Le Grand Chelem parisien n'aura lieu que dans cinq mois, pourtant il a déjà fait beaucoup parler de lui cette semaine. La faute à l'affiche officielle de l'édition 2024, que les organisateurs viennent de dévoiler.
Habituellement, les débats autour des œuvres d'art sont centrés sur des critères esthétiques, avec la simple dichotomie «j'aime vs je n'aime pas». Là, c'est différent. Les discussions tournent surtout autour de la technique utilisée par l'artiste choisi, le photographe français Paul Rousteau (38 ans): il s'est aidé de l'intelligence artificielle (IA) pour réaliser cette affiche.
Autant dire que les réactions sont vives sur les réseaux sociaux, où l'indignation domine. De nombreux internautes s'offusquent qu'un tel travail ne soit pas uniquement le fruit du talent de l'artiste et que ce dernier ait fait appel à une technologie indépendante de la création humaine. Parmi les voix qui s'élèvent, il y a celle de l'illustrateur français Mathieu Persan (qui revendique sur sa page Instagram être un artiste «humain garanti sans IA»):
L'ancien président de la FFT Bernard Giudicelli est du même avis. Il ne mâche pas ses mots – qui accompagnent un partage d'un article du Parisien – sur le réseau social X:
Pour un utilisateur d'Instagram, utiliser l'intelligence artificielle, «c'est la honte». «Cette IA me scandalise», s'emporte-t-il. Une internaute davantage mesurée pose cette question sur X: «J’aime beaucoup cette affiche mais je trouve décevant de lire qu’elle a été réalisée avec l’intelligence artificielle. L’humain doit rester maître de l’art, sinon, quelle en est sa valeur?»
Et qu'en dit la cible de ces critiques, Paul Rousteau? Le photographe s'est défendu sur BFM TV:
D'ici cinq mois et le début du tournoi (26 mai au 9 juin), les débats sur Roland-Garros auront sans doute délaissé l'art pour s'intéresser à ce qu'il se passera sur la terre battue, avec une grande question: Rafael Nadal, qui a prévu son retour en janvier après une année d'arrêt, sera-t-il en mesure de gagner une 15ème (!) fois le Grand Chelem parisien?
Une chose est sûre: l'Espagnol, lui, ne pourra pas s'aider de l'intelligence artificielle pour venir à bout des Djokovic (tenant du titre), Alcaraz, Tsitsipas, Sinner ou Medvedev.