Sport
Ski

Comment TikTok aide le freestyler Andri Ragettli à progresser?

Andri Ragettli en démonstration.
Andri Ragettli en démonstration.Image: KEYSTONE

Comment TikTok aide le freestyler Andri Ragettli à progresser

Le Grison est devenu une star des réseaux sociaux. Mais le champion du monde n'en reste pas moins un athlète, avec de grandes ambitions.
22.10.2023, 16:1722.10.2023, 17:03
Raphael Gutzwiller / ch media
Plus de «Sport»

Andri Ragettli était sur le point d'abandonner: «J'allais dire, c'est trop difficile». Il s'est finalement acharné, et est parvenu à rider une barrière de sécurité, en baskets.

La dernière vidéo du champion ne dure que 20 secondes, mais elle est devenue virale sur le net. Elle a surtout demandé beaucoup de travail; «462 tentatives plus tard» avait écrit Ragettli en description. Le skieur suisse n'exagère pas, il existe plus de 300 vidéos où on le voit échouer. Et avant qu'il ne commence à filmer, il avait déjà effectué de nombreux tests.

Ragettli dans ses œuvres 📺

Le succès de Ragettli sur les réseaux sociaux est le fruit d'un long travail. Mais sa profession à lui, c'est bien celle de skieur freestyle. Il compte parmi les meilleurs du monde. En 2021, il décrochait le titre de champion du monde de slopestyle. Et en 2023, il remportait le bronze. Mais ce sont bien ses vidéos qui font de lui une célébrité. Il est suivi par 1,9 million de personnes sur TikTok, 632 000 sur Instagram. Ses enregistrements, dans lesquels il réalise diverses cascades, deviennent souvent viraux. Parfois, il glisse le long d'une barrière, parfois il enchaine les sauts périlleux du haut d'un pont, parfois il prend part à une course d'obstacles.

Deux jours de pratique pour 20 secondes de vidéo

La rencontre a lieu à Saas-Fee, quelques jours après le «coup» de la barrière de sécurité. Sur le glacier, il se prépare - comme une grande partie de ses adversaires - pour la reprise de la Coupe du monde (ce week-end à Coire). Il raconte qu'il s'est fixé comme objectif, à l'occasion de cette saison sans Mondiaux, d'être constamment en tête de la Coupe du monde. Mais Ragettli parle aussi de ses vidéos, bien sûr. Il sait à quel point elles sont demandées.

Si ses collègues se reposent durant les week-ends sans compet', lui en profite pour mettre en place une nouvelle vidéo. «Je ne suis pas quelqu'un qui perd son temps», dit-il, même si ses vidéos sont chronophages. Sa dernière publication à succès lui a demandé deux jours de travail, pour un enregistrement final de 20 secondes.

Andri Ragettli est aligné ce week-end à Coire.
Andri Ragettli est aligné ce week-end à Coire.Image: KEYSTONE

«Nous sommes généralement trois ou quatre amis à partir ensemble. J'aime laisser libre cours à ma créativité», eplique Ragettli. Son frère Gian se trouve souvent derrière la caméra. Le freestyler dispose de sa série sur Blue Zoom. Sur le net, ses objectifs sont élevés, il aimerait un jour franchir la barre du million d'abonnés sur Instagram. Tout ceci lui rapporte. Grâce aux contrats publicitaires, il dit bien gagner sa vie avec les réseaux sociaux: «Je ne fais pas ça pour des raisons financières, mais bien sûr, le fait d'avoir du succès sur les réseaux et dans le sport est bien vu par les sponsors».

Des vidéos pour mieux performer

Andri Ragettli pourrait très bien se lancer dans la vidéo à plein-temps. Certains freestylers ne font que ça. «Peut-être que je gagnerais beaucoup plus d'argent de cette manière», avoue-t-il. Mais le garçon est beaucoup trop ambitieux pour se contenter de cette activité: «J'ai ce besoin de compétition. Ne faire que des films ou des vidéos serait trop ennuyeux pour moi. Le mélange me convient bien». Il faut dire que l'un amène l'autre. Alors qu'il profite de ses talents de skieur pour faire des vidéos, celles-ci le font également progresser en tant que sportif.

«Bien sûr, un entraînement sur coussin d'air ou sur trampoline serait probablement plus bénéfique. Mais mentalement, les vidéos sont un bon exercice pour moi.»

Lorsqu'il est parvenu à rider la barrière de sécurité, après 462 essais, il a appris à connaître la patience et la persévérance.

«Si quelque chose ne fonctionne pas les deux premières fois lors d'un saut, cela ne veut pas dire que je ne suis pas capable de le faire. Au contraire, il s'agit de répéter le plus possible le mouvement. Cela semble bête, mais si on essaie quelque chose à plusieurs reprises, tout fonctionne.»

Ragettli a su très tôt qu'il ferait un jour carrière dans le sport. Quelle que soit la discipline, son talent est toujours évident. Il est doué pour le foot et le ski alpin. Il se décrit comme quelqu'un qui ne lâche jamais rien: «Je crois que ce qui m'a toujours caractérisé, c'est ma ténacité».

À huit ans, il passe de l'alpin au freestyle. «Je me souviens encore de ce que j'ai ressenti le jour où j'ai chaussé des skis freestyle pour la première fois», confie-t-il.

«Je skiais sur un chemin forestier qui avait des petites bosses. On pouvait à chaque fois les sauter, j'essayais toujours de faire mes premiers grabs, c'est-à-dire de toucher les skis. Ça m'a tellement amusé que j'ai réalisé que je voulais ne faire plus que ça.»

Les parents des autres enfants se moquaient de ce garçon talentueux, ayant décidé de se lancer dans ce «drôle de sport». Plus tard, il connaîtra le même sort en section sport, où d'autres sportifs sont plus respectés. Mais Ragettli veut prouver à tous qu'il a raison.

«J'ai toujours voulu devenir un sportif professionnel, mais je voulais encore plus. J'ai toujours voulu que les gens sachent qui je suis.»

C'est chose faite, les gens savent qui est Andri Ragettli. Grâce à ses vidéos, et dès ce week-end, à nouveau grâce à ses sauts sur les tremplins de la Coupe du monde de ski freestyle.

Adaptation en Français: Romuald Cachod.

L'attaque du Hamas contre Israël, en images
1 / 12
L'attaque du Hamas contre Israël, en images
Des habitants de la ville d'Ashkelon, dans le sud d'Israël, évacués par la police.
source: ap / tsafrir abayov
partager sur Facebookpartager sur X
McLaren réalise un record au Grand Prix du Qatar
Video: watson
Plus d'articles sur le sport
Montrer tous les articles
0 Commentaires
Comme nous voulons continuer à modérer personnellement les débats de commentaires, nous sommes obligés de fermer la fonction de commentaire 72 heures après la publication d’un article. Merci de votre compréhension!
Les rugbywomen portent toutes un nouvel accessoire
La fédération internationale de rugby impose désormais le port de protège-dents connectés pour limiter les commotions cérébrales. La méthode a fait ses preuves dans une autre discipline.

Le Tournoi des Six nations féminin s'est achevé samedi avec le sacre de l'Angleterre, qui est allé cueillir un dernier succès en France (42-21). Pour la première fois dans l'histoire du mythique tournoi, toutes les joueuses ont été obligées de porter un protège-dents connecté.

L’article