Une vague de fraîcheur déferle sur la F1. Et pour cause: Kimi Antonelli (18 ans), Isack Hadjar, Gabriel Bortoleto, Oliver Bearman (20 ans), Franco Colapinto et Jack Doohan (22 ans) occupent tous un baquet de titulaire cette saison. Derrière, d'autres poussent encore, au point de faire passer Fernando Alonso (43 ans) pour le grand-père du paddock.
Max Verstappen demeure toutefois le pilote le plus précoce de l’histoire de la Formule 1. Il n’avait que 17 ans et 3 jours lors de sa première séance au Grand Prix du Japon 2014, et 17 ans et 166 jours lorsqu’il a pris le départ du Grand Prix d’Australie la saison suivante.
Si personne n’a fait mieux que le Néerlandais, c’est d’abord parce que Verstappen est un talent exceptionnel. Mais le quadruple champion du monde a aussi tiré parti d'un règlement à son avantage.
Surprise par ces débuts anticipés, la FIA avait instauré en 2015 deux nouvelles conditions pour obtenir la super licence, indispensable pour courir en F1: être majeur et détenir un permis de conduire.
Or ces mesures ont volé en éclats en juin 2024, lorsque l’instance dirigeante a précisé dans son Code Sportif International (CSI) qu’elle pouvait, à sa seule discrétion, accorder une super licence à un pilote âgé de 17 ans, à condition que celui-ci ait «récemment et constamment fait preuve d’une capacité et d’une maturité exceptionnelles dans des compétitions pour voitures de formule monoplace».
A l’époque, ce revirement faisait suite à une dérogation demandée par Mercedes pour permettre à Kimi Antonelli d’obtenir sa super licence. L’Italien était pressenti non seulement pour prendre part aux essais libres 1 au sein de l’écurie de Toto Wolff, mais aussi pour remplacer Logan Sargeant, en difficulté chez Williams, équipe motorisée par les «Flèches d’Argent».
Finalement, le pilote issu du programme junior de Mercedes n’a jamais profité de cette évolution du règlement. Sans que l’on sache si la FIA a opposé son veto, Kimi Antonelli a patienté jusqu’à son 18e anniversaire pour prendre part à sa première séance d’essais libres, lors du Grand Prix d’Italie en septembre dernier.
Mais voilà qu’un peu plus de dix ans après les débuts de Max Verstappen, un autre pilote estampillé Red Bull est apte à courir en F1 à seulement 17 ans: Arvid Lindblad. A la demande de son écurie, la FIA lui a accordé sa super licence, estimant qu’il répondait aux critères de capacité et de maturité exceptionnelles évoqués précédemment.
Le Britannique semble effectivement mûr. Quatrième en F3 la saison dernière, il occupe actuellement la troisième place du classement en F2, après s’être imposé à Djeddah et Barcelone. Il possédait de ce fait les points requis pour prétendre à la super licence.
Désormais, Red Bull envisage-t-elle de faire débuter Arvid Lindblad prochainement, au risque de brûler son talent? La question mérite d'être posée, à l'heure où Max Verstappen fait face à la menace d’une suspension. Cependant, tout laisse à penser que l’écurie autrichienne s’appuiera en priorité sur les pilotes de son équipe sœur, Racing Bulls, ou sur son pilote essayeur Amayu Iwasa, si Verstappen venait à céder sa place.
Lindblad devrait de manière plus probable prendre le volant lors de la première séance du vendredi, dans une saison 2025 marquée par un changement significatif: les écuries ont désormais l’obligation d’aligner leurs jeunes pilotes lors de quatre séances sur la saison, contre deux auparavant. Autre preuve que la Formule 1 poursuit son ouverture et son engagement en faveur de la jeunesse, même si cela implique de confronter ces talents à une pression précoce, à un éventuel déficit d’expérience et à des défis pour leur équilibre mental.