Marco Schwarz est un homme pressé. Il compte disputer toutes les courses du calendrier et n'a donc que peu de temps à perdre cet hiver. Jeudi dernier, après l'annulation du deuxième entraînement des descentes de Zermatt, il n'a pas hésité à quitter la station valaisanne – comme d'autres skieurs autrichiens – pour se rendre à Gurgl en voiture et y trouver des conditions d'entraînement rêvées.
Marko Pfeifer, entraîneur principal de la Fédération autrichienne de ski (ÖSV), évoquait un choix payant à la vue de la météo parfaite dans les Alpes de l'Ötztal, comme le relayait la Kronen Zeitung.
🟢 Licht für die Slalom-Premiere in Gurgl 👍🏻
— Ski Austria 🇦🇹 (@Ski_Austria_) November 9, 2023
Dem Auftakt in die neue Slalom Weltcup Saison am 18. November steht nichts mehr im Wege 😊#skiaustria #skiverrückt #gurgl #slalom
📸: TVB Gurgl pic.twitter.com/yT0dTOV7OV
Qualifié pour les courses de Zermatt (il avait participé au premier entraînement officiel avant de prendre la direction de l'Autriche), Marco Schwarz aurait pu revenir en Suisse samedi matin, quelques heures avant le départ de la première des deux descentes. Le tout en hélicoptère, ce qui dans le contexte actuel, n'aurait pas manqué d'égratigner l'image de l'athlète. Même chose pour Johannes Strolz, qui comptait lui aussi retourner à Zermatt par les airs, si les conditions permettaient la tenue de la course.
L'entraîneur Marko Pfeifer assumait clairement cette éventualité. Toujours pour la Kronen Zeitung, il déclarait:
Finalement, aucune des deux descentes n'a eu lieu sur la piste de la Gran Becca, et une polémique supplémentaire a été évitée, de justesse. Marco Schwarz a réussi son coup de poker, l'Autrichien s'en est d'ailleurs félicité: «La façon dont nous avons résolu ce problème était la bonne. Je pense que je dois prendre des décisions comme celle-là tout au long de l'hiver si je veux faire autant de courses et un programme comme celui-là. Je dois parfois être spontané».
Les annulations de Sölden et Zermatt ont offert à Marco Schwarz un peu de répit dans son calendrier surchargé. Celui qui comptait courir les 14 courses prévues jusqu'à Noël – avant un premier bilan au moment des fêtes, pour décider s'il poursuit sur sa lancée – peut déjà en retirer trois.
Si comme certains le disent, le programme surhumain de l'Autrichien a pour unique but de concurrencer Marco Odermatt et Aleksander Aamodt Kilde dans la quête du gros globe de cristal, ce que nie l'intéressé, la réduction du nombre d'épreuves n'est peut-être pas une si bonne chose pour Marco Schwarz. Avec un calendrier allégé, il pourrait y avoir moins d'impasses chez ses adversaires.
Le vainqueur du petit globe du slalom en 2021 trouve néanmoins des motifs de satisfaction ailleurs. Notamment dans le fait d'avoir pu s'entraîner deux jours de plus qu'initialement prévu à Gurgl, sur une piste qui accueillera samedi un slalom de Coupe du monde pour la toute première fois de son histoire, et que ses principaux concurrents ne connaissent pas.
Coach Pfeifer s'est dit satisfait d'avoir «pu exploiter un peu l'avantage du terrain», alors même qu'il y a une semaine encore, il suspectait les Suisses d'avoir pu s'entraîner sur la piste de Zermatt avant les autres.
Le pari de Marco Schwarz s'est avéré gagnant, même si bien connaître la piste est un avantage moindre en slalom. Le répérage une fois le tracé piqueté est bien plus important. Après sa place de leader à Sölden à l'issue de la manche initiale (la seconde n'avait pas eu lieu), Schwarz pourrait s'offrir la première course de la saison, chez lui en Autriche, dans la petite bourgade de Gurgl. Il connaît en tout cas les lieux – les slalomeurs suisses sont prévenus.