sur BFM TV.
Une déclaration diamétralement opposée à celles des syndicats, décidées donc à sortir le grand jeu le 7 juillet prochain. «Il y a 178 kilomètres de parcours entre Valenciennes et Dunkerque. Si on met 1 000 à 2 000 camarades, ça fait un camarade tous les 100 mètres. Ils vont pouvoir mettre toutes les compagnies de CRS de France et de Navarre pour que la troisième étape ait lieu», a d'ores et déjà prévenu Jean-Paul Delescaut.
Côté sport, l'organisation du Tour de France avait prévu pour cette étape une journée relativement calme, à moins bien sûr que le vent ne se lève à l'approche de la Côte d'Opale. Seule la côte de Cassel, théâtre des Championnats de France 2023 et site emblématique des 4 Jours de Dunkerque, sera escaladée. En fait, le profil de cette 3e étape est bien moins accidenté qu'en 2022, lorsque les coureurs étaient partis de Dunkerque pour rejoindre Calais. A l'époque, Wout Van Aert avait attaqué dans la côte du Cap Blanc-Nez et gagné en solitaire. Il avait plané sur la course comme plane actuellement la menace d'une grève.