Aline Danioth broie du noir après une énième blessure à un «genou». Dans un post sur Instagram, la skieuse d'Uri écrivait cette phrase: «It feels like a nightmare» (réd: ça ressemble à un cauchemar).
Un mauvais appui lors d'une course de Coupe d'Europe en Suède, à Gällivare, et la voilà confrontée à une nouvelle tuile: déchirure du ligament antérieur du genou droit. Des examens à la clinique zurichoise Hirslanden ont confirmé la gravité de la blessure et, comme le précise le communiqué de la fédération, «une décision quant aux prochaines étapes concrètes sera prise après des examens médicaux complémentaires».
Cette liste de blessures longue comme le bras pourrait laisser croire que la skieuse d'Andermatt n'est pas faite pour le haut niveau. Beat Tschuor, le chef alpin féminin, botte en touche et «préfère ne pas répondre». Et d'enchaîner qu'elle était «extrêmement déprimée et déçue».
Sur Instagram, pour clore son long message, Danioth termine par une note mélancolique et dit qu'il y a «beaucoup d'obscurité en moi».
La poisse semble ne pas lâcher Aline Danioth. L'Uranaise en est à sa quatrième rupture des ligaments croisés. Le genou gauche a été touché une fois et le droit trois fois. Le dos, aussi, la fait souffrir, avec une hernie discale en 2019. Mais la slalomeuse a de la motivation à revendre. En témoigne ce retour au premier plan avec une sixième place aux récents Championnats du monde, à 28 malheureux centièmes du podium.
Les multiples blessures d'Aline Danioth rappellent les mésaventures de sa contemporaine Mélanie Meillard. La Valaisanne trime pour retrouver les sommets et le temps commence à devenir long. Elle aligne les hivers compliqués, entre des non-qualifications et des performances en demi-teinte.
Pour les deux grandes dominatrices des Jeux olympiques de la jeunesse en 2016, la pilule est amère. Les deux athlètes sont attendues avec impatience, mais les blessures freinent leur évolution. Les aléas d'une carrière de sportif.
Si Aline Danioth est une nouvelle fois loin du bal, pour l'Hérémensarde, la bataille continue. Elle ne lâche pas et vient d'aligner deux victoires en Coupe d'Europe début février. Mais la réussite n'est pas la même en Coupe du monde. Meillard ne compte qu'un 18e rang à ce jour et peine à confirmer au plus haut niveau. De bonnes manches, mais elle reste trop irrégulière.
Depuis son gros pépin en 2018 et son opération au genou, Mélanie Meillard ne parvient pas à s'imposer comme elle aurait dû le faire sans cette vilaine blessure. Ses débuts avaient laissé entrevoir de grandes choses - des tops 10 à la pelle et un podium au City Event d'Oslo.
Beat Tschuor reste très positif concernant ses deux talents. «Mélanie Meillard n'est certainement pas là où elle devrait être actuellement dans sa carrière, mais il y a encore beaucoup de potentiel, surtout qu'elle skie désormais sans douleur». Mais le chef alpin concède que sa protégée a «perdu presque trois ans et le temps passe...».
Une sorte de malédiction semble bien rôder autour de ces deux grands talents nés en 1998 . «Le ski est ma passion. J’aime ce sport», disait Meillard au Nouvelliste fin 2022. Aline Danioth revendique la même ferveur, comme elle l'expliquait à nos confrères de CH Media.
Les deux femmes, animées par cette flamme (obligatoire) pour persévérer dans le sport de haut niveau, vont sûrement retrouver, un jour ou l'autre, le chemin du succès.