Cette deuxième victoire de Lausanne à domicile marquera-t-elle le début de la fin pour les ZSC Lions? Ou n'aura-t-elle au contraire aucune conséquence sur le score final de la série? Nous aurons les premières réponses dès jeudi à Zurich, lors de l'acte V.
Ce qui est certain, c'est que nous n'avons pas vu les vrais ZSC Lions mardi. Ils n'ont pas atteint le même degré d'intensité et de concentration que lors de leur victoire à domicile de samedi (4-2). Savoir qu'ils menaient 2-1 dans la série et que même en cas de défaite dans cet acte IV, ils garderaient l'avantage de la glace, ont sans doute joué un rôle dans cette contre-performance zurichoise. En effet, le LHC ne peut devenir champion que s'il gagne un match à Zurich. Les Vaudois ont échoué lors des deux premières tentatives, bien qu'ils aient été dangereux à chaque fois.
Lausanne a dû sa victoire lors de son premier match à domicile (4-2) en premier lieu à sa dureté, à laquelle les Zurichois n'ont pas su répondre. Ce n'était pas encore inquiétant pour ces derniers. Il était en effet logique que le LHC soit gonflé à bloc pour la première rencontre à domicile de son histoire dans une finale.
Contrairement au premier duel à la Vaudoise aréna, la dureté et l'intensité n'étaient pas des facteurs clés. Les deux équipes ont fait jeu égal dans ce domaine. Les hôtes n'ont plus réussi à intimider leur adversaire. Et cela aurait dû être un avantage pour les Zurichois. Mais ça ne l'a pas été. Pour la première fois, Lausanne a été meilleur tactiquement. Geoff Ward a remporté le duel des coachs contre Marc Crawford. Le système de jeu de Lausanne, avec des contre-attaques rapides dans lesquelles les défenseurs s'engagent, s'avère être le meilleur.
Les Alémaniques ne sont pas concentrés défensivement, ni assez dominants sur le plan offensif. Ils se retrouvent dans un no man's land tactique. Sans compter qu'ils prennent trop de pénalités: si Sven Andrighetto et Denis Malgin écopent de six minutes, les Zurichois ne peuvent pas gagner. Le LHC a eu une facilité déconcertante à frustrer les cracks de l'attaque adverse dans un moment décisif.
Zurich peut corriger ses erreurs d'ici jeudi. Mais une inquiétude subsiste:
Il a encaissé dix buts lors des huit matchs de play-off avant d'affronter Lausanne au stade ultime. En finale, il en est déjà à onze en quatre duels.
En quart de finale contre Bienne, il a arrêté 94,33% des tirs et, en demi-finale contre Zoug, 94,50%. Des statistiques magistrales qui se sont poursuivies lors de l'acte I contre Lausanne, Hrubec ayant arrêté 97,50% des tentatives adverses! Pas de doute: avec un Simon Hrubec dans cette forme, les ZSC Lions avaient de quoi envisager le titre de champion avec sérénité, à plus forte raison avec des défenseurs aussi bons.
Mais mardi, il a été pour la première fois un gardien de but ordinaire. Avec sa classe, il aurait dû éviter deux des trois premiers buts (le 0-1 et le 1-3). Son taux d'arrêts sur cette rencontre est tombé à 86,21%. C'est presque un triste record pour Simon Hrubec: il ne lui est arrivé qu'une seule fois cette saison d'arrêter moins de tirs, et c'était lors de la défaite en prolongation (3-4), le 14 octobre à Ambri (83,33%).
Il est désormais certain qu'avec un gardien ordinaire, les ZSC Lions ne gagneront pas – malgré toute la splendeur et la sérénité de leur jeu – contre ce Lausanne qui profite de chaque occasion pour mettre la rondelle au fond des filets.
Ce n'est que si Simon Hrubec joue à nouveau son meilleur hockey, jeudi, que les ZSC Lions gagneront le cinquième acte et mèneront 3-2 dans cette série. Après tout, même les grands gardiens ont parfois une mauvaise soirée. Mais ils se relèvent immédiatement. C'est le grand espoir des ZSC Lions. Après tout, Hrubec était jusqu'à présent le portier le plus fort et le plus fiable de la ligue, en plus d'être le joueur le plus constant de Zurich.
Y a-t-il une raison à son relâchement? Avant la finale, il semblait clair que les Zurichois auraient plus d'énergie. Parce qu'il ne leur a fallu que huit matchs pour se qualifier pour la finale, contre douze pour Lausanne, dont deux avec une longue prolongation. Simon Hrubec est le gardien de National League qui a disputé le plus de parties de saison régulière (42). Le titulaire lausannois Connor Hughes, blessé pendant une longue phase, n'en a même pas fait la moitié (19). Lors des play-off, son remplaçant Kevin Pasche a également été aligné deux fois.
Alors, le LHC triomphe-t-il parce qu'il a un dernier rempart plus frais? Ce serait la punition suprême des dieux du hockey: car pour les ZSC Lions, il n'a jamais été aussi inutile que cette saison d'aligner autant Simon Hrubec, tant les Zurichois ont dominé la saison régulière et leurs deux premières séries de play-off. Après tout, le Tchèque a déjà 32 ans.
Fait cocasse: c'est le grand rival des ZSC Lions, Kloten, qui doit maintenant croiser les doigts pour que le gardien des ZSC Lions retrouve sa forme. La raison? Si Zurich est champion, il y a de fortes chances que le directeur sportif, Sven Leuenberger, libère Ludovic Waeber (qui rentre d'Amérique) de son contrat, et le laisse partir à Kloten la saison prochaine. Les Aviateurs n'auraient alors plus de soucis de gardien. En revanche, si les ZSC Lions sont battus par le LHC, ils garderont Ludovic Waeber afin de pouvoir soulager Simon Hrubec lors du prochain exercice.
Adaptation en français: Yoann Graber