«On en a justement parlé mercredi en interne avec le responsable du mouvement juniors.» William von Stockalper préside le Vevey United. Le club de la Riviera vaudoise est prêt à intégrer de jeunes réfugiés ukrainiens dans ses équipes (au nombre de dix-sept).
Combien pourrait-il en accueillir? «Entre 15 et 20, des garçons comme des filles», répond le dirigeant. Le club compte par ailleurs dans ses rangs un Ukrainien âgé d’une vingtaine d’années et évoluant dans l’équipe réserve. «Pour lui, qui a de la famille en Ukraine, la situation est particulièrement difficile», confie le président du Vevey United.
Alors que la Suisse pourrait voir affluer jusqu’à 60 000 réfugiés ukrainiens, essentiellement des femmes et des mineurs, leur trouver des occupations est l’un des défis posés aux pouvoirs publics. La pratique du sport, et du football en particulier, s’avère être un bon moyen de socialisation.
Le secrétaire général de l’Association cantonale vaudoise de football, Alain Klaus, est sur le coup. «Des responsables de mouvements juniors m’appellent pour me demander ce qu’il faut faire», dit-il. Un problème de licence se pose. Le règlement ne permet pas à des joueurs arrivés dans des clubs en cours de championnat d’être alignés sur le terrain dans des matchs officiels.
Qu’à cela ne tienne! «On peut tout à fait créer une équipe avec des entraînements et activités foot sur mesure», avance William von Stockalper. «Le seul réel problème qui pourrait se poser chez nous, c’est l’intégration des petits dans l’école de foot, aujourd’hui pleine et comprenant déjà une liste d’attente», poursuit le Veveysan.
Mais ce règlement, plutôt strict, pourrait être assoupli. Cela éviterait aux réfugiés ukrainiens de devoir attendre trois mois pour jouer en championnat, en l’occurrence celui de la saison prochaine. L’ASF, la faîtière du football en Suisse, examine la possibilité d’introduire une dérogation qui permettrait aux jeunes Ukrainiens de disputer des matchs officiels sans tarder, comme l’indique à watson le porte-parole de l’ASF, Adrian Arnold.
C’est toute la Suisse, tous les cantons romands, villes et campagnes, qui s’apprêtent à ouvrir leurs nombreuses activités associatives aux réfugiés venant d’Ukraine.