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Pat Burgener: «La vie est un combat permanent avec la tête»

Pat Burgener, membre de l?equipe nationale suisse de snowboard freestyle pose pendant la reprise des entrainements a l'Alaia Chalet lors de la crise du Coronavirus (Covid-19) le jeudi 14 mai 2020 ...
Image: KEYSTONE

Pat Burgener n'allait pas bien: «La vie est un combat permanent avec la tête»

Deux ruptures des ligaments croisés ont fait vaciller sa carrière de snowboarder. Mais le Vaudois Pat Burgener, 29 ans, s'est battu pour revenir, grâce notamment à sa musique. Rencontre.
26.11.2023, 07:0026.11.2023, 09:45
Soraya Sägesser
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Il prend son snowboard en main et le retourne pour en observer la face inférieure. On y voit une guitare sur laquelle il pose le bout de ses doigts, comme s'il jouait réellement d'un instrument avec son snowboard. Cette scène réunit les passions de Pat Burgener: la glisse et la musique.

Le Vaudois de 29 ans glisse sur les halfpipes du monde entier avec sa planche, fait le tour des salles de concert avec sa guitare et montre tout cela sur les réseaux sociaux. Le plus souvent avec un grand sourire sur le visage et beaucoup de plaisir. Mais s'il remplit son profil Instagram de moments positifs, sa vie ne se déroule pas toujours de manière aussi insouciante. Ses chansons, d'ailleurs, le reflètent bien.

Swiss Musician and Snowboarder Pat Burgener performs on stage of "Music In the Park" during the 50th Montreux Jazz Festival, in Montreux, Switzerland, Wednesday, July 13, 2016. (KEYSTONE/Ant ...
L'artiste en 2016.Image: KEYSTONE

Certes, il parvient à créer une ambiance agréable avec des notes de guitare apaisantes et sa voix douce. Mais si l'on écoute attentivement les paroles en anglais, on s'aperçoit que tout ne va pas toujours bien pour lui.

«Je me suis perdu dans un mauvais rêve, pour me rendre compte que tout était réel. Je me sens mal»
Extrait de sa chanson «Low»

Dans «Holding On», un autre de ses titres, le chanteur lâche: «Je suis au bord du gouffre». Et dans «Mother Home»: «Je ne laisserai pas voir mes larmes, je les cacherai à l'intérieur.» Ces textes parlent d'eux-mêmes, car c'est Burgener qui les écrit.

«La plupart des gens ne voyaient pas que je n'allais pas bien», dit-il. Aujourd'hui encore, il y a des jours où il est déprimé et apathique. «La vie est un combat permanent avec la tête», souligne celui qui a vécu des moments difficiles dans son sport. En 2014, il s'est d'abord cassé la main, puis a dû se faire rafistoler le ligament croisé gauche. C'était le point le plus bas de sa carrière.

Nebst dem Buendner Freestyle-Skifahrer Andri Ragettli nimmt auch der Lausanner Snowboarder Pat Burgener (hier in Half Pipe vor dem Allalin (4027 m ?. M.) am ÑThe Stomping Groundsì in Saas-Fee teil. Da ...
En Valais il y a quatre ans.Image: KEYSTONE

Début 2021, le ligament croisé gauche s'est à nouveau rompu. L'année dernière, il s'est fait une contusion osseuse au même genou. Cela lui cause encore des soucis aujourd'hui. Mais Burgener répète à plusieurs reprises: «Je suis un combattant». Et il l'a montré une fois de plus aux Jeux olympiques d'hiver de Pékin, où il s'est classé à la 11e place, onze mois exactement après sa dernière rupture des ligaments croisés.

Le freestyler de 29 ans s'est par la suite concentré sur sa musique. Il a sorti son premier album au printemps de cette année et est parti en tournée européenne pendant un mois à l'automne. «C'est stressant, mais c'est une expérience méga-géniale», déclare-t-il. Entre sa tournée et le début de la saison en snowboard, il était à Londres pour enregistrer de nouveaux morceaux.

Burgener passe tellement de temps avec sa guitare qu'on a l'impression qu'il délaisse son sport. Mais c'est faux: il s'entraîne tous les jours. Et s'il était en tournée plutôt que sur le big air de Coire lors de la reprise de la Coupe du monde de freestyle (20-21 octobre), c'est parce qu'il ne pratique plus cette spécialité depuis longtemps. Il aimerait néanmoins se produire une fois au Big Air de Coire, non pas en tant que freestyler, mais en tant que musicien. «Ce serait un rêve», songe-t-il.

L'année dernière, le double participant aux Jeux olympiques n'a pas disputé une seule compétition en raison de douleurs au genou. Mais il devrait en être autrement cette année. «Je m'entraîne à nouveau à fond», dit-il, car son objectif est toujours de participer à ses troisièmes JO. Dans ce but, il espère débuter sa saison en décembre aux Etats-Unis et ensuite sélectionner quatre compétitions, pas plus, afin de répartir intelligemment son temps entre la musique, le tournage de vidéos et le sport. «Peu importe ce que tu fais, tu dois avoir du plaisir», résume-t-il pour justifier son programme.

Avec son album entre les mains.
Avec son album entre les mains.Image: Instagram

Burgener est un homme positif. C'est ce qu'il ne cesse de faire comprendre. Le jeune homme de 29 ans a été renvoyé de cinq écoles à l'âge de 10 ans, car son TDAH (Trouble du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité) faisait de sa vie un cauchemar. Le sport est son exutoire et son compagnon permanent.

«Le snowboard n'est pas un sport, c'est un style de vie»

La musique et le sport sont des constantes dans la vie de Burgener. Avant une compétition, il écoute par exemple sa propre musique. Avant un concert, il fait des tours sur scène avec son skateboard. C'est bien simple: le freestyler ne peut pas se passer de musique - et le musicien ne peut pas se passer de freestyle.

Adaptation en français: Julien Caloz

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