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Cette femme a changé la carrière de Marco Odermatt

Cette femme a changé la carrière de Marco Odermatt

Monika Wicki-Hess, cousine de l'ex-star du ski Erika Hess, est la préparatrice mentale du champion nidwaldien. Elle nous révèle quelques secrets de la réussite du leader de la Coupe du monde.
17.03.2024, 14:53
Patricia Loher / ch media
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Marco Odermatt ne cesse d'impressionner en Coupe du monde. Le Nidwaldien (26 ans) se démarque notamment par ses nerfs d'acier, sa confiance en lui et sa sérénité.

Son erreur lors de la deuxième manche du slalom géant d'Aspen? Il passe par-dessus et gagne quand même. Les attentes toujours plus grandes des Suisses et Suissesses, fous de ski? Aucun problème pour lui, la prochaine victoire arrivera.

Marco Odermatt, leader serein de la Coupe du monde de ski alpin.
Marco Odermatt, leader serein de la Coupe du monde de ski alpin. image: keystone

Monika Wicki-Hess est depuis huit ans la préparatrice mentale du champion olympique et double champion du monde. Elle a récemment tenu une conférence à Wil (SG) pour les parents sur le thème: «Force mentale dans le sport de compétition».

Pendant deux heures, cette femme de 59 ans, originaire de Suisse centrale, a donné un aperçu de son travail. Elle a expliqué comment contrôler les pensées et briser les schémas de comportement. Et elle a souligné l'importance des paroles élogieuses sur le chemin qui mène à l'excellence mondiale.

Monika Wicki-Hess est la préparatrice mentale de Marco Odermatt depuis huit ans.
Monika Wicki-Hess est la préparatrice mentale de Marco Odermatt depuis huit ans. Image: Michel Canonica

Monika Wicki-Hess a surtout mis les entraîneurs devant leurs responsabilités:

«Ils sont souvent trop axés sur les erreurs. Or, les entraîneurs devraient d'abord reconnaître ce qui fonctionne bien. Ce n'est que sur cette base que les erreurs peuvent être corrigées.»

Un événement clé

Monika Wicki-Hess est la cousine d'Erika Hess, l'une des meilleures skieuses du monde dans les années 1980. Aujourd'hui âgée de 62 ans, Erika Hess a été championne du monde à six reprises et a remporté la médaille de bronze en slalom aux JO de Lake Placid en 1980.

Le fait que Monika Wicki-Hess ait décidé de suivre une formation de préparatrice mentale à l'Institut de psychologie appliquée de Zurich est étroitement lié à la carrière d'Erika Hess.

En 1982, aux Championnats du monde de Schladming, les cousines se sont classées première et deuxième après la première manche du slalom géant. Alors qu'Erika a remporté la course et le titre, Monika, âgée de 17 ans seulement, a été éliminée lors de la deuxième manche. «Pas à cause d'un problème technique», explique la préparatrice mentale.

«Mais parce que j'ai perdu le focus pendant un moment»
Monika Hess aux Mondiaux de Schladming en 1982.
Monika Hess aux Mondiaux de Schladming en 1982. image: keystone

Elle pensait à l'engouement que pourrait susciter une médaille. A la foule qui l'attendait dans la zone d'arrivée. «Pendant une fraction de seconde, j'ai ressenti de la peur». Cette expérience lui a montré qu'au sommet de la hiérarchie mondiale, la tête peut faire la différence.

Pensée positive et visualisation

Le contact entre Monika Wicki-Hess et Marco Odermatt s'est établi au centre de performance de Suisse centrale à Hergiswil (NW), dont elle est la présidente. «Il n'a eu aucune difficulté à me contacter», se souvient-elle. Il s'agissait surtout pour le jeune skieur d'optimiser ses capacités «pour pouvoir livrer la marchandise le jour J».

A cette époque, la préparatrice mentale a donné au Nidwaldien les outils nécessaires et lui a montré comment atteindre de manière autonome un niveau de performance optimal. Cette mère de deux enfants tient à préciser:

«Mais ce n'est qu'une pièce du puzzle. Le matériel, l'entraîneur et la structure de l'équipe sont tout aussi importants»
Monika Wicki-Hess

L'un des points cruciaux en préparation mentale est la «pensée», fait savoir Monika Wicki-Hess. Les gens pensent souvent aux pires cas possibles. «Et ils se demandent: "Que se passera-t-il ensuite?"» Or, ce qui doit dominer, selon elle, c'est la pensée suivante:

«Quelle est la meilleure chose qui puisse m'arriver? Qu'est-ce que je ressens lorsque j'ai franchi l'obstacle?»

Les schémas de pensée peuvent être reconstruits. «Mais cela doit être entraîné comme un muscle et c'est un travail assidu», prévient l'experte. Les phrases positives ne s'infiltrent que lentement du conscient vers le subconscient.

Monika Wicki-Hess prône la pensée positive, celle où l'on se voit réussir plutôt qu'échouer.
Monika Wicki-Hess prône la pensée positive, celle où l'on se voit réussir plutôt qu'échouer. image: Michel Canonica

Quand, début mars, Marco Odermatt a commis une grosse erreur lors du deuxième slalom géant d'Aspen, il n'a pas gambergé ou eu de regrets. Le champion a simplement intériorisé: ce qui est fait est fait. Sa seule pensée était: «Comment vais-je me rattraper?»

Et, au final, le Nidwaldien a remporté cette course. Il avait confié, un jour, avoir une stratégie pour chaque situation. Un exemple? Il lutte contre la nervosité en faisant des exercices de respiration.

Odermatt pratique également beaucoup la visualisation:

«Après la reconnaissance de la piste, je repasse au moins dix fois le tracé mentalement, afin que la tête et le corps sachent où ils vont. Il s'agit d'orienter toutes les pensées dans le même sens et qu'aucun doute ne subsiste.»

Force est de constater que la méthode a fait ses preuves. Le Suisse a écrasé cette saison de Coupe du monde, étant déjà assuré du grand globe et du globe de slalom géant. Au terme des finales de Saalbach ces deux prochains week-ends, il peut ajouter ceux de descente et de super-G.

Adaptation en français: Yoann Graber

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