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Ski alpin: Justin Murisier de retour aux affaires au Canada

Justin Murisier champion de Suisse de Super-G.
Justin Murisier a opté pour un changement de matériel radical dans sa discipline de prédilection.Image: fxp-fr-sda-rtp
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Murisier: «J'ai peur de me faire asseoir et endommager mon genou»

Le skieur valaisan avait dû déclarer forfait pour le géant d'ouverture de Sölden au mois d'octobre. Il est de retour sur la neige canadienne ce week-end pour les premières épreuves de vitesse, moins de deux mois après son opération. Entretien.
25.11.2022, 09:4225.11.2022, 13:00
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Une entame de saison gâchée par une hernie discale, opérée début octobre, et un mollet endolori. Le skieur du Val de Bagnes est de retour sur les lattes à Lake Louise, au Canada, pour avaler des kilomètres en vitesse et retrouver de cette confiance accumulée durant la préparation estivale.

Contacté par visioconférence, le Valaisan s'est entraîné à Copper Mountain avant de mettre le cap sur l'Alberta. Des entraînements qui ont permis à Justin Murisier de se faire une idée sur sa forme actuelle: «Ce n'était pas du grand niveau à Copper Mountain, mais je me sentais suffisamment bien pour batailler ici, à Lake Louise.»

Encore affecté dans son rendement sur les skis, son mollet est sur le bon chemin. Le gros hic est la perte totale de musculature. «A ce jour, je dois être à 60% des capacités de mon mollet. Mais d'ici une ou deux semaines, il se pourrait que je sois au maximum de mes capacités.» Selon le Valaisan, le processus de guérison se déroule bien. Lake Louise se profile comme une répétition, une piste pour reprendre le rythme. Pour lui, l'objectif n'est pas pour tout de suite, même s'il y a un (précieux) dossard à défendre en Super-G, à la World Cup Start List (WCSL). Le Valaisan a surtout dans le viseur le 18 et 19 décembre et la Gran Risa.

«Je veux être à 100% pour les géants d'Alta Badia»
Justin Murisier

Et même si son instinct du compétiteur n'a pas pris une ride, il se veut réaliste et se sait encore un peu tendre pour skier tout devant. «Je vais au départ pour faire des points, retrouver le rythme, mais pas pour aller chercher un podium, c'est clair», tempère-t-il.

Après un premier entraînement moyen (réd: mardi), Murisier est certain d'avoir un dossard sur les épaules lors du premier Super-G. Mais pour la descente de vendredi, le Valaisan est un peu court ne sera pas dans le portillon à 20h30 (heure suisse).

Le Valaisan concède qu'il n'était pas très à l'aise «sur une piste préparée, mais pas finie». Entre un revêtement mou et parfois dur, la confiance n'était pas très bonne à Lake Louise.

Un peu amer après une excellente préparation

«J'étais vraiment prêt. J'avais trouvé quelque chose qui jouait bien pour Sölden, voire pour le début de saison en vitesse. Là, j'ai l'impression de devoir reconstruire pour retrouver la même forme qu'avant l'opération. C'est embêtant, surtout qu'une saison passe très vite».

Le Valaisan est un peu amer après cette blessure et s'évertue à avancer dans la même direction, sans trop s'apitoyer. Mais le corps et la tête peuvent avoir des réflexes:

«On a pu voir que quand la piste tapait un peu plus et la visibilité était moins bonne, je redressais mon haut du corps plus rapidement et j'avais tendance à mettre moins de tension sur le bas du dos. Mais dès que le temps est dégagé, je me retrouve dans de meilleures dispositions et une meilleure attitude. Hier (réd: mardi), au premier entraînement, j'étais peu à l'aise à 120 km/h.»

La période est encore délicate pour Murisier, entre reprise et recherche de réglages. «J'ai peur de me faire assoir et endommager mon genou. J'ai senti par exemple dans le secteur du ‹Coach Corner› qu'il me manquait de la force, ça tapait beaucoup et la jambe bougeait dans la chaussure. Mais à l'entrée du ‹Followay›, je me sentais mieux dans les parties typées géant».

Un changement radical de matériel pour le géant

Le physique toujours plus entamé par le poids des années, le spécialiste de géant a cherché à essayer de nouvelles choses avec son matériel. «Chez mon équipementier Head on a un nouveau ski plus performant sur la glace. Je pense qu'en Super-G je peux faire un pas en avant avec ce ski. En descente, je continue avec le même set-up de la fin de saison dernière».

Mais le Bagnard a opté pour un changement radical pour régater avec les meilleurs en géant. «On s'est aperçu avec mon technicien que mes manches étaient bonnes, mais surtout que je stagnais entre les places 4 et 10. Si je voulais franchir un palier, il me fallait un gros changement. J'ai changé de chaussures et de modèles de ski. J'ai moins le contrôle, mais je me sens plus performant. A la fin du stage au Chili, j'avais une meilleure maîtrise».

«Les dernières années, je prenais une seconde, une seconde et demie à chaque entraînement. Avec les nouveaux réglages, je perdais 3 ou 4 dixièmes sur Odermatt ou Meillard»

Un changement de calendrier forcé qui pourrait rebattre les cartes de sa préparation pour les hivers à venir. Lancer sa saison à Lake Louise pourrait peut-être modifier ses plans à l'avenir? «J'espère pas. On voit des Odermatt, Kilde, Kriechmayr, Paris se présenter au départ des géants. Le géant est fondamental pour performer en vitesse».

«Mais il se pourrait que j'arrête le géant pour la vitesse, forcé par mon vieux corps»

Un retour en douceur sur la neige canadienne et sur une piste plate qui, selon ses dires, est intéressante à skier. Une première étape avant d'enclencher la saison à Beaver Creek, sur la difficile piste «Birds of Prey» avant un retour en Europe en pleine forme.

Une piste de ski artificielle au milieu des rochers
Video: watson
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