Yann Sommer est le visage de l'équipe de Suisse de football. Mercredi, il était aussi celui d'un documentaire qui lui était consacré. Etalé sur 51 minutes et diffusé sur la RTS, ce film a été mis en boîte juste avant la Coupe du monde au Qatar. Il devait permettre au grand public, qui connaît déjà très bien le gardien, d'en savoir davantage sur l'homme.
Dès les premières images, on le découvre avec sa guitare. Yann, c'est le genre de mec aux cheveux longs qui fait craquer ceux qui écoutent sa musique autour d'un feu de bois. Derrière ses grandes qualités de gardien, c'est un tendre. «Quand j'ai commencé à jouer de la guitare, j'ai senti que ça me transportait dans un autre monde», lâche-t-il. Sommer prend des leçons de chant, il fait de la gratte, il chante et il fait même du surf à Lisbonne pour relâcher la pression. Pas d'instinct de tueur, pas de ballon, pas d'arrêts fantastiques. Juste un gars qui pense avant tout à sa famille.
Sommer cherche souvent à s'évader du business du football, en famille, avec sa femme Alina, avocate de métier, et ses deux enfants. Pour lui, la maison, c'est là où il recharge les batteries, où il peut être lui-même. Bon, très bien. Mais est-ce que c'est cela, le véritable Yann Sommer? Un mec lisse, sympa, affectueux, avec qui on peut parler de la pluie et du beau temps? Le documentaire nous «apprend» d'abord que Yann Sommer est un homme bon. Point barre.
Outre sa petite famille, il est intéressant toutefois de sentir ce désir de Sommer de se retirer de la bulle footballistique. Il compense avec ses activités pour rester à distance respectable de la chaude ambiance du ballon rond.
Arrive son assistante personnelle, sa représentante marketing: Vanessa Luperti. C'est elle qui va donner un peu de piment à ce documentaire jusque-là peu croustillant. «Comme chacun de mes partenaires, il a ses défauts et ça peut devenir astreignant». Sommer n'est donc pas parfait. Mais la responsable marketing explique:
Il faudrait donc bousculer notre gardien national pour obtenir le meilleur. Luperti souhaiterait même que son poulain cherche un je ne sais quoi de plus rugueux, mais ce que le public pense du gardien de Mönchengladbach est fondamental pour lui. Rien ne doit dépasser, tout doit être bien calé et faire de Sommer un mec sympa. Sa recherche de la perfection et ses exigences sont désormais exposées par le prisme de cette image qu'il souhaite véhiculer: une image lissée pour le grand public.
Ce qu'il ressort de ce documentaire sans grand intérêt, soyons honnête, c'est avant tout un Yann Sommer qui cherche à s'échapper du milieu de foot. Il aspire à un calme absolu, d'être en accord soi-même pour performer pleinement. Mais côté terrain, côté jardin est également une ouverture sur le caractère de Sommer, son besoin d'être accompagné. Le gardien de la Nati a un besoin infini d'être soutenu coûte que coûte.