Les couples mariés paient davantage d’impôts. De quoi susciter la rogne de nombreux ménages suisses. Pour Christian Fassnacht, la décision d’unir son destin à sa dulcinée s’est également accompagnée d’une mauvaise nouvelle. Un peu plus inattendue, celle-là.
L’international suisse de bientôt 30 ans s’est marié au mois de juin avec sa fiancée de longue date Jennifer Degen. La cérémonie s’est déroulée quelques jours avant la fin de la saison et juste avant les matchs de l’équipe nationale en Andorre et contre la Roumanie. Fassnacht a donc renoncé à sa convocation avec la Nati pour pouvoir se consacrer au plus beau jour de sa vie. Il en a d’ailleurs informé le sélectionneur national Murat Yakin dès que possible.
Le mariage n’est pas le seul changement récent dans la vie de Fassnacht. Après six ans à YB, il s’est envolé pour l’Angleterre pour porter le maillot de Norwich. Pas forcément l’adresse qui fait le plus rêver. Ni même un club de Premier League. Mais Norwich – actuel 7e de deuxième division – vient d’être relégué et peut légitimement viser la promotion cette saison. Ce qui reste un défi intéressant pour un footballeur suisse.
Les débuts de Fassnacht sont prometteurs. Il s’est tout de suite fait sa place dans le onze de base du coach David Wagner, qu’il avait déjà connu à YB. Deux premiers buts ont suivi. La pause internationale de septembre s’est pourtant accompagnée d’une surprise: aucune trace de Fassnacht. Paie-t-il ses priorités du mois de juin?
Dans une interview réalisée par CH Media, le groupe auquel appartient watson, Fassnacht avoue ne pas avoir tout compris: «J’ai reçu quelques réactions du genre: "C’est fini pour toi avec la Nati? Tu es conscient de ce que tu fais?"» Sa réponse:
Quant à son mariage au Tessin, dans l’intimité restreinte de sa famille et de ses amis, il le décrit comme «encore plus beau que ce dont nous avions rêvé».
En Angleterre, Fassnacht a d’abord vécu à l’hôtel, puis dans un appartement. Il a désormais trouvé une maison dans laquelle il emménagera ce mois-ci. «Disons que les dernières semaines ont été un joyeux chaos positif.» Il est encore loin d’avoir trouvé sa routine.
Appartement, meubles, assurances, transferts bancaires: tout doit être réglé.
Norwich se trouve dans l’est de l’Angleterre, «une ambiance à la Harry Potter», sourit Fassnacht. «La ville est petite, mais agréable, avec beaucoup de châteaux et d’églises.» Il suffit de quelques minutes en voiture pour trouver de la nature à foison. «Et Londres n’est pas loin, le trajet en train dure un peu moins de deux heures.»
Quand il a rejoint le «Championship», la deuxième division anglaise, Fassnacht savait qu’il devrait faire face à des réactions étonnées et qu’il faudrait s’expliquer. «Mais on m’a finalement plutôt bien compris. Je crois que beaucoup de gens sont conscients de ce qu’est le football en Angleterre.»
C’est surtout l’intensité des matchs dès les premières semaines de la saison qui l’a impressionnée.
Ce qui amène Fassnacht à la conclusion suivante: «Les footballeurs ne sont pas aussi fragiles qu’on le dit. Mais pour ça, il faut aussi des arbitres qui sifflent en conséquence.»
Revenons à la Nati. Murat Yakin donnera vendredi sa liste pour les matchs en Israël (12 octobre) et contre la Biélorussie (15 octobre). Le nom de Fassnacht y figurera-t-il? «Je suis parfaitement serein. Ici, je fais de mon mieux. Si cela convient à Muri, tant mieux. Je suis conscient que la Suisse compte de nombreux jeunes joueurs de qualité. Mais je suis loin d’avoir renoncé. Il se passera encore beaucoup de choses d’ici l’Euro.»
L’Euro? De quoi raviver les souvenirs du 28 juin 2021, que personne ne peut enlever à Fassnacht. Ce jour-là, la Suisse a battu la France au terme d’un huitième de finale qui fait désormais partie de la légende du foot suisse. Entré en jeu alors que le score était de 1-3, Fassnacht a été à l’origine des deux buts qui ont permis à la Nati d’égaliser. La suite, on la connaît.
Adaptation en français: Stéphane Combe