Les développeurs du jeu vidéo «EA Sports FC» (le successeur de «FIFA») n'intégreront sans doute pas la célébration du Lausannois Alvyn Sanches dans leur prochaine édition. Déjà, parce qu'ils n'étaient sans doute pas devant leur TV pour suivre ce derby Servette-Lausanne samedi, mais surtout, car le geste du milieu vaudois était stupide. On rembobine.
Alors qu'il vient d'ouvrir le score à la 39e, Sanches se présente avec son coéquipier Fousseni Diabaté devant le kop servettien. Les deux hommes restent debout, toisent les fans grenat puis leur adressent un signe avec leurs doigts: un V inversé. On a beau être allé chercher sur Google, la signification de ce geste reste mystérieuse. Une chose est certaine: celui-ci n'était pas une marque d'affection...
S'en est suivi un début de bagarre générale entre les joueurs des deux équipes, les Servettiens – Yoan Severin et Joël Mall en tête – n'appréciant pas que l'on vienne provoquer ainsi leurs supporters. Et franchement, on les comprend!
Alvyn Sanches a reçu un carton jaune pour son œuvre. Première raison qui plaide contre une telle célébration. Mais ce n'est pas tout. En agissant de la sorte, le milieu du LS met inutilement de l'huile sur le feu dans le match – un derby – potentiellement déjà explosif. Il prend le risque de recevoir des mauvais coups de ses adversaires, qui l'ont dans le collimateur, ou être victime de débordements des fans adverses (insultes et jets d'objets, par exemple).
Un tel geste a aussi de quoi attiser l'agressivité entre les supporters des deux équipes, avec les conséquences qu'on imagine (la Super League ne manque malheureusement pas d'exemples d'hooliganisme)... En sachant aussi que des jeunes footballeurs étaient dans les tribunes ou derrière leur TV, ce n'est pas un bon modèle pour eux.
Et puis, le comportement de Sanches et Diabaté a eu un effet négatif pour le Lausanne-Sport sur le terrain, à en croire le Servettien Dereck Kutesa. Il expliquait après le match au micro de blue Sport:
Et on le croit volontiers: les Grenats ont renversé la vapeur en seconde période pour finalement s'imposer 2-1 grâce notamment à un but de... Kutesa (une frappe violente dans la lucarne). Autant dire qu'Alvyn Sanches et Fousseni Diabaté fanfaronnaient tout à coup moins. Le karma, diront certains.
Bref, vous l'aurez compris, narguer les fans adverses quand on marque n'est pas une bonne idée. Elle est d'autant plus détestable quand elle se fait «à froid» comme samedi (les deux Lausannois ont eu tout le temps de faire redescendre leurs émotions durant le check de la VAR, après lequel ils sont allés commettre leur méfait). Pour Sanches, 20 ans, on considérera cet écart comme une erreur de jeunesse.