«Une tentative lunaire»: c'est ainsi que L'Equipe présente le projet de la «fusée kényane» Faith Kipyegon, qui veut devenir la première femme de l'histoire à descendre sous les 4 minutes sur le mile (1609 m). Une barrière mythique, autrefois considérée comme un seuil infranchissable chez les dames, et dépassée pour la première fois chez les hommes par le Britannique Roger Bannister en 1954.
Ce ne sera pas une mince affaire pour Faith Kipyegon, puisque la triple championne olympique et détentrice du record du monde du 1500m (3'49''04) devra retrancher plus de sept secondes à son record actuel sur le mile, qui est de 4'07''64. Pour se faire une idée de ce que cela représente, il faut rappeler qu'il a fallu 34 ans pour gagner 8 secondes entre le record de Paula Ivan en 1989 (quand les temps des femmes au mile ont commencé à être chronométrés) et le record actuel de Faith.
Faith Kipyegon, dont le prénom est une invitation aux tentatives les plus osées, pourra compter sur le précieux soutien de son équipementier pour y parvenir. Nike est en effet à la base de ce projet intitulé «Breaking4». Un nom qui fait écho au «Breaking2», la tentative de la marque américaine (manquée d'un rien) de faire descendre Eliud Kipchoge sous les 2h sur marathon (2h00'25 en 2017 à Monza).
On ne sait pas encore dans quelles conditions s'élancera la star de l'athlétisme. Le media Inside the Games explique toutefois que «Kipyegon bénéficiera d'un accompagnement complet visant à optimiser chaque aspect de sa performance, ce qui inclut l'utilisation de chaussures de course de dernière génération et la mise en place de lièvres masculins pour maintenir un rythme soutenu tout au long de la course.»
Avec la présence de ces lièvres positionnés devant et derrière elle pour réduire la résistance de l'air, Kipyegon ne pourrait pas voir son record homologué mais peut espérer descendre sous les 4 minutes, selon plusieurs études. «Si je crois en moi, et que mon équipe croit en moi, alors je peux le faire», assure la star sur le site de son équipementier.
Rendez-vous donc le 26 juin prochain au Stade Charléty à Paris. Mais pourquoi dans cet endroit précisément? Parce que l'athlète y a brillé par le passé et qu'il est celui qui offre les meilleures conditions, selon les initiateurs du projet.